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CONCHYLIOLOGIE.
PARIS,
IMPRIMERIE DE J. TREMBLAY,
Mv Ve TREMBLAY, NÉE BOUCHARD-HUZARD,
SUCCESSEUR ,
Rue de l'Éperon, 5.
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JOURNAL
DE
CONCHYLIOLOGIE
PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE H. CROSSE ET P. FISCHER.
oe série. — Tome XXVe.
VOLUME XXXEEE.
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CHEZ H. CROSSE, RUE TRONCHET, 95.
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JOURNAL
DE
CONCHYLIOLOGIE.
1° Janvier 1885.
Catalogue des espèces du genre Leucoptychia,
Par H. CROSSE
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Le genre Leucoptychia a été proposé par nous, en 1878 (1), pour un Cyclostomacé de la Nouvelle-Guinée, appartenant à la famille des Cyclophoridæ et remarquable par l’élégant système de lamelles longitudinales, saillantes, comprimées et de coloration blanche, qui existe sur une portion plus ou moins considérable du dernier tour de la coquille, sans qu’on en trouve la moindre trace sur le reste de la spire. La coloration du test est sensiblement la même, chez toutes les espèces du genre actuellement connues : c'est toujours le blanc et le rose qui dominent, le premier sur le dernier tour et sur les lamelles caracté- ristiques du genre, le second sur le reste de la spire.
L'opercule des Leucoptychia est arrondi, polygyré, mince, corné et à nucléus central. On peut donc dire avec
(1) Journ. Conchyl., vol. XXVI, p. 163, 1878.
TA raison que les Leucoptychia sont aux Cyclophorus et aux Leptopoma ce que les Acroptychia sont aux Cyclostoma, aux Tropidophora et aux Otopoma (1).
La distribution géographique des 4 espèces de Leuco- ptychia actuellement connues est comprise dans des limites assez restreintes. Les espèces à test relativement épais sont localisées dans deux groupes d’iles de la mer des Indes (1 aux îles Andaman, 1 aux îles Nicobar) : elles sont au nombre de deux. Les espèces à test mince, également au nombre de deux, ont été recueillies, l’une à la Nou- velle-Guinée, l’autre à Waigiou, petite île située au N.-0. et à peu de distance de cette dernière. La remarquable coïncidence des caractères conchyliologiques et de la dis- tribution géographique de ces espèces nous détermine à les séparer en deux groupes :
1° Leptopomuformes.
4
Il comprend les espèces à test mince de la Nouvelle- Guinée : Leucoptychia Tissotiana, Crosse, et L. scalaris, H. Adams.
2 Cyclophoriformes.
Il renferme les espèces à test épais des îles de la mer des Indes : L. foliacea, Chemnitz, et L. Leai, Tryon.
Nous pensons que ce dernier groupe, qui, jusqu’à ce jour, a été considéré comme appartenant aux Cyclophorus, doit être classé dans le genre Leucoptychia, dont il possède, à un haut degré, les deux principaux caractères :
4° Une coquille dont le système de sculpture change brusquement, à la deuxième moitié du dernier tour, lors- que l'animal commence à devenir adulte;
(1) Conf. Journ. Conchyl., vol. XXVII, p. 36-39, pl. 1, fig. 2, 1879.
= —
2° Un opercule circulaire, polygyré, mince, de contex- ture cornée, et semblable à celui de la plupart des Cyclo- phorus de l'Inde et de l’Indo-Chine.
Le Leucoptychia foliacea est l'antique Turbo foliaceus de Chemnitz. Peu d’espèces ont donné lieu à autant d’er- reurs et de confusions. Cette rare coquille, qui avait dû, selon toute apparence, être recueillie par quelqu'un des missionnaires Moraves établis aux îles Nicobar, et dont le typé, vers la fin du dix-huitième siècle, faisait partie de la collection Spengler, s’est trouvée oubliée ou méconnue par les auteurs, pendant près de cent ans. Ni Lamarck, ni Deshayes ne la mentionnent dans les deux éditions des « Animaux sans vertèbres. » En 1846, Pfeiffer l’admet, forcément, dans sa Monographie des Cyclostomacés de la deuxième édition du Conchylien-Cabinet, par la raison bien simple que toutes les planches de l’ancien Chem- nitz doivent être utilisées dans le nouveau. Seulement, par je ne sais quelle erreur d'appréciation, bien rare chez le savant naturaliste de Cassel, il s’imagine que le Turbo foliaceus a été établi sur un individu en mauvais état du Cyclostoma naticoides, Récluz, de Socotora (1). Pfeiffer continue à soutenir la même opinion, successivement, dans le Zeitschrift fur Malakozoologie (2), dans son Cons- pectus Cyclostomaceorum (3), dans son Catalogue of Pha- ‘ neropneumona (4), dans sa Monographia Pneumonopo- morum (5) et dans son premier Supplément (6). Il persiste à confondre la vieille espèce de Chemnitz avec celle de
(4) Chemnitz, ed. nova, p. 37, 1846.
(2) Zeits. f. Mal., vol. IL, p. 37, 1846.
(3) Consp. Cyclost., p. 30, 1852.
(4) Cat. Phaner. Brit. Museum, p. 127, 1852. (5) Mon. Pneum. viv., p. 181, 1852.
(6) Mon. Pneum. viv., Suppl. I, p. 110, 1858.
ER. Récluz, et Theobald partage la même erreur, dans son Catalogue of the Recent Shells (4).
En 1860 (2), Benson croit retrouver le Turbo foliaceus dans un Cyclostomacé des iles Andaman, qui lui est com- muniqué par Theobald, et qu’il considère comme une petile variété, à cause de ses dimensions inférieures à celles du type de Chemnitz. L'auteur anglais constate en même temps que l'espèce des Andaman possède un oper- cule mince, corné et cyclophoroïde, fait important, qui implique le classement de cette forme dans la famille des Cyclophoridæ. L'année suivante (5), l'envoi de nouveaux spécimens des îles Andaman, expédiés par le capitaine Haughton et munis de leurs opercules, permet à Benson de classer définitivement. dans le genre Cyclophorus, cette coquille sur laquelle Tryon devait établir, plus tard, en 1869, son Cyclostoma Leai (4).
L'identification de la forme des Andaman avec l’espèce de Chemnitz est, successivement, acceptée, comme exacte, par Reeve, dans son Conchologia Iconicz, en 1861 (5), par Pfeiffer, qui renonce à sa première hypothèse, en 4865, dans son deuxième Supplément (6), par Stoliczka, en 1870 (7), par Môrch, en 1872 (8), et par Hanley et Theobald, en 1876 (9).
(4) Cat. Rec. Shells Mus. Asiat, Soc. Bengal, p. 110, 1860.
(2} Ann. a. Mag. nat. Hist., p. 97, février 1860, et tir. à part, p. 3, 1860.
(3) Ann. à. Mag. nai. Hist., p. 29, janvier 1861, et tir. à part, p. 2, 1861.
(4) Amer. Journ. Conchyl., vol. V, p. 111, pl. x, fig. 6, 1869.
(5) Conch. Ice. 52, pl. xin (Cyclophorus), fig. 52 a, 52 b, 1870.
(6) Mon. Pneum. viv., Suppl. IL, p. 65, 1865.
(7) Proc. Asiat. Soc. Bengal, p. 87, 1870.
(8) Syn. Moll. Galatheæ, p. 35, 1872.
(9) Conch. Indica, p. 1, pl. 11, fig. 5-6, 1876.
9
C'était pourtant encore une erreur, sur laquelle il à fallu revenir, lorsque le véritable Turbo foliaceus de Chemnitz est devenu un peu moins rare dans les collec- tions et que l’on a pu étudier comparativement l'espèce des Andaman et celle des Nicobar, qui sont parfai- tement distinctes. M. Tryon avait donc complètement raison, lorsque, dès 1871, et sur la seule inspection des anciennes figures du Conchylien-Cabinet, il soutenait, contre tous les auteurs anglais, que son Cyclostoma Leai était spécifiquement distinct du Turbo foliaceus de Chem- nitz et ne devait pas rester confondu avec lui (1). Au reste, les plus importants de ses adversaires ont fini par se rallier à son opinion, puisque le D' Pfeiffer, dans son troisième Supplément de 1876 (2), et M. G. Nevill, dans son Hand List de 1878 (5), admettent la validité des deux espèces, qu'ils placent, à côté l’une de l’autre, mais sépa- rément, dans le genre Cyclophorus.
Enfin, nous signalerons une dernière erreur, commise, tout récemment, en 1882, par M. Bourguignat, à propos de l'espèce de Chemnitz, quisemble décidément porter mal- heur à {ous ceux quis’enoccupent, mêmeaccidentellement. Cet auteur, dans la zoologie du voyage de M. Révoil aux pays Somalis (4), catalogue le Turbo foliaceus sous la dé- nomination d'Otopoma foliaceum, se trompant ainsi, non seulement de genre, mais encore de famille, puisque les Otopoma, qui possèdent un opercule épais, calcaire, pau- cispiré et à nucléus excentrique, font partie de la famille des Cyclostomatidæ, tandis que l'espèce de Chemnitz, munie d’un opercule mince, corné, circulaire, polygyré,
(1) Amer. Journ. Conchyl., vol. VI, p. 26, 1871. (2) Mon. Pneum. viv., Suppl. IE, p. 104-105, 1876. (3) Hand List Moll. Indian Mus., p. 274, 1878.
(4) Voy. pays Somalis. Mollusques, p. 60, 1882.
RS et à nucléus central, appartient, comme ses congénères, à la famille des Cyclophoridæ, bien distincte, zoologique- ment, de l’autre par la forme du pied, qui entraîne un mode de reptation différent, par la disposition des tenta- cules et par les caractères du ruban lingual ou radula.
Les diverses confusions dont le Turbo foliaceus, Chem- nitz, a été l’objet, nous amènent à constater un résultat assez extraordinaire. C’est qu’il n’existe encore aujour- d'hui, pour cette espèce, qui est pourtant connue et figurée depuis près de cent ans, aucune autre diagnose que la courte et insuffisante phrase caractéristique de son créateur : « Turbo foliaceus, testa trochiformi, alba et « rosea, umbilicata, rugis fohiaceis corrugata et obsita, « ore rotundo. » Nous nous trouvons donc dans la néces- sité de donner une diagnose régulière de l’espèce, dia- gnose que l’on trouvera plus loin.
On pourrait supposer, d’après les nombreuses erreurs, relatives au Turbo foliaceus et que nous venons d’énu- mérer, que la vieille espèce de Chemnitz est mal repré- sentée dans son ouvrage, et que l’imperfection de ses figures (4) est la seuie ou, au moins, la principale cause de l'état de doute et de confusion dans lequel on est demeuré si longtemps, relativement à celte coquille; pourtant, il n’en est rien. Ces figures sont excellentes et très exactes, particulièrement la figure 1069, qui représente la coquille vue de dos. Le seul défaut de la figure 1070, qui repré- sente l’espèce vue en dessous, est une légère exagération de la saillie des premiers tours de spire, exagération ré- sultant de la position défectueuse que le dessinateur avait donnée à la coquille.
(1) Conchyl. Cab., éd. 1, vol. IX, fig. 1069-1070, 1876.
0)
IT Catalogue des espèces du genre Leucoptychia.
G. LEUCOPTYCHIA, Crosse, 1878. A. Leptopomiformes. A. LeucortycaiA TissorTiANA, Crosse.
Leucoptychia Tissotiana, Crosse, Journ. Conchyl., vol. XXVI, p. 168, 1878. — — Crosse, Journ. Conchyl., vol, XXVIL p. 58, pl. L, fig. 2, 1879.
Hab. Nouvelle-Guinée, sur les arbres (Laglaize). Obs. C’est sur cette forme spécifique que nous avons établi notre genre Leucoptychia.
2. LeucoPpryCHIA scALARIS, H. Adams.
Leptopoma scalare, H. Adams, Proc. Zool. Soc. London, p. 416, pl. XXI, fig. 9, 10, 1865.
Hab. Waigiou (Alfred R. Wallace).
Obs. Cette espèce est excessivement voisine de la pré- cédente, et, malgré la différence, peu importante d’ail- leurs, des localités où elles ont été recueillies, il n’est pas impossible que, par suite de la découverte de formes in- termédiaires, on se trouve dans la nécessité de les réunir, ultérieurement, en une seule, et de n’admettre la nôtre, qui est la plus récente, qu’à titre de variété de l’autre. Néanmoins, dans l’état actuel de nos connaissances, les deux espèces présentent entre elles quelques différences, parmi lesquelles nous signalerons les suivantes.
LAS =
Le L. Tissotiana compte cinq tours et demi de spire ; il est d'une coloration plus claire ; 1l ne possède que 5 cos- tulations funiculiformes transverses (au lieu de 6), et les lamelles caractéristiques de son dernier tour ne sont pas plus développées, à la périphérie, que sur le reste du tour. Sa longueur totale est de 15 millimètres, et son plus grand dismètre de 12 1/2. Il est donc un peu plus grand que l’autre.
Le L. scalaris est d’une coloration carnéolée plus fon- cée, qui, néanmoins, s’éclaircit, à la périphérie des tours, ce qui n'existe pas dans l’autre espèce ; il ne compte que 5 tours de spire (au lieu de 5 1/2); il présente, sur ses tours, 6 costulations funiculiformes transverses (au lieu de 5) : les lamelles de son dernier tour sont plus déve- loppées à la périphérie que sur le reste du tour ; elles pa- raissent également plus serrées et plus flexueuses que celles de notre espèce. Enfin ses dimensions paraissent un peu plus petites, sa longueur totale étant de 9 1/2 mil- limètres et son plus grand diamètre de 11.
B. Cyelophoriformes.
3. LEUCOPTYCHIA FOLIACEA, Chemnitz (PI. I, fig. 1 à 46). Turbo foliaceus, Chemnitz, Conch. Cab., vol. IX, p. 59, pl. CXXIIT, fig. 1069, 1070, 1786, — — Gmelin, Syst. nat., p. 5602, ne 104, 1789. Hi _ Dillwyn, Desc. Cat. rec. Shells, vol. II, p. 806, 1817, Cyclostoma foliaceum, Pfeiffer, in Chemnitz, ed. nov., p. 56, pl. IV, fig. 10, 11, 1846. Cyclophorus foliaceus, Pfeiffer, Mon. Pneum. viv., Sup- plém. ILE, p. 104, 1876.
a
Cyclophorus foliaceus, G. Nevill. Hand List Moll. Indian Mus., p. 274, 1878.
Otopoma foliaceum, Bourguignat, in Révoil, Voy. pays
Somalis, Mollusques, p. 60, 1882.
T. profunde umbilicata, subdepresso-turbinata, solida, crassiuscula, haud nitens, scabriuscula, striis tenuissimis, densis, vix undulatis transversim impressa, liners incre- menti parum conspicuis subdecussata, rosea, versus me- diam partem anfractus ultimi ad album colorem tran- siens; spira mediocriter elevata, apice obtusulo, rotun- dato; sutura profunde impressa, imprimis in anfr. pen- uliimo et ultimo; anfr. 5 1/2 convexiusculi, sensim accrescentes, primi 2 læviguti, fulvido-roseri, sequentes striati, ultimus spiram superans, obsolete carinatus, pau- lulum descendens, mox juxta insertionem resurgens, ver- sus medium et usque ad occursum marginis exlerni lamel- las longitudinales, foliaceas, prominulas, irregulariter dis- tantes, tenues, fragiles, albus emiliens, albidus; apertura obliqua, irregulariter subcircularis, albidu, in ima fauce et pone columellam fulvida; peristoma subexpansum, re- flexzum, albidum, marginibus callo crassiusculo junctis, co- lumellari dilatato, umbilici partem occultante, basali ro- tundato,externo subinflexo; umbilicus lamellis penetranti- bus anfractus ultimi leviter coarctatus. — Diam. maj. 81, min. 26 ; alt. 27 mill. Apertura cum peristomate 17 mull. longa, 17 lata. — Operculum corneum, tenue, polygyra- tum, circulare, nucleo centrali munitum, extus haud ni- tens, concaviusculum, intus lævigatum, nitidum, nucleo prominulo, papillato. — Long. 13, lat. 13 mallim. (Coll. Crosse et Dautzenberg.)
Habitat in vicinio portus Nancowry, in insula Camorta dicta, archip. Nicobarici (Stoliczka ; A. de Roepstorff).
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Coquille munie d’un ombilic profond, de forme tur- binée subdéprimée, solide, assez épaisse, terne, assez rude au toucher, marquée transversalement de stries très fines, serrées et un peu tremblées, que viennent croiser, en sens longitudinal, des stries d’accroissement peu appa- rentes. Coloration générale rosée, un peu plus foncée au sommet, et passant assez brusquement au blanc, à partir de la deuxième moitié du dernier tour. Spire médiocre- ment élevée, terminée par un sommet légèrement obtus et arrondi. Suture marquée profondément, particulière- ment sur le dernier et, quelquefois même, sur l’avant-der- nier tour, où elle laisse apercevoir plus ou moins la carène du-tour précédent. Tours de spire au nombre de 5 1/2, assez convexes et s’accroissant peu à peu; tours embryonnaires, au nombre de 2, lisses, polis et d'un rose tournant au fauve clair; tours suivants striés; dernier tour plus grand que le reste de la spire, muni, un peu au- dessus de la partie médiane, d’une carène obsolète, légè- rement descendant, mais se relevant ensuite, dans le voi- sinage du point d'insertion, changeant de couleur, à sa dernière moitié, pour devenir d’un blanc lacté plus ou moins prononcé, et donnant naissance, à cet endroit, à un système très élégant de lamelles foliacées longitudinales, saillantes, irrégulièrement espacées, minces, fragiles, d’un blanc de lait et se continuant jusqu’à la rencontre du bord externe. Ouverture irrégulièrement circulaire et blanchâtre, sauf dans le fond où elle prend une teinte d’un fauve clair, qui se prolonge jusqu’à la partie posté- rieure (difficilement visible du dehors) de la columelle. Péristome développé, réfléchi et blanchâtre; bords réunis par un dépôt calleux assez épais ; bord columellaire élargi, recouvrant environ le tiers de l’ombilic; bord basal ar- rondi ; bord externe légèrement infléchi. Ombilic un peu
eq
rétréci par les lamelles saillantes qui se prolongent jusque dans son intérieur.
Plus grand diamètre de la coquille 51 millimètres, plus petit 26; hauteur totale 27. Longueur de l'ouverture, y compris le péristome, 17 millimètres, largeur 17.
Opercule (PI. I, fig. 14et 16) circulaire, polygyré, mince, corné de coloration et de contexture, à nucléus central. Face externe un peu terne et faiblement concave ; face interne luisante, polie, ne laissant pas apercevoir distinc- tement les tours et présentant, à sa partie médiane, un nucléus saillant, arrondi et papilliforme.
Longueur de l’opercule 13 millimètres, largeur 15.
Hab. Environs du port de Nancowry, à Camorta, l’une des îles Nicobar (D° Stoliczka; A. de Roepstorff).
Obs. Nous avons pu étudier cette rare espèce sur cinq individus de différents âges et en excellent état de conser- vation. Les lamelles si particulières de la deuxième moitié du dernier tour ne sont autre chose que des péristomes successifs, qui ne commencent à se manifester que quand le Mollusque devient adulte, c’est-à-dire quand il a formé 5 tours de spire ; auparavant, son péristome reste mince et tranchant (1). On se convaincra facilement de la vérité de cette assertion en examinant la figure 1c de notre plan- che Ï, qui représente, vu de face, un individu, encore imparfaitement adulte, de l'espèce. Le Mollusque, au moment de sa capture, était en train de prolonger sa co- quille, qui ne compte que 5 tours 1/4. Pour effectuer ce prolongement, il a laissé entièrement de côté son ancien péristome, et c’est au-dessous du niveau de cetex-péristome,
(1) Conf. les figures 2 e et 2 f de la planche I, qui représentent l’état jeune du Leucoptychia Leai, Tryon. Dans cet état, la co- quille ressemble à un petit Trochus et son dernier tour est forte- ment caréné. H. C.
Lin ones di
réduit désormais à l’emploi de lamelle, qu’il continue à sécréter son test. Les lamelles caractéristiques du L. folia- cea sont minces, fragiles et, par conséquent, très sujettes à s'effriter, à se casser ou même à s’user. Il en résulte qu’il est rare de trouver ces lamelles intactes : il n’en reste même parfois, chez les individus très adultes, que des traces peu apparentes (PI. [, fig. 4).
Nous devons faire observer aussi que, dans les exem- plaires jeunes et en bon état de l'espèce, les premiers tours de spire sont quelquefois d'une nuance plus accentuée, tournant au brun foncé, et qu’on y distingue même, avec un peu d'attention, quelques flammules peu marquées. Peut-être est-ce l'effet de la présence d’une pellicule épi- dermique très mince, à cet endroit ?
4. LeucoprycuiA Leaï, Tryon (PI. I, fig. 2-2h).
Turbo foliaceus, Benson, Ann. a. Mag. nat. hist., p. 92, février 1860 (non Chemnitz). Cyclophorus foliaceus, Benson, Ann. a, Mag. nat. hist., p. 29, janvier 1861 (non Chem- nitz). ; — —— Reeve, Conch. Ic. 52, pl. XIE, fig. 524 et 52, 1861 (non Chemnitz). — — Pfeiffer, Mon. Pneum., Suppl. IT, p. 65, 1865 (non Chemnitz). Cyclostoma Leai, Tryon, Amer. Journ. Conchol., vol. V, p. 1114, pl. X, fig. 6, 1869. Cyclophorus foliaceus, Stoliczka, Proc. Asiat. Soc. Ben- gal, p. 87, 1870 (non Chem- nitz). — Leai, Tryon, Amer. Journ. Conchol., vol. VI, p. 26, 1874
F — 17 — Cyclostoma foliaceum, Môrch, Syn. Moll. Galatheæ, p. 53, 1872 (non Chemnitz). Cyclophorus foliaceus, Hanley et Theobald, Conch. In- dica, p. 1, pl. Il, fig. 5, 6, 1876 (non Chemnitz). — Leai, Pfeiffer, Mon. Pneum., Suppl. II, p. 105, 1876. — — G. Nevill, Hand List. Moll., p. 274, 1878.
T. profunde sed subanguste umbilicata, globoso-conicu, solida, crassa, striis minutis, vix conspicuis transversim impressa, sub epidermide tenuissima, decidua, flammu- las fusculas simulante, roseu, versus tertiam puriem an- fractus ultimi pallidior, mox ad album colorem transiens; spira sat elevata, apice obtusulo, rotundato; sutura pro- funde impressa ; anfr. 5 1/2 convexiusculi, sensim accres- centes, embryonales primi 2 sublæves, saturate rosei, se- quentes vix striati, ullimus spiram vix subæquans, valde el subilo descendens, obsoletissime et inconspicue suban- gulatus, rotundatus, paulo post medium et usque ad oc- cursum marginis eæterni lamellas raras, irreguluriter distantes, solidas, crassas, albas emittens, albus; aper- tura vix obliqua, subcircularis, parvula, intus alba ; pe- ristoma solidum, subincrassatum, refleæiusculum, album, marginibus callo crassiusculo junctis, columellari sat di- latato, umbilici partem occultante, basali subrotundo, ex- terno vix inflexo ; umbilicus lamellis penetrantibus paucis anfractus ullimi viæ coarctatus. — Diam: maj. viæ 19, min. 17; alt. 20 mill. Apertura cum peristomate 9 1/2 mall. longa, 9 1/2 lata. — Operculum pallide corneum, tenuissimum, polygyratum, circulare, nucleo centrali, exætus parum nitens, ncaviusculum, inlus lævigatum,
2
— 18 — h Li nitidum, nucleo subpapillato, prominulo. — Long. T, lat. 7 mill. (Coll. Crosse).
Habitat in insulis Andaman dictis (Cap. Haugton; Dr: Stoliczka; A. de Roepstorff; J. Wood Mason; G. Nevill).
Coquille profondément mais assez étroitement ombili- quée, de forme conique globuleuse, solide, relativement épaisse, marquée transversalement de stries fines et peu apparentes. Coloration générale rosée, devenant plus claire, vers le premier tiers du dernier tour, et finissant par tourner au blanc. Épiderme pelliculiforme , très mince, se détachant facilement, formant des flammules brunätres, plus ou moins apparentes, sur les 5 ou 4 pre- miers tours, et disparaissant à peu près complètement sur le dernier. Spire assez élevée, terminée par un sommet arrondi et assez obtus. Suture profondément marquée. Tours de spire au nombre de 5 1/2, assez con- vexes et s’accroissant peu à peu; tours embryonnaires, au nombre de 2, à peu près lisses et d’un rose foncé, tours suivants faiblement striés, dans le sens spiral, der- nier tour un peu plus petit que la spire, fortement et brusquement descendant, très faiblement et presque im- perceptiblement anguleux, un peu au-dessous de la partie médiane, arrondi, s’éclaircissant peu à peu et finissant par devenir tout à fait blanc, et donnant naissance, -vers son dernier tiers, à des lamelles longitudinales, solides, épaisses, irrégulièrement espacées et blanches. Ouverture très faiblement oblique, presque droite, subcirculaire, re- lativement petite et blanche, à l’intérieur. Péristome so- lide, assez épaissi, légèrement réfléchi et blanc : bords réunis par un dépôt calleux assez épais; bord columellaire assez développé, cachant un peu plus du tiers de l'ombi- lic ; bord basal subarrondi ; bord externe à peine infléchi.
en AY =
Ombilic laissant pénétrer, à son intérieur, 1 ou 2 des lamel- les du dernier tour.— Plus grand diamètre de la coquille, un peu moins de 49 millimètres, plus petit 47 ; hauteur totale 20. Longueur de l'ouverture, y compris le péris- tome, 9 1/2 millimètres, largeur 9 1/2.
Opercule (PI. [, fig. 29, 24) circulaire, polygyré, très mince, de contexture cornée, de coloration très claire et à nucléus central. Face externe peu luisante et légère- mént concave; face interne lisse, luisante, à nucléus sail- lant, arrondi et papilliforme.
Hab. Tes Andaman (Capt. Haugton; D' Stoliczka; À. de Roepstorff; J. Wood Mason; G. Nevill).
Obs. Cette espèce, qui a été confondue à tort avec le L. foliacea, en est pourtant bien distincte, et les carac- tères, communs avec l’autre espèce, qu'elle possède sont plutôt génériques que spécifiques. Il est assez éton- nant que M. Tryon, dans sa diagnose originale (1), ait omis de mentionner les lamelles du dernier tour, que l’on aperçoit pourtant très distinctement, dans les deux figures de son espèce qu’il donne (2).
Voici les caractères les plus importants qui différen- cient le L. Leai du L. foliacea.
Le L. Leai esttoujours sensiblement plus petit que l'autre, plus conique et à spire plus élevée. Il est moins terne, moins âpre au toucher. Ses flammules épidermiques sont plus développées et plus apparentes. Son ouverture, toujours entièrement blanche, est relativement plus petite, plus arrondie et placée moins obliquement. Son dernier tour, plus arrondi, moins distinctement caréné (5), est brus-
{1} Amer. Journ, Conchol., vol. V, p. 411, 1869.
(2) Amer. Journ. Conchol., vol. V, pl. x, fig. 6 et 6 a, 1869.
(3) La carène du dernier tour n’apparaît très distinctement que chez les jeunes individus de L. Leai (pl. E, fig. 2e et 2 f).
0) ( =
quement et fortement descendant; il ne remonte pas. Les stries spirales des tours sont moins marquées et nul- lement subonduleuses. Enfin, les lamelles caractéristiques du genre ne commencent à se manifester qu'après le deuxième tiers du dernier tour; elles sont moins nom- breuses que dans l’autre espèce, plus espacées, plus épaisses, plus solides, non foliacées et nullement friables. Il est donc facile de distinguer ces deux espèces entre elles. H. C.
Coquilles terrestres el fluviatiles de l'Afrique équinoxiale,
Par À. MORELET.
Landana est un village du district de Cacongo, sur la côte du Congo, à 3°,12' au-dessous de l'équateur, et à trente lieues environ au nord du fleuve Zaire. Il est le siège d'une mission catholique, et l’on y compte plu- sieurs établissements commerciaux.
Un peu plus au nord, à 5 degrés seulement de l’équa- teur, est situé Mayumba, sur la rivière du même nom. Ce village est indiqué sur l'excellente carte de Pétermann, mais Landana n’y figure pas. Les coquilles terrestres pro- venant des environs de Mayumba ont été recueillies dans les bois, à une quinzaine de lieues de la côte.
4. Hezix INDECORATA, Gould (PI. IL, fig. 6). Proceed. Bost. Soc., LIT, 1850, p. 194. . L'auteur n’a donné qu’une simple description de cette
Hélice, dont le type provient de Liberia, mais qui vit aussi à Landana. Comme elle est généralement peu connue,
PEN “TU
j'ai pensé qu’il pouvait être utile de compléter la dia- gnose du conchyliologue américain par une figure.
La côte occidentale d'Afrique, assez pauvre en Hélices, n’en possède pas une seule de nature franchement cal- caire. Toutes celles que l’on connaît sont cornées, fragiles, transparentes, et paraissent se rattacher au groupe des Nanina. À la vérité, cette présomption n'est basée que sur l’apparence des coquilles, car leurs habitants, jusqu'ici, nous sont inconnus. L’Helix indecorata ne fait point exception à la règle : c’est une coquille mince, brillante, transparente, à peine striée, d’un roux foncé (chez les exemplaires de Landana), dont le bord columellaire, à son point d'insertion, converge faiblement vers la perforation ombilicale, qui est très étroite, mais profonde.
2. Limicocaria Droveri, sp. n. (PI. IF, fig. 14).
T. ovato-turrila, tenuiuscula, vix striatu, nilida, cor- neo-rubella, strigis undato-angulatis et flammulis casta- neis crebris picta. Spira turrita, apice oblusa. Anfract. 7 1/2 convexiusculi, uliimo longitudinis 2j5 peræquante. Columella plicata, fleæuosa, violaceo-fuscu. Apert. semi- ovalis, intus violacescens, strigis pellucenlibus. Perist. acutum, margine columellari strictim revolulo, cum alte- ro angulum obtusum formante. — Longit. 30; diam. 8 mull.
La classification des Limicolaria présente de grandes difficultés par la tendance que manifestent plusieurs de ces coquilles à usurper, dans une certaine mesure, la coloration, ainsi que d’autres caractères, qui semblent af- fectés spécifiquement à leurs voisines. Ainsi, le L. Numi dica passe insensiblement au flammea par une succession non interrompue de variétés : on peut suivre, dans l’œuvre
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su QD de Pfeiffer, la trace des hésitations de cet éminent con- chyliologue qui ne parvint qu'après beaucoup de tâton- nements à fixer l'espèce de Muller, et qui resta dans lin- décision sur la valeur de plusieurs formes voisines. Les L. Adansoni et Rüppelliana finissent par se confondre, à une certaine limite ; les L. felina et turbinata présentent les mêmes difficultés ; les L. tenebrica, de Sierra Leone, et chromatella, d’Angola, empruntent, l’un à l’autre, les vives couleurs dont ils sont ornés et ne se distinguent plus, chez certains sujets, que par des particularités dou- teuses. Il serait facile de citer encore d’autres exemples. On ne saurait donc montrer trop de circonspection en créant de nouvelles espèces, dans un genre où les indi- vidus se montrent aussi fréquemment polymorphes.
Il n’existe, heureusement, aucune incertitude sur celle dont il s’agit ici. À la vérité, elle se rapproche beaucoup, par son ornementation, du zebriolata, d’Angola ; mais elle en diffère par un caractère essentiel, sa columelle n’étant point tronquée comme celle de sa congénère. C'est une coquille mince, luisante, à peine striée, d’une nuance sombre et rougeâtre, ornée, sur foute sa surface, de flammules et de linéoles en zigzag, articulées sur le der- nier tour. Les trois premiers tours sont simplement cor- nés el forment un sommet obtus; tous, faiblement con- vexes, sont unis par une suture très nelte, qui n’est point marginée. L'ouverture, médiocre, est bordée de brunâtre, et la columelle, légèrement flexueuse, est colorée en brun violacé. Une callosité très apparente réunit les bords du péristome, particularité qu'on ne remarque pas chez le L. zebriolata, quoique le test de cette dernière coquille soit d'une consistance plus solide.
Le L. Droueti a été recueilli à Toumby, localité voisine de Landana.
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5. LimicocarIA ÆrHiops, Morelet (PI. If, fig. 15).
Bulimus Æthiops, Morelet, in Journ. Conchyl., 1864, p. 157.
Cette coquille n'avait pas été figurée jusqu'ici. Elle n’est connue que par une diagnose latine, qui est peut-être in- suffisante, à une époque où les espèces du genre Limico- laria se sont beaucoup multipliées. Cependant, elle se dis- tingue aisément par sa forme élancée, et par une colo- ration spéciale, consistant en une sorte de maculature jaunâtre qui rayonne autour des sutures, et qui tranche sur la teinte brun-marron du fond. En réalité, la nuance jaunâtre doit constituer le véritable fond de la coquille. En'effet, ce n’est que sur le troisième tour que l’on voit apparaître quelques stries d’un fauve pâle, un peu plus prononcées sur le suivant. Ces stries deviennent ensuite de larges flammules d'un brun plus foncé, qui se confon- dent sur les deux derniers tours, et ne laissent subsister que des vestiges de plus en plus rares de la coloration fondamentale. Le L. Æthiops, d’une consistance assez solide, est formé de neuf tours de spire convexes, finement striés et réunis par une suture étroitement marginée, Le bord columellaire est droit et réfléchi sur toute son éten- due ; sa jonction avec le bord opposé, qui est simple et régulièrement arqué, produit un angle sensible à la base de l’ouverture.
. L'espèce provient du Gabon.
k. STENOGYRA INVALIDA (PI. IT, fig. 15).
Achatina decollata, Morelet, in Journ, Conchyl., 1875, p. 550 (non Linné).
En admettant comme coupe générique la section des
SA VEN
Stenogyra, dont les nombreuses espèces étaient autrefois réparties entre les Agathines et les Bulimes, je suis forcé, pour éviter un double emploi, de changer le nom de celle-ci, l'Helix decollata de Linné étant désormais classée parmi les Sténogyres. Le premier nom avait été choisi pour rappeler l'étrange similitude des deux formes. Elle est, effectivement, très remarquable, si l’on fait abstrac- tion de la section columellaire qui appartient à l'espèce africaine, bien que ce caractère ait une certaine tendance à se produire, mais d’une manière obscure, chez celle de l'Europe. Toutefois, on reconnait promptement que le Stenogyra invalida est plus cylindracé; que ses tours de spire ont moins de convexité, le dernier étant légèrement anguleux ; que les sutures sont plus obliques et plus pro- fondes ; enfin, que le test est plus mince et plus délica- tement strié.
Les deux coquilles, à l’âge adulte, sont tronquées à la mème hauteur, c'est-à-dire, le plus ordinairement, depuis le quatrième tour, à partir de la base. Cette particularité, chez l'espèce du Gabon, se manifeste de bonne heure, alors que la coquille compte à peine 13 millimètres de longueur. La cloison qui remplace les tours devenus inu- tiles est analogue chez les deux espèces.
5. STENOGYRA NORMALIS, 5p. n. (PI. IT, fig. 7). -
T. subulato-turrita, apice obtusiuscula, tenuis, dia- phana, nitida, subtiliter et dense striata, cornea..Anfr. 9 convexiusculi, primi lævigati, ullimo obscure angulato, longitudinis, 1/3 'superante. Columella callosa, oblique truncatu, basin non attingens. Apert. semiovalis ; peris- toma rectum, aculum, tenue. — Longit. 21; diam. 5 1/2 mill.
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Cette espèce rentre exactement dans le groupe des Su- bulina, dont le type est représenté par le Stenogyra octona. C’est une coquille dont l'accroissement est lent et gradué, dont les tours de spire sont médiocrement convexes, la suture fortement imprimée, le test brillant, corné, gravé de stries fines, droites, régulières, à l’exception des tours embryonnaires qui sont lisses. Sur le dernier se montre un angle périphérial qui s’efface en approchant de l’ou- verture.
La principale différence entre cette coquille et le Ste- nogyra octona réside, indépendamment de la taille, dans la convexité des tours de spire, beaucoup plus prononcée chez le dernier. Celui-ci, dans son ensemble, est turri- culé; l’autre est plutôt subulé. On ne saurait, du reste, le confondre avec le Stenogyra nebulosa des mêmes pa- rages, espèce plus grande, plus longuement atténuée, dont le test est lisse et l’ouverture d’une forme différente. Aussi, malgré son apparence un peu banale, cette Sténogyre peut-elle être considérée comme nouvelle.
Elle provient de Toumby, non loin de Landana.
6. STENOGYRA GRACILENTA, 5p. n. (PI. II, fig, 8).
T. lurrito-subulata, lenuis, epidermide corneo-fulva indula, oleoso-nilens, strigis exilibus, rectis sublente sculpta. Anfr. 9 parum conveæxi, ultimo longitudinis A/% æquante, basi obscure angulato. Columella recta, oblique truncata. Aperiura parva, semiovalis, marginibus tenui- bus, rectis. — Longit. 12; diam. 3 mill.
Je ne connais aucune Sténogyre de l’Afrique qui puisse être confondue avec celle-ci. Bien qu'elle ne soit douée d'aucun caractère saillant, elle se distingue, de prime abord, par sa forme grêle et par l’atténuation de sa spire,
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beaucoup moins obtuse au sommet que celle de tous ses congénères. Les tours qui la constituent par un accrois- sement lent et progressif ont peu de convexité, quoique leur suture soit assez profonde; le dernier, percé d’une ouverture médiocre, est marqué d’un angle obscur à sa périphérie. Le test a l’apparence de la corne. Il est revêtu d’un épiderme roussâtre, où l’on remarque des stries fines et superficielles qui tendent à s’effacer sur le dernier tour. L'espèce a été recueillie aux environs de Mayumba.
7. STENOGYRA ACMELLA, sp. n. (PI. IT, fig. 4).
T. parvula, turrito-acicularis, apice obtusiuscula, crys- tallina, lævigata. Anfr.'7 viæ conveæi, sutura denticulata marginati, ultimo longitudinis 1/4 æquante. Apert. ova- Lo-lunaris, marginibus simplicibus, arcuatis, columellari superne vix dilatato, reflexo. — Longii. k 1/2; diam. À 1/4 mill.
Après le Stenogyra pusilla des Comores, qui mesure seulement 5 millimètres de hauteur, cette espèce est la plus petite qui me soit connue. A la vérité, le Stenogyra pusilla, qui compte seulement cinq tours et demi de spire, dont le dernier égale le tiers de la coquille, pourrait être classé parmi les Bulimes, si l’analogie ne le rattachait, par un enchainement difficile à rompre, au groupe des Sténogyres, tandis que l’acmella y prend naturellement sa place. La columelle, chez cette espèce, n’est pas tron- quée ; les tours de spire, peu convexes, sont réunis par une suture étroitement marginée, où les stries d’accrois- sement, qui disparaissent sur le reste de la surface, se montrent sous la forme de plis fins et réguliers. Le test est blanc, transparent, cristallin.
Habite aux environs de Mayumba.
2 DT —
8. STENOGYRA SAXATILIS, sp. n. (PI. IL, fig. 1).
T. perforata, turrita, tenuis, exiliter costulato-striata, opaca, parum nitens, epidermide fusco-virente induta. Anfr. 7 convexiusculi, ultimo longitudinis 1j3 paulo su- perante; columella paululum recedens. Apert. oblonge ovalis. Perist. simpleæ, tenue, margine columellari dila- talo, breviter patente. — Longit. 7-9; diam. 2-2 1/2 mill.
Cette petite coquille, ainsi que la suivante, appartient au groupe des Opeas, caractérisé par une perforation om- bilicale et par une faible réflexion du bord columellaire. L'espèce est formée de sept tours et demi, médiocrement convexes, réunis par une suture assez profonde; le der- nier, plus allongé relativement que les autres, est nette- ment perforé. Le bord columellaire, un peu oblique, est faiblement dilaté sur toute son étendue, mais particu- lièrement à son point d’inserlion, où il se réfléchit sur Ja perforation ombilicale. Le test, d’un brun verdâtre, plus foncé à la base, est opaque, peu brillant, revêtu d’une costulation fine et irrégulière, moins prononcée sur le dernier tour de la coquille.
Cette espèce provient des environs de Landana.
9, STENOGYRA PLEBEIA, sp. n. (PI. IL, fig. 2).
T. anguste perforala, ovato-oblonga, apice acutu, te- nuis, opaca, parum nilens, sub lente arcuatim strioluta , fusco-virescens. Anfr. 6 convexiusculi, 3 primi lævigati, uliimo ampliato, longitudinis 3/7 æquante. Apert. oblonga, marginibus simplicibus, columellari recto, strictim dila- taio, reflexo. — Longit. 5-7; diam. 2 1[2-3 mail.
Le Stenogyra plebeia a beaucoup de rapports avec le précédent, et l’on serait tenté, au premier aspect, de le
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considérer comme une simple variété du saxatilis. Le test, de même nature et de même couleur, est également orné d’une costulation fine et superficielle, entremèêlée de sim- ples stries ; mais il compte un tour et demi de moins, et le dernier, par son développement, le rapproche davan- tage de la forme bulimoïde. Ces différences, qui parais- sent suffisantes pour justifier une séparation, sont encore accentuées par d’autres modifications de détail. Ainsi, la columelle est un peu moins dilatée, l'ouverture est plus grande et les points d'insertion du péristome sont beau- coup plus écartés. Ce dernier caractère est très apparent.
Environs de Landana.
Ce Sténogyre montre une fois de plus combien il est difficile d’assigner une limite précise, non seulement à l'espèce, mais aux coupes génériques, en s'appuyant sur la coquille, parce qu’il existe presque toujours des formes intermédiaires qui semblent les rattacher les unes aux autres. Cette observation s'applique surtout aux genres multipliés qui ont été créés depuis quelques années. Le Stenogyra plebeia, considéré isolément, pourrait être classé parmi les Bulimes; et, cependant, l'analôgie ne permet pas de l’éloigner du saxicola, qui, à son tour, se rattache à d’autres formes mieux caractérisées.
10. SrenocyrA RECISA, sp. n. (PI. IL, fig. 5). -
T. imperforata, breviler turrita, tenuis, arcuatim in- ciso-striata, hyalina, cornea, nilidissima, pallide fulva. Spira conoidea, apice obtusiuscula. Anfr. 6 plano-con- vexi, ultimo ampliato, longitudinis 1/3 superante. Apert. semiovalis, marginibus simplicibus, columellari sinuoso. breviter superne revoluto. — Longit. 6; diam. 2 1/4 mall.
Cette petite espèce, au premier abord, rappelle un peu
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notre Ferussacia lubrica dont elle a le brillant et la forme. Elle compte six tours de spire peu convexes, et le dernier, relativement plus développé, lui donne l'apparence d’un Bulime. L'ouverture, par suite, est assez grande, eu égard aux dimensions de la coquille. La columelle est sinueuse, mais non tronquée. Enfin, le test, brillant, transparent, d'un fauve pâle, est gravé de stries arquées, assez forte- ment imprimées, plus apparentes à la rencontre des su- tures. L'espèce provient de Mayumba.
11. ENNEA ciRCUMGISA, sp. n. (PI. IL, fig. 5).
T. sinuose rimata, ovato-subfusiformis, solidula, requ- lariler oblique costulata, parum nitens, albido-grisea. Spira in conum attenuatum desinens. Sutura fortiter im- pressa, non denticulata. Anfr. 8 A]2 vix convexiusculi, uliimo basi attenuato, circa rimam compresso, sulco pro- fundo suturæ parallelo constricto, paululum ascendente. Apert. subtrigona, dentibus 2 munita, altero lamelliformi Juæta 1nserlionem, altero conico in medio marginis dex- tri. Perist. crassum, breviter expansum, marginibus callo junctis. — Longit. 7; diam. k mil.
J'ai signalé, dans un numéro antérieur du Journal de Conchyliologie (1), la particularité singulière que présen- tait un Ennea de Landana, dont le dernier tour de spire est partagé en deux par un sillon profond, de telle sorte que ce tour paraît double. Le même caractère se repro- duit sur un autre Ennea des mêmes parages qui ressemble tout à fait au premier, non seulement par la forme, mais encore par les denticules de l'ouverture qui sont en nom- bre égal et disposées de la même façon. La similitude
(1) Journ. Conchyl., vol. XXXI, p. 401, 1883.
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s'arrête là, car la nouvelle espèce est beaucoup plus grande, beaucoup plus épaisse, et elle compte trois tours de plus à la spire. Cette dernière particularité ne permet- trait pas de Îles réunir, lors même qu’on ne tiendrait au- cun compte des proportions, car si la supériorité de taille peut expliquer certaines modifications, telles que l’épais- seur du test et le développement plus marqué d’autres caractères accessoires, elle ne suffit point pour justifier un écart aussi notable dans les éléments constitutifs de la coquille. Les deux formes sont donc distinctes, malgré leur ressemblance apparente. On remarque, en effet, en considérant de plus près les détails, des nuances qui con- firment leur séparation. Ainsi, l'E, circumcisa est plus obtuse à son sommet et plus atténuée à la base ; la suture n’est point marginée; enfin, la sculpture du test est plus oblique et plus régulière.
Cette coquille provient de Toumby, non loin de Lan- dana.
12. HyproBrA GABONENSIS, sp. n. (PI. IF, fig. 12).
T. globoso-conoidea, solidula, lævigata, nilida, corneo- virescens, apice acutiuscula. Anfr. 5 1/2 conveæi, ultimo globoso, testæ dimidium paulo superante. Apert. rotundo- subpiriformis, marginibus continuis, reclis. — Opercu- lum corneum, fuscum, tenue. — Longit. 5 1/2; diam. 3 mul.
Cette Paludiracée ressemble beaucoup au Bithinia ven- tricosa de nos contrées; elle en a la taille, le poli et, à peu près, la forme. Toutelois, sa spire est un peu plus courte et son dernier tour plus ventru. En outre, elle est imperforée, et sa consistance plus solide lui ôte toute transparence.
Elle a été recueillie dans l’'Ogooué, au Gabon.
TT. SE 15. Unio ÆQuatorius, sp. n. (PI. IT, fig. 9).
Concha oblonge ovalis, tumida, tenuicula, superne recta, inferius parum arcuata, antice rotundata, brevis, postice dilutata, oblique et obsolete biangulata. Umbones tumidi, apice altenuati, erosi; ligamentum recte lineare; area lata, medio modice compressa. Dens cardinalis compres- sus, angulatus, tenuis; lamellæ vix arcuatæ, graciles. Impressiones musculorum antice profundæ, postice super- ficiales. Epidermis viridi-fuscescens, parum nitida, tenui- ter Striata, rugis vermiformibus nonnullis ab umbonibus postice decurrentibus peculariter insignita. Margarita cæ- rulea vel rosea, iridescens. — Longit. 48 ; altit. 27; cras- sit. 18 mill.
Coquille de forme ovale, un peu allongée, plus large en arrière qu'en avant, d’un vert brunâtre uniforme, ti- rant sur la couleur du bronze. Le bord antérieur est arrondi et le postérieur élargi par la dilatation du corselet dont l’area est circonscrite, sur chaque valve, par deux angles obscurs qui partent du sommet. Les crochets, pri- vés de leur épiderme, sont petits et d’une nuance rosacée. On remarque, en arrière, des rides courtes, vermiformes, inégales, peu nombreuses, qui descendent obliquement du sommet. L’épiderme, peu brillant, est finement strié. La dent cardinale est double sur la valve droite, lamelli- forme et à peine striée ; les lamelles sont faibles et recti- lignes. L'intérieur des valves est bleuâtre ou d’un rose violacé, selon les sujets.
Cet Unio provient de la rivière Mayumba, district de Cacongo, à 5 degrés au-dessous de l’équateur.
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44. DReisseNsIA LACUSTRIS, Morelet (PI. IT, fig. 41). Journ., Conchyl., 1860, p.191.
Cette Mytilacée, publiée il y a vingt-quatre ans, d'après de nombreux échantillons recueillis dans le lac Ebrié, sur la côte de Grand-Bassam, n'a point été mentionnée depuis et n’a jamais été figurée. Il est possible qu’elle ait été confondue avec de jeunes Dreissensia Africana, coquille plus généralement répandue, et qu'on rencontre dans les mêmes eaux, où son développement est bien moindre que dans les rivières de la Sénégambie. Je profite donc de la découverte récente d’une nouvelle espèce au Congo pour revenir en peu de mots sur l’ancienne et compléter la diagnose sommaire que j'en ai donnée.
Et d’abord, c’est la plus petite des Dreissensia connues, car elle ne mesure pas plus de 12 millimètres de hauteur, sur 5 de largeur. On voit, dès lors, qu’elle est extrème- ment étroite, à la différence des jeunes Dreissensia Afri- cana de même faille, dont la largeur n’est pas moindre de 9 à 10 millimètres. L’épiderme est d’un jaune d’ocre pâle, et l’intérieur des valves est blanc, caractères qui ne permettent de la confondre avec aucune autre espèce du mème genre.
45. DREISSENSIA ORNATA, 5p. n. (PI. IT, fig. 10).
Concha mytiliformis, arcuata, inflata, dorso obtuse an- gulata, margine supero et poslico compressa, caslaneo- fusca, absque nitore, strigis incrementi lamellosis, densis, irregularibus, et rugis duabus, longitudinalibus , crispu- lis, e summo ad basin in utraque valvula decurrentibus ornata. Umbones terminales, subacuti, erosi, paululum curvati, distincte septiferi. Margarita nitide cœrulea. — Longit. 15; latit. 8; crassit. fere 7 mill.
— 355 — | Cette nouvelle espèce, qui porte à trois le nombre des Dreissensia observés en Afrique (4), ressemble beaucoup à l’Africana par la forme, mais elle est plus petite et d’un brun uniforme, tandis que sa congénère est ornée de ban- delettes jaunâtres, particulièrement dans le jeune âge. Le caractère le plus remarquable qui la distingue réside dans la sculpture fine et lamelleuse de l’épiderme, et surtout dans la double série de petits tubercules qui, partant du sommet, mais d’un point différent, décrivent, sur chaque valve, deux linéoles rugueuses prolongées jusqu’à la base. Cette particularité n’est point accidentelle : je l’ai consta- tée chez tous les individus que j'ai eu l’occasion d’exami- ner. Seulement, elle est plus ou moins accentuée ; c’est- à-dire que la double rugosité qui traverse les valves est plus ou moins saillante, selon les sujets. Le D. ornata vit dans la rivière Mayumba. A. M.
Note sur deux espèces de Bithinella des nappes
d’eaux souterraines de la France,
PAR P. FiscHERr.
$ 1. Nous avons reçu de M. E. Collier, d'Avignon, un grand nombre d'exemplaires vivants d’un petit mol- lusque gastropode, désigné par notre honorable corres- pondant sous le nom d’Avemomia. Ces animaux, recueil- lis, il y a quelques mois, dans un puits d'Avignon, sont arrivés en parfait état de conservation et ont con- tinué à vivre dans un bocal, rampant sur les parois ou
(1) En supprimant le D. cyanea, Van Beneden, considéré comme variété de l’Africana.
— 354 —
sur des touffes de conferves. J’ai donc pu les étudier et me rendre compte de leurs caractères ; mais, avant de les décrire, je crois utile de donner quelques détails sur leur découverte.
En 1870, M. H. Nicolas, Conducteur des Ponts et Chaus- sées, retira d'un puits situé rue de la Velouterie, n° 9, à Avignon, une quantité de petits mollusques operculés, ressemblant à des Bithinella. Quelques exemplaires furent adressés à un conchyliologisle parisien qui les détermina sous le nom de Paludinella bulimoides.
En juin 1881, M. Nicolas donna lecture à l’Académie de Vaucluse d’un travail relatif au nouveau genre Ave- monia, créé pour les petites coquilles de la nappe sou- terraine d'Avignon.
Quelque temps après (mai 1882), M. Bourguignat, s'étant procuré quelques spécimens des coquilles d’Avi- onon, institua son genre Paulia, dans une brochure inti- tulée : « Paulia, ou description d’un nouveau groupe « générique de mollusques habitant la nappe d’eau des « puits de la ville d'Avignon. »
La coquille de ce genre, dit-il, rappelle la forme géné- rale des Bithinella, mais elle est plus allongée; les Bythio- spæum (Vitrella, Clessin) s’en distinguent par leur test conoïde, à base assez large, et leur aspect qui rappelle un peu celui des Peringia (Hydrobia auctorum). L’opercule serait remarquable par un caractère insolite : « L’oper- « cule, que j'ai examiné avec le plus grand soin, sous des « grossissements allant jusqu'à 200, ne m'a laissé aper- « cevoir aucune trace de spirale » (Loc. cit., p. 5).
Enfin l'animal ne serait pas moins remarquable :
« Il m'a été impossible de découvrir, sous le foyer d’un « puissant microscope, la moindre trace de points ocu- « laires » (Loc. cit., p. 4).
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L'absence d’yeux, l’opercule non spiral et la forme al- longée seraient donc caractéristiques des Paulia. Le genre compte deux espèces provenant du même puits : P. Be- renguieri et Locardiana, Bourguignat.
Postérieurement à la publication du genre Paulia, le travail de M. H. Nicolas fut livré à l'impression et parut dans les Mémoires de l'Académie de Vaucluse (2° livrai- son, 1882) sous le titre suivant : « Quelques notes sur le genre Avenionta, nouveau mollusque découvert dans les puits et les eaux souterraines du sous-sol de la ville d’Avi- gnon. » L'auteur donne des observations intéressantes sur les animaux d’Avenionia, qui creusent, avec leur mufle, des trous dans la vase, lorsque la température s'élève, et qui font mouvoir constamment des organes rougeûtres, internes, visibles à travers les téguments du mufle.
M. Nicolas décrit trois espèces d’Avenionia : A. Vays- sieri, Fabri et Locardiana. La première nous paraît se rapporter au Paulia Berenguieri; la seconde, représentée par un seul individu, en partie brisé, a une forme géné- rale très différente de ses congénères et pourrait même, d’après l’auteur, devenir le type d’un genre particulier ; la troisième n’est autre chose que la forme déjà décrite par M. Bourguignat, sous le nom de Paulia Locardiana.
En 1883, M. A. Locard a publié une Note intitulée : « Description d’une espèce nouvelle de mollusque ap- « partenant au genre Paulia » (Soc. Linnéenne de Lyon). L'espèce nouvelle : Paulia Bourguignati, Locard, a été trouvée dans un puits, à Courtenot (Aube), par M. Ber- thelin. .
D'après l’auteur, l'examen de l'animal montre « qu’il « possède, un peu au-dessus de la base externe de ses « longs tentacules, des points oculaires presque atrophiés. « Il est reconnu aujourd’hui que ces organes visuels des
eos « Paulia existent en principe... Les Paulia ont des er- « ganes visuels, situés à la base des tentacules, mais tel- « lement petits qu’on crut d’abord qu’ils en étaient privés. « Ce n’est qu'après une étude des plus attentives que l'on « finit par les apercevoir sous le foyer d’un puissant mi- « croscope » (L. c., p. 5).
Relativement à l’opercule, M. Locard accepte l'opinion de M. Bourguignat : « Opercule paraissant lisse, sous le « foyer d'un puissant microscope » (L. c., p. 3).
Dans mon Manuel de Conchyliologie (fascicule VIIT, p. 725), j'ai classé les Paulia comme section du genre Bithinella, en les caractérisant ainsi : « Opercule et yeux « normaux, coquille cylindrique. »
Récemment, enfin, j'ai reçu de M. Berthelin un certain nombre d'individus vivants de Paulia Bourguignati, Lo- card, provenant du puits de Courtenot (1), et j’ai pu les comparer à ceux du puits d'Avignon.
$ 2. L'animal du Bithinella Berenguieri est assez trans- parent pour qu’on puisse distinguer les viscères de la partie antérieure du corps. Le mufle est musculeux, al- longé, très extensible, un peu dilaté et subéchancré, à son extrémité. La dilatation du mufle s’applique sur le sol ou sur les parois du vase où sont conservés les animaux; la fente buccale verticale est placée à sa face inférieure.
À travers le mufle paraissent deux pièces carlilagi- neuses (plaques mandibulaires), en arrière desquelles on trouve deux masses rougeâtres, sans cesse en mouvement, se rapprochant et s'éloignant de l’orifice buccal, et qui ne sont probablement autre chose que les muscles du sac pharyngien. Entre ces deux masses rougeätres, on dis-
(1) M. Berthelin a trouvé, dans le même puits, une espèce de Pisidium que je n’ai pas vue, et qui n’a pas été déterminée, à ma connaissance.
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tingue un cordon étroit, allongé, se continuant dans la région cervicale en arrière et que je considère comme l'œsophage.
Les tentacules sont très longs, cylindriques, extrème- ment contractiles, doués d’une grande mobilité et se courbant dans tous les sens. Les yeux sont sessiles, placés à leur base externe, tellement évidents qu’il suffit d’une simple loupe pour les reconnaître. Leur couche pigmen- taire est du noir le plus intense; et, dans ces conditions, on peut être certain que la vision est parfaite. Sur en- viron 40 individus de B. Berenguieri que j’ai examinés, je n’en ai pas trouvé un seul dont les yeux fussent atro- phiés ou dont le pigment füt décoloré ou absent.
Le pied est assez allongé, subtrigone, tronqué et un peu élargi en avant, atténué, mais obtus en arrière; ses angles sont émoussés.
Je n’ai vu ni la verge, ni la branchie, ni aucun appen- dice comparable au lobe operculigère ; mais la transpa- rence et l’extrème petitesse de l’animal rendaient ces observations très difficiles.
La radule est longue et conforme au type normal des Gastropodes tænioglosses, La dent centrale est subtrapé- zoïdale, large à la base, peu élevée. Son bord antérieur, réfléchi, porte une série de petites cuspides aiguës, étroites (environ 9), dont la centrale est un peu plus allongée que les autres; son bord postérieur est muni d’un appendice médian, bien développé. En dehors, on remarque un ou deux denticules, dont l'importance est considérable, puis- qu'ils caractérisent la famille des Hydrobiidæ. La dent latérale est étroite, allongée, formée d’un pédicule externe grêle et d’une partie interne subquadrangulaire; le bord antérieur est muni d’une série de cuspides étroites. Les deux dents marginales se ressemblent ; elles sont étroites,
2 us
coudées, falciformes, à bord antérieur très finement den- ticulé. Il est nécessaire d'employer un grossissement de 800 fois pour bien distinguer les parties de cette radule.
Je me bornerai, pour la coquille, à représenter son contour. La surface du test est généralement couverte de petites incrustations noirâtres, très résistantes.
L’opercule a attiré toute mon attention, à cause des ca- ractères anormaux signalés par les divers auteurs. Pour bien étudier cette pièce, il suffit de prendre une coquille pourvue de son mollusque, de sécher sa surface, et d’exa- miner l’opercule à un très faible grossissement et sous un éclairage oblique. On voit alors distinctement la spirale de la face externe et le nucléus operculaire, situé près de la base de l'ouverture et un peu du côté interne ou colu- mellaire. La face extérieure de l’opercule n’est pas lisse, et l’on remarque quelques stries obliques, rayonnantes, arquées, Si l’on extrait l'opercule en brisant la coquille, qu'on le nettoie et qu’on l’examine entre deux plaques de verre, sa transparence est trop grande pour qu'on puisse bien apercevoir ces détails.
$ 5. L'animal du B. Bourguignati ne diffère par au- cun caractère essentiel de celui du B. Berenguieri. Les tentacules m'ont paru relativement plus longs; les tissus sont aussi transparents ; les yeux sont bien pigmentés; la radule est semblable et a pour formule {2.4.1.1.2) X 86. Les mouvements sont aussi vifs. La coquille dif- fère du B. Berenguieri par son dernier tour plus large, sa spire plus courte, son ouverture plus arrondie. Cette es- pèce, comme la précédente, présente de nombreuses va- riations de forme et des différences de taille considérables, en rapport probablement avec le sexe de l'animal (1), les
(1) Les coquilles des individus femelles de Bythiospæum se distinguent par leur sommet plus obtus.
#60 "= coquilles plus élancées et plus petites appartenant à des individus mâles. L’opercule est spiral et ne diffère pas de celui du B,. Berenguieri.
$ 4. L’habitat particulier de ces Mollusques dans les nappes d’eaux souterraines les rapprochent de ceux qui ont été rangés dans le genre Bythiospæum, Bourguignat (Vitrella, Clessin), dont l'animal est semblable. |
Il eût été intéressant de comparer la radule des B. Be- renguieri et Bourguignati à celle d’autres espèces du même genre : malheureusement, les éléments de cette comparaison font défaut ou sont insuffisants. M. Cles-
sin (1) a publié une description et un dessin de la radule
du B. Schmidti, grossie quatre cents fois, et qui montre une grande ressemblance avec celle des espèces que j'ai examinées : toutefois, je crois que la figure de la dent la- iérale est inexacte.
D'autre part, Troschel (2) a figuré la radule d’un Mol- lusque nommé Amnicola (Subulina) thermalis, qui appar- tient probablement à la section Thermhydrobia, Paulucci, et qui a été placé postérieurement dans le genre Belgran- dia, Bourguignat. Cette forme fait partie du genre Bithi- nella, tel que je le comprends. Sa plaque linguale a d’ail- leurs tous les caractères des Hydrobiinæ et montre, sur la dent centrale, une denticulation basale caractéristique.
Les radules des Bithinella du groupe Bythiospæum, Bourguignat, ont été figurées, mais les dessins ne con- cordent pas et sont probablement peu exacts. Le denticule bäsal de la dent centrale n’est pas indiqué; la dent mar- ginale externe est décrite comme lisse à son bord et ce caractère existerait également chez le B. thermaïis, d’après
(1) Malakozoologische Blâätter, XXV, pl. vi, 1878. (2) Das Gebiss der Schnecken, vol. I, p. 108, pl. vin, fig. 6.
US ‘Ro Troschel. L'examen de la radule des animaux de cette section devra donc être tenté de nouveau.
Enfin, on trouvera quelques renseignements sur les Bithinella d'Amérique dans l'ouvrage fondamental de Stimpson sur les Hydrobiinæ ({).
& 3. En résumé, les Mollusques désignés sous le nom d’Avenionia , à part une espèce problématique, sont identiques avec ceux qui ont reçu le nom de Paulia; mais la date de la publication effective des Paulia est an- térieure à celle des Avenionia.
Les Paulia et les Avenionia ne me paraissent consti- tuer qu’une petite section dans le genre Bithinella.
Les organes visuels des Paulia ne sont nullement atro- phiés, comme on l’a affirmé. Par conséquent, il sera né- cessaire d'examiner attentivement tous les petits Mollus- ques des nappes d’eaux souterraines avant de les déclarer aveugles à cause de leur habitat. Ainsi, dans une récente liste de 14 espèces de Vitrella publiée par Clessin (2), on peut noter que les animaux de 2 espèces seulement (V. Quenstedti et Rougemonti) ont été observés; que celui du V. Quenstedti, d’après Wiedersheim, porterait, à la base des tentacules, un léger épaississement, considéré comme un œil atrophié, tandis que, sur le V. Rouge- monti, on ne trouve rien de semblable. Je ne serais pas surpris en apprenant qu'un certain nombre de Bythio- spæum ou Vitrella sont munis d’yeux tout aussi parfaits que ceux des Paulia.
Au surplus, la cécité seule n’est pas un caractère géné- rique, et il serait facile de citer des Mollusques, des Crus- tacés, des Insectes, des Poissons aveugles, appartenant
(1) Researches upon the Hydrobiinæ and allied forms, 1865. (2) Malakoz. Blätter, p. 110, 1882.
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à des genres dont les yeux sont normalement pigmentés. Mais, la constatation de la cécité est très intéressante, parce qu’elle nous indique alors que les animaux pro- viennent d’une région ou d’une profondeur non acces- sible à la lumière.
Du moment que les Paulia ne sont pas aveugles, l’élon- gation de leurs tentacules ne peut plus être considérée comme un balancement d'organes, pas plus que l’exis- tence d’une otocyste renfermant un gros otolithe unique. L'otolithe unique, calcaire, se montre chez tous les Mol- lusques de la famille des Hydrobiinæ et a une valeur réelle en classification. Au contraire, chez les animaux de la famille des Paludinidæ, il est remplacé par des otoli- thes multiples (otoconies).
Enfin, l’opercule des Paulia rentre dans le type spiral, ordinaire des Bithinella. 11 est semblable, par consé- quent, à celui des Bythiospæum, si mal observé par les auteurs, puisque Rougemont n'aurait pas vu son sommet spiral (1) et que, d'autre part, Clessin le figure enroulé à l'inverse comme celui d’une coquille sénestre (2). On peut supposer également que les petites Bithinelles appelées Lhotelleria, Bourguignat, et dont l’opercule est décrit comme non spiral, présentent une conformation normale de cette pièce.
Dans un autre article, je continuerai l’étude de ce groupe intéressant de Gastropodes.
P. F.
(1) Clessin, loc. cit., p. 113, ad calcem. (2) Clessin, loc. cit., pl. 1, fig. 2.
AS 2 Explication de la planche VII.
Fig. 4. Bithinella Berenguieri, Bourguignat. Coquille adulte vue par sa face ventrale, grossie dix- sept fois.
Fig. 2. Le même, vu par sa face dorsale; l'animal est dé-
veloppé et en marche. Même grossissement.
. Le même, vu par sa face ventrale ; l'animal est
développé et fixé aux parois d’un bocal. Même grossissement.
Fig. 4. Opercule du mème, grossi trente-cinq fois.
Fig. 5. Une rangée de dents de la radule du même; les dents marginales externes sont tournées en dehors.
Fig. 6. Bithinella Bourguignati, Locard. Coquille d’un individu bien aduite, grossie dix-sept fois.
7 ci ot
Toutes ces figures, à l'exception de la fig. 5, ont été dessinées à la chambre claire par mon ami Schlumberger.
Rectifcations de nomenclature,
Par LE R. P. M. HEUDE.
(2° article.)
Je me trouve dans ja nécessité de changer, pour cause de double emploi, dans la nomenclature, les noms de quelques-unes des espèces que je viens de décrire comme nouvelles, dans le troisième cahier des Mémoires concer- nant l’histoire naturelle de l Empire Chinois (2° cahier des Notes sur les Mollusques terrestres de la vallée du Fleuve Bleu).
a. CUT = 1. HELIX LEPRosULA, Heude.
Helix leprosa, Heude, Note sur les Moll. terr. de la Val- lée du Fleuve Bleu, 2° partie, p. 106, n° 295, pl. xxvu, fig. 15, 1885 (non Shuttleworth).
2. HELix LACINIOSULA, Heude.
Helix Jaciniosa, Heude, 1. c. 2° partie, p. 407, no 227,
pl. xxix, fig. 9, 94, 1885 (non Lowe).
5. HELIX LITHINA, Heude.
Helix calculus, Heude, 1. c. 2° partie, p. 109, n° 256, pl. xxvui, fig. 10, 1885 (non Lowe).
4. HELIx PUBEROSULA, Heude.
Helix pulverulenta, Heude, 1. c. 2° partie, p. 113, n°251, pl. xxix, fig. 16, 1885 (non Lowe).
5. ENNEA poziuM, Heude.
Ennea doliolum, Heude, 1. e. 2° partie, p. 116, n° 265, pl. xxx, fig. 15, 1885 (non Morelet). M. H.
Descriplion du nouveau genre Heudeia, Par H. CROSSE.
Parmi les formes inédites et véritablement curieuses que le R. P. Heude, de Zi-Ka-wei, vient de nous faire connaître, dans son récent Mémoire sur les Mollusques terrestres de la vallée du Fleuve Bleu (4), une des plus
(4) Chang-Hai, 1885. Note sur les Mollusques terrestres de la vallée du Fleuve Bleu, — Deuxième fascicule.
— AA —
intéressantes nous paraît être celle qu’il a décrite et figu- rée sous le nom d’Helicina Setchuanensis. Cette forme, pour ainsi dire intermédiaire entre les genres Ceres et Proserpina, dont elle se rapproche par ses trois plis parié- taux blancs, pénétrant profondément à l’intérieur de l’ou- verture, et la section à péristome subdenté du genre He- licina, nous semble devoir constituer une coupe générique nouvelle, que nous proposons de désigner sous le nom de Heudeia, en l'honneur du R. P. Heude, à qui la science est redevable de la connaissance d’une portion impor- tante de la faune malacologique chinoise.
Genre HEUDEÏIA, Crosse, 1885.
Testa helicinæformis, imperforata, versus locum umbi- lici subdepressa, subcarinata, longitudinaliter costulato- striata, basi vix callosa, plicis parietalibus prominulis, intus penetrantibus et aperturam leviter coarctantibus munila; perisioma sat expansum, crassiusculum, sub- dentatum. — Operculum Helicinarum operculo simile, normale. |
Coquille héliciniforme, imperforée, mais légèrement déprimée dans la région ombilicale, subearénée, munie de stries longitudinales fortement prononcées. Callosité basale peu accentuée et manquant presque complètement. Bord pariétal muni de plis saillants, pénétrant profondé- ment dans l’intérieur de l’ouverture et la rétrécissant lé- gèrement. Péristome assez développé, légèrement épaissi et subdenté. — Opercule semblable à celui des Héli- cines.
Type : H. Setchuanensis, Heude.
1. HeUDEIA SETCHUANENSIS, Heude.
Helicina Setchuanensis, Heude, Note Moll. terr. Vallée du
— A5 —
Fleuve Bleu, n° 189, p. 98, pl. xxiv, fig. 16, 164, 160, 1885.
Coquille petite, rougeâtre, munie, dans le sens de la longueur, de stries costuliformes serrées. Spire peu éle- vée. Tours au nombre de cinq, plans, séparés par une su- ture bien marquée; dernier tour non descendant, sub- caréné. Ouverture oblique, subtriangulaire, légèrement rétrécie par la présence de trois plis pariétaux saillants, pénétrant profondément à l’intérieur et de coloration blanche. Péristome rougeâtre, développé et assez épaissi ; bord columellaire épaissi, subanguleux et entamant iégè- rement la région ombilicale ; bord basal muui d’une den- ticulation triangulaire assez forte; bord externe présen- tant un petit renflement denticuliforme et s’atténuant, dans le voisinage du point d'insertion. — Opercule sem- blable à celui des Hélicines ordinaires.
Plus grand diamètre de la coquille, 7 millimètres ; plus petit, 6; hauteur totale, 5 millimètres (Musée de Zi-Ka- wei).
Hab. Tchen-Kéou, où l'espèce paraît commune (Far- ges).
Obs. Cette espèce est, jusqu'ici, la seule qui appartienne à la coupe nouvelle que nous proposons. Il existe bien, également dans la région de Tchen-Kéou, un Helicina (H. Fargesiana, Heude), qui s’en rapproche par sa forme géné- rale, ses stries, la carène de son dernier Lour et la dépression de sa région ombilicale, mais il est dépourvu des plis pa- riétaux, qui caractérisent le genre, et son péristome ne présente aucune denticulation. Ce n’est donc point un Heudeia. H. C.
A, + me
Description d’une nouvelle espèce de Peeten fossile du Canal de Suez,
Par E. VAssEL. PecTEN Fiscueri, Vassel (PI. II, fig. 1).
Pecten Fischeri, Vassel, Journ. Conchyl., vol. XXXII, p. 5, 1884.
Coquille arrondie, subéquilatérale, plus longue que haute; valves moyennement bombées, la droite sensible- ment plus déprimée que la gauche, qui la déborde de 1 à 2 millimètres, au bord palléal. Oreillettes assez gran- des, presque rectangulaires, l’antérieure de la valve droite très faiblement échancrée pour le passage du byssus. Test assez épais ; 11-15 côtes arrondies, saillantes, à peu près aussi larges que les interstices, sur les deux valves.
Toute la coquille est, à l'extérieur, ornée de lamelles concentriques, fines et rapprochées. Intérieurement, cor- respondent aux côtes des silions, assez profonds près du bord, et faibles à la partie supérieure, où ils sont masqués par un empâtement calcaire.lisse, se détachant assez faci- lement. Beaucoup d'exemplaires présentent, à l’intérieur, des traces d’une coloration rougeâtre.
Fossette ligamentaire en secteur de cercle, aussi large que haute. =
Dimensions de quelques exemplaires :
HAUTEUR. LONGUEUR. 79 millim, 84 millim. 79 — 88 — 80 — 81 — 80 — 82 — 80 — 86 — 87 — 92 —
90 — 98 —
PTT
Cette espèce est très voisine du Pecten Lessepsi, Fuchs — P. isthmicus Fuchs (Le dernier n’est, ainsi que j'ai pu le constater, que la valve gauche du P. Lessepsi}. Elle s’en distingue par ses dimensions généralement plus fortes, par l’épaisseur nn peu moindre de son test ; par ses côtes plus nombreuses et beaucoup plus semblables, d’une valve à l’autre; par l'absence de stries longitudinales ; par ses oreillettes plus rectangulaires ; par son échancrure bys- sale sensiblement moins profonde. Ces caractères, vérifiés sur un grand nombre d'individus, paraissent assez con- stants pour justifier la création d’une espèce distincte.
J'ai trouvé ce Pecten en véritables bancs dans les dé- blais du canal de Suez, au nord du mille 82.0, dans une marne blanc-jaunâtre, fine, friable et très soluble, que mon ami M. Théodor Fuchs regarde comme quaternaire. Il existe souvent, dans les exemplaires complets, un moule partiel en gypse cristallisé.
Les coquilles que j'ai trouvées associées au P. Fischeri, dans ce gisement, sont :
1° Une élégante espèce d’Huître, très semblable, sinon identique, à l'O. cristagalli. — Abondante.
2° Pecten australis, Sowerby. — Assez abondant.
3° P. Lessepsi, Fuchs. — Plusieurs valves. Un exem- plaire complet, le seul dont l'existence me soit connue, et que j'ai offert au Muséum de Paris avec plusieurs bons exemplaires de P. Fischeri.
4° Spondylus, cf. multimuricatus.
Un peu plus au nord, on rencontre des valves isolées de P. Fischeri et de P. Lessepsi, mélangées au P. Vasseli, Fuchs, et à l’Ostrea pseudo-crassissima, Fuchs, qui paraît être l'O. crassissima, Lamarck. E. V.
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Description de Coqguilles fossiles du Bassin Parisien,
PAR LE COMMANDANT L. MORLETr.
1. PHASIANELLA BEzANÇonI (PI. II, fig. 5, 54, 5b).
Tesla imperforata, turrita, crassiuscula, lævis, nitida, flammulis longitudinalibus obliquis, angustis, distanti- bus ornata, apice obtusa; anfractus 6 convexi, sutura simplice discreli; ullimus 1[3 longitudinis æquans; aper- tura subrotunda; margine columellari superne subcal- loso, basi subdilatato; labro acuto. — Long. 7, diam. maj. 3 millim. Apert. vix 2 12 maill. longa, 2 lata.
Loc. Eocène moyen (calcaire grossier). Grignon (Oise).
Coquille imperforée, turriculée, assez épaisse, lisse, brillante, ornée de flammules longitudinales obliques, fines et espacées. Sommet obtus ; spire composée de 6 tours très convexes, séparés par une suture simple, le dernier formant à lui seul le tiers de la longueur de la coquille. Ouverture subarrondie ; bord columellaire calleux, sur- tout à la partie supérieure, élargi du côté de l’ombilic ; bord externe simple et tranchant.
Longueur totale de la coquille 7 millimètres, plus grand diamètre 3. Longueur de l'ouverture 2 1/2 millimètres, plus grande largeur 2.
Obs. Cette espèce ne peut être confondue avec aucune de ses congénères, par sa forme générale qui est allongée, ses tours très convexes, le dernier moins aplati à l’en- trée de l’ouverture, laquelle est plus ronde que dans les autres espèces. Les flammules longitudinales, presque to- talement effacées et, d’ailleurs, difficiles à apercevoir, à
219 l'œil nu, ne se trouvent pas reproduites sur les figures de la planche ITT,
2. CANCELLARIA BEZANÇONI (PI. IT, 5, 34, 30).
Testa imperforata, subovata, subfusiformis, crassius- cula, spiraliter lirata et costis longitudinalibus, regulari- ter distantibus, ad suturas denticulatis ornata; anfrac- bus 5, ultimus dimidiam testam fere æquans ; sutura pro- funda; apertura subelliptica, marginibus callo tenur junctis; margine columellari arcuato, superne luberculo minuto, et inferne plicis 2 crassis munito, inferne obli- que contorto; labro arcuato, extus varicoso, intus crasso, plicato-dentato, plicis regularibus, æqualibus.— Long. T, diam. maj. k millim. Apert. viæ 3 1/2 mall. longa, À 1/2 lata (Coll. Bezançon).
Loc. Eocène moyen (sables de Beauchamp). Acy-en- Multien.
Coquille imperforée, ovale, atténuée aux deux extré- mités, épaisse, solide, ornée de côtes longitudinales ré- gulièrement espacées, et de Stries transverses irrégulières, une fine entre chaque épaisse, une varice bordant le bord externe, les côtes longitudinales se prolongeant jusqu’à la rencontre du tour supérieur ; spire composée de 5 tours, le premier lisse, les autres ornés de côtes et de stries, augmentant graduellement, séparés par une suture pro- fonde, le dernier formant à lui seul la moitié de la longueur totale de la coquille; ouverture ellipsoide; bords réunis par un dépôt calleux très mince, et allant en s’épaississant jusqu’à la base de la columelle, bord columellaire légère- ment arqué, garni, dans la partie supérieure, d’un petit pli submarginé, dans la partie inférieure, de deux plis épais; columelle tordue dans la partie inférieure, où elle forme
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avec le bord externe un petit canal siphonaire ; bord droit régulièrement cintré, garni extérieurement d’une varice et intérieurement de crénelures très régulières. — Lon- gueur totale de la coquille 7 millimètres, plus grand dia- mètre 4. Longueur de l'ouverture 5 1/2 millimètres, plus grande largeur à peine 1 1/2.
Parmi les échantillons bien conservés, on en trouve dont les côtes sont lamelleuses, à leur intersection avec les stries spirales.
Obs. Cette espèce, voisine du Cancellaria canaliculata, Deshayes, du calcaire grossier, s’en distingue par sa taille plus petite, sa forme plus étroite, ses côtes longitudinales plus nombreuses, ses stries spirales plus serrées, son ou- verture plus resserrée et moins oblique.
5. CANCELLARIA SEMICLATHRATA (PI. IL, fig. 4, 44).
Testa subrimata, ovato-elongata, minuta, solidiuscula, superne clathrata, inferne spiraliter lirata; spira elon- gatu ; anfractus 5 convexiusculi, sutura impressa dis- creti; ultimus dimidiam testæ partem vix attingens ; apertura ovoidea, marginibus callo tenui junctis; mar- gine columellari parum sinuato, triplicato, plica superna crassa et horizontali, cœæteris obliquis, approæimatis ; canali basali brevi; labro extus varicoso, intus crasso, re- gulariter crenato. — Long. 5 maillim.; diam. maj. 3. Apert. vix 2 1/2 millim. longa, 2 lata (Coll. Bezançon).
Loc. Eocène moyen (sables de Beauchamp). Acy-en- Multien (Oise).
Coquille munie d’une légère fente ombilicale, ovale, allongée, petite, épaisse, solide, ornée de côtes longitudi- nales variqueuses, irrégulières, ne dépassant pas le milieu du dernier tour, surtout sur la partie ventrale, et de stries
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spirales fortes et régulières ; les côtes et stries s’entrecroi- sant donnent à la coquille une ornementation quadrillée; spire allongée, composée de 5 tours légèrement convexes, augmentant graduellement, séparés par une suture dé- primée, le dernier formant à lui seul un peu moins de la moitié de la longueur de la coquille; ouverture ovoide ; les bords sont réunis par un dépôt calleux très mince ; bord columellaire légèrement sinueux et garni de 5 plis, lesupérieur épais et horizontal, les 2 autreslégèrement obli- ques et presqueréunis; fenteombilicale recouverte en partie par la callosité columellaire, laquelle se redresse à partir du pli inférieur et forme un petit canal siphonaire ; bord externe garni extérieurement d’une légère varice et inté- rieurement d’une crénelure régulière et peu profonde. — Longueur totale de la coquille 5 millimètres, plus grand diamètre 5. Longueur de l’ouverture 2 1/2 millimètres, plus grande largeur 2.
Obs. Cette espèce ne peut être confondue qu'avec le Cancellaria separata, Deshayes, du calcaire grossier ; mais il sera toujours facile de l’en distinguer par sa taille qui est plus courte, ses côtes longitudinales plus grosses et plus écartées, son ouverture plus évasée et le nombre des plis de sa columelle, qui est de 3, tandis qu'il est de 2 seule- ment chez le Cancellaria separata.
4. CANCELLARIA DANIELI (PI. IL, fig. 2, 24).
Testa imperforata, ovata, solida, crassa, utrinque atte- nuata, spiraliter lirata, radiatim costulala el varicosa ; cosiis ad suturas nodosis; varicibus 3; spira acuta; an- fractus 6 parum convexi, sutura impressa discreti; ulti- mus dimidiam longitudinem fere æquans; apertura an- gusta, elliptica; marginibus callo tenui junctis; margine columellari obliquo, plicis 2 crassis instructo; labro sub-
L
he Or arcuato, crasso, extus varicoso, intus plicato-dentato, pli- cis majoribus et minoribus alternantibus, intus muticis+ — Long. 13, diam. maj. 7 millim. Apert. viæ 6 1/2 mil- lim. longa, 3 lata (Coll. Bezançon).
Loc. Eocène moyen (sables de Beauchamp). Acy-en- Multien et Rozoy-en-Multien (Oise).
Coquille imperforée, ovale-allongée, solide, épaisse, at- ténuée à ses extrémités, ornée de côtes longitudinales dé- passant légèrement la suture et de stries transverses très prononcées, ce qui donne à la coquille un aspect tuber- culeux, par le croisement des côtes et des stries : elle a en outre 5 varices, une sur le prolongement de la columelle, une autre sur le milieu du dernier tour, et la troisième près le bord externe de l'ouverture ; spire aiguë, composée de 6 tours peu convexes, augmentant graduellement, sé- parés par une suture déprimée, le dernier formant à lui seul environ Ja moitié de la longueur de la coquille; ou- verture resserrée ; bords réunis par un dépôt calleux mince, bord columellaire légèrement oblique, arqué, garni de 2 plis épais à la partie inférieure ; columelle obliquement tronquée; bord externe légèrement cintré, garni intérieu- rement de plis très forts et entre lesquels il en existe de plus petits, surtout dans la partie supérieure, ces plis ne dépassant pas l’épaisseur de la varice qui orne le bord droit extérieurement. — Longueur totale de la coquille 43 mil- limètres, plus grand diamètre 7. Longueur de l'ouverture. 6 1/2 millimètres, plus grande largeur 5.
Obs. Cette espèce se rapproche du Cancellaria evulsa, Sowerby, mais elle sera toujours facile à distinguer de l’es- pèce de l’auteur anglais par sa forme plus courte, ses orne- ments moins serrés, son bord crénelé et son canal, forte- ment réfléchi du côté du bord gauche. L. M.
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BIBLIOGRAPHIE.
Mémoires concernant l'Histoire naturelle de l'Empire Chinois, par des Pères de la bin: pagnie de Jésus. — Troisième cahier. — Notes sur les Mollusques terrestres de la vallée du Fleuve Bleu (1).
Ce nouveau fascicule, qui n’est pas moins intéressant que le précédent (2), et qui comprend la suite de l’étude des Mollusques Gastropodes terrestres de la vallée du Fleuve Bleu est, comme lui, l’œuvre du R. P. Heude. Les espèces suivantes sont décrites comme nouvelles et figu- rées : Cyclophorus ferruginosus, C. Fargesianus, C. Dela- vayanus, C. punctatulus, C. Frinianus, C. mediastinus, C. clathratus ; Myxostoma recognitum, M. Setchuanense, M. humile, M. laciniatum, M. Lienense, M.? Aubryanum, M. tortile, M. exspoliatum,. M. vestitum, M. aureum, M. tubulare ; Spirostoma Frinianum (genre nouveau) ; Lep- topoma ? Ardouinianum ; Alycæus muciferus, A. planor- bulus, À. Fargesianus, À. neglectus, A. diminutus, A. Setchuanensis ; Diplommatina Setchuanensis, D. confusa, D. pupinella, D. pyra; Pupina destructa ; Helicina Set- chuanensis, H. Fargesiana ; Limax Setchuanensis ; Par- marion Setchuanensis ; Vaginulus Fargesianus ; Rathoui-
(1) Chang-Hai, 1885. Dépôt à Paris, rue Barbet-de-Jouy, 17, chez M. Viguier, chez qui l’on trouve également le deuxième Cahier (4er des Mollusques); à Londres, chez MM. Trübner and Ce, libraires ; à Leipzig, chez M. Kôller, libraire. Un fascicule grand in-4, comprenant 46 pages d'impression et accompagné de 10 planches lithographiées. Prix de chaque cahier : 20 francs.
(2) Conf. Journ. Conchyl., vol. XXX, p. 134, 1882.
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sia tigrina ; Vitrina Paulina ; Helicarion Setchuanensis, H. bulla, H. Fargesianus, H. globus, H. poma, H. ripa- rius, H. resinaceus, H. umbræcultor; Nanina buccata, N. flavopurpurea, N. Delavayana, N. Fargesiana, N. distorta, N. unica, N. sciadophila, N. derelicta ; Conulus sphæra, C. filovinctus, C. cuneus, C. bifilaris, C. infracinctus, C. pyramis, C. petasus-chinensis ; H. leprosa, H. latrun- culorum, H. improvisa, H. Conrauxiana, H. laciniosa, H. demolita, H. innominata, H, Delavayana, H. parasitica, H. parasitarum, H. sedentaria, H. calculus, H. furtiva, H. herpestes, H. mola, H. impatiens, H. Seguiniana, H. biforis, H. invia, H. reserata, H. murata, H. diodontina, H. biscalpta, H. rebellis, H, radulella, H. pulverulenta, H. puberula, H. araneætela, H. horripilosella ; Buliminus onychinus, B. Fargesianus, B. Aubryanus, B. Frinianus, B. Hunanensis, B. secalinus, B. avenaceus, B. Setchua- nensis, B. Delavayanus, B. ? squammosulus ; Ennea dolio- lum ; Stenogyra Fuchsiana, S. Aubryana, S. utriculus, S. Fargesiana, S, Fauveliana, S. Setchuanensis ; Streptaxis occidentalis, S. orientalis; Clausilia Ardouiniana, C. de- curtata, C. Fargesiana, C. Fargesianella, C. Delavayana, C. Vinçotiana, C. artifina, C. Seguiniana, C. Fuchsiana, C. longispina, C. antilopina, C. bisdelineata, C. Janse- niana, C. acanthula, C. aplostoma ; Succinea Fargesiana ; Assiminea Colembeliana. S
Parmi ces nouveautés, deux n’appartiennent point à la Faune de la vallée du Fleuve Bleu, mais n’en sont pas moins intéressantes pour cela : le Leptopoma ? Ardoui- nianum, qui a été recueilli au Tonquin, sur les rochers du port d’A-Long, et qui, d’après l’auteur, « a les appa- rences de certaines coquilles marines ; » le Clausilia Ar- douiniana, qui vit sur les rochers du littoral du golfe du Tonquin. Le premier nous paraît être un Mollusque marin
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du genre Littorina, incontestablement nouveau et appar- tenant à cette curieuse section qui possède, sur le dernier tour seulement, un petit nombre de lamelles, compara- bles à celles des Scalaria, et qui n’était représentée jus- qu'ici que par une espèce, le L. albicans, Metcalf, de Bornéo. Le second est une forme très remarquable, abso- lument inconnue en Asie jusqu’à présent, car elle appar- tient au groupe des Nenia, que l’on croyait particulier à l'Amérique, et se rapproche de celui des Laminifera ou Neniatlanta, des Basses-Pyrénées françaises. La théorie du naturaliste qui n’admet pas comme possible l’exis- tence des Nenia en Asie, et qui explique la présence de ses Neniatlanta, en Europe, à l’époque actuelle, par l’ancienne tradition de l’Atlantide (1), se trouve for- tement endommagée par cette découverte inattendue. En effet, un prolongement de l’Atlantide, voire même de l'Amérique jusqu’à l'extrémité de l'Indo-Chine, nous pa- rait quelque chose de difficile à faire admettre au monde savant.
Le nombre des Mollusques terrestres de la vallée du Fleuve Bleu, décrits ou cités dans le fascicule qui nous occupe et dans celui qui l’a précédé, s'élève à 289 espèces. Les recherches effectuées se sont étendues depuis l’em- bouchure du Yang-tzé-Kiang jusqu’au Yun-Nan.
Lorsque l’on examine les éléments dont se compose la Faune malacologique terrestre de la vallée du Fleuve Bleu, on constate tout d’abord que là, comme dans les vallées indiennes de l'Himalaya et au Thibet, s'effectue la rencontre des formes paléarctiqués avec lés formes tropi- cales de l'Inde et de l’Indo-Chine, et le mélange des deux Faunes. À côté d’Helix à facies presque européen, on
(1) Ann. sc. nat. Zool., 6* sér., tome IV, p. 23 (Bourguignat, Clausilies de France), 1876.
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trouve des Plectopylis analogues à ceux de l'Inde et de la Birmanie ; à côté de Buliminus à apparence paléarctique, on rencontre des Cyclophorus, des Diplommatina, des Alycæus, des Helicina, des Streptaxis et autres formes tropicales. Le genre Clausilia nous réserve d’autres sur- prises, et notamment celle de la découverte de deux es- pèces dextres, C. antilopina et C. bisdelineata, de Tchen- Kéou. On sait que, jusqu’à présent, on ne connaissait de Clausilies dextres qu’en Grèce et en Transylvanie.
Le nouveau genre Spirostoma (S. Frinianum, Heude), à coquille discoïde et à opercule corné, concave sur sa face interne et de forme pyramidale-conique sur sa face ex- terne, nous paraît bien voisin du genre japonais Cœælo- poma, dont l’opercule est disposé de la même façon et dont il constitue, probablement, un double emploi, ou, tout au plus. une section (4).
L'Helicina Setchuanensis, est une forme excessive- ment curieuse. Cette espèce, pour ainsi dire intermédiaire, d’une part, entre les genres Ceres et Proserpina, dont elle se rapproche par ses trois plis pariétaux blancs, pénétrant profondément à l'intérieur de l’ouverture, et, d'autre part, la séètion à péristome subdenté du genre Helicina, nous parait devoir constituer un genre nouveau, que nous pro- posons de désigner sous le nom de Heudeia (2).
Si nous nous sommes étendu peut-être un peu longue- ment sur le nouveau Mémoire du R. P. Heude, c’est à
(1) L'auteur, a qui, lors de son récent séjour à Paris, nous avons communiqué un Cœlopoma Japonicum, nous autorise à” dire qu’il partage notre manière de voir et que, d’ailleurs, la faune et la flore de la partie des îles Japonaises la plus voisine du territoire Chinois ont les plus grands rapports avec celles de la partie correspondante du Céleste Empire. H..C.
(2) Conf. Journ. Conchyl., vol. XXXIIL, p. 43, 1885.
EPA: UNE
cause de son importance pour la connaissance de la Faune malacologique terrestre de l’empire Chinois et du grand intérêt qu'il présente, à ce titre, pour les naturalistes. Nous devons associer aux justes éloges que mérite l’auteur, pour ses recherches personnelles, MM. Farges et Delavay, des Missions Étrangères, dont le premier a fait connaître la remarquable série des Mollusques de Tchen-Kéou, le se- cond, recueilli des espèces intéressantes du Kin-cha-Kiang jusqu’au Yun-Nan, ainsi que le R. P. Rathouis, auquel on doit un appendice sur les mœurs et les habitudes du Rathouisia leonina et une anatomie très bien étudiée de ce curieux Mollusque nu, qui se nourrit de proies vivantes (Helix et Succinea), qu’il dévore par succion, et qui ap- partient incontestablement , tant par son absence de mà- choire que par la forme allongée et aiguë de ses dents linguales et par le rapprochement de ses ouvertures anale et respiratoire, aux Monotremata de la division des Agna- tha. Cette organisation, très particulière chez un Mol- lusque limaciforme, entièrement dépourvu de coquille externe et même de limacelle interne, justifie la création, proposée par le R. P. Heude, de la famille des Rathoui- siadæ (melius Rathouisiidæ), pour les espèces du genre Rathouisia. H. Crosse.
Conchyliologie fluviatile de la Province de Nan- king et de la Chine centrale, par le æ. p. Heude. — Neuvième fascicule [!).
L'auteur considère l'Unio Douglasiæ, Gray, comme
(1) Paris, 1885, chez K. Savy, libraire, boulevard Saint-Ger- main, 77. Fascicule grand in-4, comprenant 18 pages d’impres- sion et accompagné de 9 planches lithographiées.
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une espèce essentiellement polymorphe, à laquelle il con- vient de réunir ses U. dactylinus, U. Haïnanensis, U. fir- mus, U. chloreus, l'U. Osbeckii, Philippi et l'U. nux-per- sica, établi par Dunker sur une coquille tout à fait jeune. Il figure toutes ces variétés, en même temps que la forme typique. Il décrit et figure les espèces nouvelles suivantes : Dipsas occidentalis ; Anodon intemerata, A. Filippiana, A. Fantozatiana ; Unio Schomburgianus ; Pseudodon aureus ; Mycetopus iridineus, M. triangularis, M. cœru- leus, M. viridis, M. succineus, M. arcuatus. Il est assez remarquable de retrouver, dans les provinces chinoises de Ngan-Houé et de Se-Tchouan, plusieurs représentants du genre Mycetopus, que l’on croyait autrefois localisé dans une partie de l'Amérique du Sud.
La belle publication du R. P. Heude comprend jus- qu'ici dix fascicules, consacrés à l'étude des Unionidæ et des Cyrenidæ de la Chine centrale. Nous espérons que l’auteur, dans un ou deux fascicules ultérieurs, voudra bien nous faire connaître aussi les Gastropodes fluviatiles de cette partie de l’Empire Chinois ; ils sont moins nom- breux peut-être que les Acéphalés, mais ils ne sont pas moins intéressants, et nous ne croyons pas trop nous avancer en affirmant que là aussi doivent se rencontrer des formes nouvelles pour la science et dignes d’attirer l’attention des naturalistes. H. CROSSE.
Recherches paléontologiques sur les Bépôts ter- tiaires à Milne-Edwardsia el Vivipara du pliocène inférieur du département de l’ain, par M. Arnouid Loeard (1).
(1) Mâcon, 1883. Brochure grand in-8 de 166 pages d’impres- sion, accompagnée de 4 planches gravées.
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L'auteur espérait pouvoir publier, en collaboration avec M. R. Tournouër, un travail d'ensemble sur la géologie des terrains tertiaires et quaternaires de Ja partie centrale du bassin du Rhône. Malheureusement, la mort de notre regrettable ami est venue empêcher la réalisation de ce projet, en vue duquel de nombreux et intéressants maté- riaux avaient été recueillis, particulièrement dans les dé- pôts à Vivapara du département de l'Ain. M. Focard se contente donc de donner, dans son travail, les principaux résultats des recherches paléontologiques poursuivies pen- dant plusieurs années, dans ces terrains, par ses corres- pondants et par lui-même.
On connaît aujourd’hui une quinzaine de gisements appartenant à ces niveaux et échelonnés entre Lyon et Saint-Amour, dans le Jura. L'auteur les étudie successive- ment et décrit les nouveautés suivantes :
Dans les marnes grises du Bas-Neyron : Planorbis Tour- noueri, P. Philippei, P. Falsani; Bythinia Neyroneusis ; Pisidium [danicum.
Dans les sables du Sermenaz : Helix Falsani, H. Ma- gnini, H. Sermenazensis ; Milne-Edwardsia Bourguignati; Unio Miribellensis.
Dans les marnes jaunes des Boulées : Melanopsis Rho- danica ; Pisidium Tardyanum.
Dans les säbles de Trévoux : Meianopsis Trivortiana.
Dans les marnes grises de Pérouge : Clausilia Falsani ; genre nouveau Michaudia, proposé pour le Valvata ? Fal- sani (Lithoglyphus), Tournouër.
Dans les marnes de Gevrieu, Priay et Varambon : Me- lanopsis Ogerieni.
Dans les marnes grises de Condal : Helix Ducrosti, H. Chaignoni.
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Dans les marnes jaunes du Villard : Sphærium Lorte- tianum ; Unio Ogerieni.
Dans les marnes jaunes de Cormoz : Pisidium Char- pyanum.
Dans les marnes chloriteuses du Vernais : Valvata Oge- rieni.
Nous reprocherons à M. Locard d’avoir adopté, dans son titre et dans le corps de son Mémoire, le vocable géné- rique Milne-Edwardsia, qui est mauvais et inadmissible à un double titre, d’abord parce que ce nom n’a été proposé par son auteur , M. Bourguignat, qu’en 1877 (1) pour les Clausilia Terveri, C. maxima et CG. Larteti, tandis que, dès 1870 (2), M. Sandberger avait donné celui de Tripty- chia au même groupe, et ensuite parce que cette déno- mination, considérée en elle-même, est mal formée, au point de vue des règles de la nomenclature (3).
La Faune à Triptychia et à Vivipara du pliocène infé- rieur de l’Ain comprend environ 80 espèces, une trentaine de Gastropodes terrestres, composés principalement d’'He- lix, auxquels s’adjoignent, comme formes caractéristiques, des Clausilia de grande taille et des Triptychia ; environ 55 espèces de Gastropodes aquatiques, dans lesquels do- minent les Melaniidæ et les Paludinidæ ; enfin, une quin- zaine de Lamellibranches, qui appartiennent aux genres encore actueliement existants (sauf le genre Anodonta),
(1) Ann. Sciences nat., tome VI, p. 59, 1877.
(2) Die Land- und Süss-wasser Conch. der Vorwell, Schluss- heft, p. 460, 1870.
(3) Milne-Edwardsia n’est pas plus admissible, comme nom générique, que ne le serait Wyville-Thomsonia, Gwyn-Jeffreysia, ou toute autre dénomination analogue, composée d’un double nom de personne. | H. 0
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et qui n’offrent rien de particulièrement remarquable. Le Mémoire de M. Locard constitue un travail intéres-
sant et utile à consulter pour l'étude de la paléontologie
tertiaire du S.-E. de la France. H. CROSSE.
Manuel de Conchyliologie et de Paléontologie conchyliologique. Histoire naturelle des Mollus- ques vivants et fossiles, par le mr P. Fischer. — Fascicule VIIT (1).
Les nouvelles coupes suivantes sont proposées par l’au- teur : dans la famille des Nerineidæ, le genre Aptyxiella (type : A. sexcostata, Orbigny) ; dans celle des Melaniidæ, le genre Semisinus, Swainson, emend. (pour Hemisinus) ; le genre Hantkenia, Munier-Chalmas ms. (type : H. Pichleri, Hoernes) ; dans celle des Solariidæ, le sous-genre Pseudomalaxis (type : P. Zanclæa, Philippi); le genre Cli- macopoma (type : Solarium patulum, Lamarck);, le genre Homalaxis, Deshayes, emend. (pour Omalaxis); le genre Eccyliomphalus, Portlock, emend. (pour Ecculiomphalus) ; dans celle des Homalogyridæ, le genre Homalogyra, Jef- freys, emend. (pour Omalogyra) ; dans celle des Rissoidæ, le genre Rissoia, Fréminville, emend. (pour Rissoa), la section des Thapsiella (pour celle des Thapsia, Monterosato, non Albers); dans celle des Hydrobiidæ, le genre Briar- tia, Munier-Chalmas, emend. (pour Briardia) ; dans celle des Paludinidæ, la section des Eyriesia (type : Paludina Ejriesi, Morelet); le sous-genre Tylotoma, Haldeman, emend. (pour Tulotoma) ; dans celle des Capulidæ, le genre
(4) Paris, 1885, chez F. Savy, libraire-éditeur, boulevard Saint-Germain, 77. Fascicule grand in-8 de 96 pages d’impres- sion, avec de nombreuses gravures sur bois imprimées dans le texte.
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Diaphorostoma (pour Platyostoma, Conrad); dans celle des Naticidæ, la section des Megatylotus (type : Ampul- lina crassatina, Lamarck), et celle des Eunaticina (type : Natica papilla, Gmelin); dans celle des Scalariidæ, le genre Elasmonema (Callonema, Hall, non Conrad), et le genre Crosseia, À. Adams, emend. (pour Crossea).
L'auteur, arrivé à la division des Gymnoglosses, pro- pose de les séparer en deux sections : Homæostropha, à nucléus enroulé régulièrement (Eulimidæ), et Heterostro- pha, à nucléus contourné ou enroulé dans un plan diffé- rent de celui des autres tours (Pyramidellidæ).
Dans la famille des Valvatidæ, nous trouvons classé, avec doute il est vrai, le curieux genre Orygoceras de Brusina. Cette classification ne nous satisfait pas : nous préférerions, pour cette forme bizare, à spire presque en- tièrement déroulée et qui ne ressemble à aucune des au- tres espèces connues, une famille spéciale, celle des Ory- goceratidæ, par exemple. Nous admettons difficilement la réunion, à titre de section, de nos Leucoptychia aux Leptopoma, notre genre comprenant, à la fois, d'anciens Leptopoma et d'anciens Cyclophorus, à test relativement épais.
L'auteur propose la famille des Seguenziidæ, pour le singulier genre Seguenzia, dont les affinités ne sont cer- tainement, sous aucun rapport, du côté des Solariidæ, comme le voulait Jeffreys.
H. CROSSE.
The rerrestrial Mollusca inhabiting the Society Islands. By (Les Mollusques terrestres habitant les îles de la Société. Par) Andrew Garrett (1).
(1) Philadelphie, 1884, Fascicule grand in-4, comprenant
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L'archipel de la Société, qui constitue le groupe le plus important du S.-E. de la Polynésie, se compose de huit îles d’origine volcanique et de deux de formation coral-
_liennes, parmi lesquelles sept seulement possèdent des es- pèces terrestres qui leur sont particulières, savoir : Taïti (22), Moorea (11), Huaheine (10), Raiatea (25), Tahaa(8), Borabora (4) et Maupiti (2). Sur 159 espèces recueillies par l’auteur, dans les diverses îles de la Société, 108 ne se rencontrent point, en dehors du groupe. C'est donc une Faune bien particulière, caractérisée par la présence de nombreuses espèces de Partula; d'Helicidæ tous de pe- tite taille et appartenant principalement aux groupes des Endodonta : Pitys, Microcystis, Trochonanina et Trocho- morpha; de Succinea d’assez grande dimension ; de Tor- natellina; d'Omphalotropis ; d’Helicina ; enfin, de Scali- nella et de Taheitia. Sauf le Partula hyalina, Broderip, que l’on retrouve aux îles Australes et à Mangaia, une des îles de Cook, toutes les espèces qui vivent aussi dans d’autres groupes sont invariablement de petite taille. Dans les genres Partula et Succinea, une partie des espè- ces est arboricole, tandis que le reste vit sur le sol.
Il y a près de cent ans que les deux premières coquilles terrestres des îles de la Société (Limax faba, Martyn, et Bulimus Otaheitanus, Bruguière) ont été rapportées par le capitaine Cook. Cet archipel fut successivement exploré, au point de vue conchyliologique, par Lesson (Voyage de la Coquille), en 1850 ; par Quoy et Gaimard (Voyage de l’Astrolabe), en 1852; par H. Cuming; par les naturalistes de l’United States Exploring Expedition; par Hombron et
98 pages d'impression et accompagné de 2 planches lithogra- phiées (Extr. de la partie I du volume IX de la seconde série du .« Journal of the Academy of Naiural Sciences of Philadelphia, 1384).
ip Jacquinot (Voyage au pôle Sud), en 1854; par les natura- listes autrichiens de la Novara, de 1857 à 1859, et, enfin, par l’auteur du présent Mémoire, M. Andrew Garrett, qui, de 1860 à 1863, a fait, dans tout le groupe, les recherches les plus assidues et les plus fructueuses, et qui n’a guère laissé de vallées ni de montagnes sans les avoir explorées à fond : la science est redevable à ce zélé naturaliste de la connaissance de plus de 50 espèces terrestres inédites, ap- partenant à la Faune malacologique des îles de la Société. Dans son Mémoire, l’auteur décrit et figure les espèces nouvelles suivantes : Microcystis angustivoluta, M. scalpta ; Trochonanina subrugosa, T. Tahitensis ; Zonites Mooreana (melius Mooreanus) ; Trochomorpha assimilis ; Patula acu- ticosta, Mousson ms., P. lamellicosta; Pitys consobrina, P. subtilis, P. punctiperforata, P. Boraborensis; Libera, nouveau genre proposé pour l'Helix bursatella de Gould, et peut-être un peu critiquable, au point de vue des lois de la nomenclature, à cause de sa forme adjective, L. gregaria, L. recedens; Endodonta cretacea ; Atropis obesa ; Helicina simulans, H. Raiatensis. Les naturalistes liront avec intérêt le travail de M. An- drew Garrett, qui constitue une étude malacologique très omplète et très instructive sur les espèces terrestres du groupe des îles de la Société. H. CROSSE.
Manual Of Conehology structural and systema- tic. With illustrations of the Species. By (Manuel de Conchyliologie structurale et systématique .Avec les figures des espèces. Par) George W. Tryon Sr. — Partie XXV (1).
(1) Philadelphie, 1885, chez l’auteur (Acad. of Nat. Sciences,
65 —
Partie XXV. — Le volume VII du Manuel de M. Tryon, qui doit comprendre l’étude des Terebridæ, Cancellariidæ, Strombidæ, Cypræidæ, Ovulidæ, Cassididæ et Doliidæ, commence avec ce fascicule, consacré à la famille des Terebridæ, dont il donne le catalogue général, l’index et la synonymie. L'auteur, après avoir passé en revue les diverses classifications, proposées successivement, pour les espèces de l’ancien genre Terebra, par Gray, Hinds, H. et A. Adams et Deshayes, n’adopte, dans la famille des Terebridæ, que le seul genre Terebra d’Adanson, en ad- mettant, comme subdivision, le sous-genre Euryta, H. et À. Adams (type : Terebra aciculata, Lamarck). M. Tryon admet, à la fin de cette section subgénérique, le Terebra trilineata, Adams et Angas, le T. Brazieri, Angas, lEuryta pulchella, Angas : il croit devoir réunir ces deux dernières espèces en une seule, sous le nouveau nom de Terebra Angasi (à cause du Terebra pulchella, Deshayes, antérieur). Nous considérons ce changement comme peu justifié, car, bien certainement, les coquilles figurées dans l'ouvrage, sous les noms de T. Brazieri, Euryta pulchella et T. Angasi, n’appartiennent pas au genre Terebra. Le T. trilineata ne fait pas non plus partie de ce genre ; c’est, selon toule apparence, un Pleurotomidé.
Nous trouvons, dans le cours de la Monographie, un certain nombre de suppressions d’espèces, dont les unes sont justifiées, tandis que d’autres nous semblent un peu plus contestables.
L'auteur fait remonter le genre Terebra à la période éocène : il considère avec raison les genres lyramitra,
Cor. 19h and Race Streets). Fascicule in-8 comprenant 64 pages d'impression et accompagné de 12 planches coloriées. Prix de chaque fascicule (à Philadelphie) : figures coloriées, 25 francs ; figures noires, 15 francs.
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Cælatura et Terebrifusus, de Conrad, rapportés par cet auteur aux Terebridæ comme n’appartenant pas à cette famille : malheureusement, les genres de Conrad, aussi bien que ses classifications, laissent souvent beaucoup à désirer.
La distribution géographique des Terebra, à l’époque actuelle, est tropicale et subtropicale : les espèces de ce genre ne paraissent pas vivre, habituellement, dans les eaux profondes. H. CRosse.
Deutsehe Exeursions-Mollusken-Fauna. Von (Faune malacologique Allemande d’excursion. Par) S. Clessin (1).
L'auteur s’est proposé de publier, en un seul volume d’un format très réduit et très portatif, tout ce qui, dans l’état actuel de nos connaissances, se rattache à l'histoire naturelle des Mollusques terrestres et fluviatiles de l’Alle- magne. Son but a été également de faciliter, dans le cours des excursions et des promenades scientifiques, la détermination des espèces recueillies, en donnant une bonne figure de chacune d’elles, à côté ou immédiatement au-dessous de la phrase descriptive. Ce but, M. Clessin doit l'avoir atteint, si nous en jugeons par le succès de son ouyrage, qui en est, actuellement, à sa deuxième édi- tion.
Après quelques pages de généralités et une revue biblio- graphique très étendue des principaux ouvrages qui ont
(1) Nuremberg, 1884-1885, chez Bauer et Raspe (E. Küster), éditeurs. — Deuxième édition. Un volume in-12, publié en 4 li- vraisons, comprenant 663 pages de texte et accompagné de nom- breuses gravures sur bois, imprimées dans le texte.
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été publiés, jusqu'ici, sur la faune malacologique alle- mande, l’auteur étudie les principaux points de l’organi- sation intime des Mollusques dont il a à s'occuper; il passe ensuite en revue successivement les espèces terrestres et fluviatiles qui ont été recueillies, authentiquement, dans les diverses parties de l'Allemagne. Pour chacune d'elles, il donne, sous une forme très concise, la synonymie, la description de l’animal, celle de la coquille, la figure, le mode de station, la distribution géographique et les ob- servations particulières, quand il y a lieu.
Pour ne point abandonner tout à fait les droits de la critique, nous reprocherons à l’auteur d’avoir conservé quelques noms peut-être un peu défectueux, au point de vue des règles de la nomenclature, entre autres le genre Zonitoides (1) de Lehmann, le genre Vivipara et la section des Cincinna, proposée par Hübner, pour les formes de Valvata se rattachant au Nerita piscinalis de Müller : cha- cun de ces deux derniers noms est tiré d’un adjectif, ce qui est à éviter (2). Par exemple, où nous le louerons sans réserve, c’est lorsqu'il s’élève vigoureusement (livraison #, p. 4) contre les auteurs atteints d’une trop forte dose de « nouvellécolisme » (qu’on nous passe ce néologisme ha- sardé !), qui ne peuvent rencontrer la moindre variation de stries, de forme ou de coloration, sans procéder immé- diatement à la fabrication d’une espèce... quelquefois mème de plusieurs.
L'ouvrage se termine par un tableau synoptique de la distribution géographique des espèces dans les diverses régions de l’Allemagne. Il nous paraît appelé à rendre d’utiles services aux naturalistes, pour l’étude et la déter-
(1) Linné proscrit la terminaison oides, dans les noms géné- riques.
(2) Nomina adjectiva substantivis pejora sunt (L.).
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mination des Mollusques terrestres et fluviatiles de l'Eu- rope centrale. H. CRoSSE.
Notes on some New Zealand Land Shells, With. descriptions of new species. — Revision of the Land Mollusea OÏ New Zealand. — Notes on some Marine Mollusea, with descriptions of new species. — Revision of the recent Rhaechi- glossate Mollusca Of New Zealand, By (Notes sur quelques Coquilles terrestres de la Nouvelle- Zélande, avec descriptions d'espèces nouvelles. — Revision des Mollusques terrestres de la Nou- velle-Zélande. — Notes sur quelques Mollusques marins, avec descriptions d'espèces nouvelles. — Revision des Mollusques Rhachiglosses actuel- lement vivants en Nouvelle-Zélande. Par) le pro- fesseur F. WW. Hutton |).
EL. — Dans la première portion de ce Mémoire, l’auteur fait connaître l’armature linguale, la mâchoire et d’autres particularités anatomiques des Mollusques terrestres de la Nouvelle-Zélande déjà antérieurement connus ; dans la seconde, il décrit les nouveautés suivantes : Patula Jessica, P. Bianca, P. Timandra, P. Sylvia; Fruticicola Adriana; Endodonta Marina, E. Nerissa ; Phrixgnatus (melius Phricognatus) Celia (Helix fatua, Hutton, non Pfeiffer), P. Phrynia, P. Ariel, P. Titania, P.? Haastii ; Pfeifferia ? Cressida ; Gerontia Cordelia ; Amphidoxa Perdita, A. Jac-
(1) Nouvelle-Zélande, 1883-1884. Brochure in-8 de 80 pages d'impression, accompagnée de 3 planches noires (Extr. des Tran- sactions of the Philosophical Institute of Canterbury, 1883).
HO quenetta, À. Lavinia ; Charopa Miranda, C. planulata, C.? Cassandra ; Therasia Tamora, T. Thaisa, T. Valeria; Trochomorpha ? Hermia ; Cyclotus Charmian ; Leptopoma? pallida.
IT. — M. Hutton énumère 116 espèces de Mollusques terrestres comme appartenant à la faune de Ja Nouvelle- Zélande : 7, dont 5 Limax, { Arion, 1 Zonites et 2 Helix, ont été introduits d'Angleterre et acclimatés. Environ moitié des espèces est particulière à lîle du Nord, un quart à l’île du Sud, l’autre quart est commun aux deux. Deux des trois espèces de l’île Stewart ne se rencontrent pas ailleurs, pas plus que l’espèce unique de l’île Camp- bell. Par contre, les quatre espèces connues des îles Auc- kland sont toutes Néo-Zélandaises ; il en est de même de de celles des îles Chatham. En dehors de la Nouvelle-Zé- lande, le Vitrina Kermadecensis se retrouve aux îles Ker- madec, le Therasia Ophelia dans l’Australie septentrionale, et le Paryphanta Milligani est Tasmanien. Dans son Cata- logue, l’auteur propose les nouvelles coupes suivantes : genre Thera (type : Helix alpha, Pfeiffer); genre Phrix- gnatus (melius Phricognatus ; type Helix Maria, Gray); sous-genre Calymna (type : Amphidoxa costulata, Hutton); genre Otoconcha (type ; Vitrina dimidiata, Pfeiffer); genre Pyrrha(type : P. Cressida, Hutton); genre Psyra (type : Helix dimorpha, Pfeiffer); genre Therasia {type : Helix Celinda, Gray); genre Phacussa (type : Helix hypopolia, Pfeiffer) ; genre Elæa (type : Helix Coresia, Gray).
III. — Espèces décrites comme nouvelles : Cyclostrema fluctuata ; Acmæa cingulata ; Kellia citrina, K. sangui- nea ; Unio depauperatus, U. rugatus.
IV. — Dans sa revision des Mollusques Rhachiglosses de la Nouvelle-Zélande, l’auteur propose le genre Kaly- don pour le Fusus duodecimus, Gray ; le sous-genre Lep-
PR 7 (OE
sia pour le Buccinum haustrum, Martyn. Il énumère 45 espèces de Mollusques Rhachiglosses, vivant réellement dans les eaux de la Nouvelle-Zélande, après avoir dû en éliminer 37 de la liste, comme étrangères à cette faune, bien que citées comme Néo-Zélandaises par divers auteurs. Ces nombreuses et regrettables erreurs de distribution géographique paraissent devoir être attribuées, en grande partie, à Reeve, qui a considéré la terre de Van Diémen comme appartenant à la Nouvelle-Zélande, et à H. Cuming, qui n’attachait pas suffisamment d'importance à l’exacti- tude des localités.
Les quatre Mémoires publiés par M. Hutton forment une utile contribution à la connaissance de la faune ma- lacologique de la Nouvelle-Zélande, et ils seront lus avec intérêt par les naturalistes. H. CROSSE.
Histoire naturelle de là Franee. — 6° Partie. Mollusques (Céphalopodes, Gastéropodes), avec 20 planches, par Albert Granger (1).
Ce livre, dans lequel on trouvera toutes les notions élé- mentaires nécessaires pour la recherche et la préparation des Mollusques terrestres, fluviatiles et marins de France, sera consulté utilement par tous ceux qui s'intéressent aux études malacologiques dans notre pays. L'auteur, tout en sachant rester élémentaire, se montre suffisamment au courant des progrès de la science pour qu'il n’y ail rien à lui reprocher, sous ce rapport. Le volume actuel, le seul encore paru, comprend les généralités et l’étude des Cé- phalopodes, des Gastropodes et des Ptéropodes. Le
(1) Paris, 1884, chez E. Devyrolle, naturaliste, rue de la Mon-
naie, 23. Un volume in-12 comprenant 272 pages de texte el ac- compagné de 20 planches noires. Prix : 4 francs.
rl
deuxième et dernier volume, actuellement sous presse, doit renfermer les Mollusques bivalves, les Tuniciers et les Infusoires. H. CRossE.
Mediterranean Mollusea (Mollusques Méditerra- néens. Par) J. Gwyn Jeffreys (1).
L'auteur reconnait que, conformément à l'opinion émise par le Rév. R. Boog Watson, son Brugnonia pul- chella est, selon toute apparence, établi sur une forme embryonnaire. Il y a donc lieu de supprimer de la nomen- clature le genre et l'espèce, très probablement créé sur l’état jeune du Cassis sulcosa. H. CRossE.
Notes on Brocchÿs Collection Of Subapennine Shells. By (Notes sur la Collection de Coquilles Subapennines de Brocchi. Par) &. &wyn Jef- freys (2).
L'auteur ayant récemment visité, à Milan, la collection Brocchi, qui renferme les types dont le savant italien s’est servi pour son célèbre ouvrage « Conchiologia fossile sub- apennia, » publie, à ce sujet, quelques observations inté- ressantes. Le Patella sinuosa, dont Bronn a fait le type de son genre Brocchia, est tout simplement an Capulus hun- _garicus attaché à un Cassidaria, et qui a subi la répercus- sion ou le contremoulage de ses côtes, effet que l’on re-
(1) Londres, 1883. Brochure in-8 de 1 page d'impression (Extr. du n° de juillet 14883 des Ann. a. Mag. of Nat. Hist.).
(2) Londres, 1884. Brochure in-8 de 8 pages d'impression (Extr. du n° de février 1884 du Quart. Journ. of the Geol. So- ciely).
ER, a
trouve fréquemment chez les Anomia, les Calyptræa et autres Coquilles quasi-parasitiques. Le genre Brocchia, dont M. Biondi a fait une Monographie comprenant 12 es- pèces, est donc à supprimer totalement. Le Patella. cor- nucopiæ est une variété conique du Capulus hungaricus. Le Nerita helicina est établi sur de petits individus du Natica catena, Dacosta, et le Dentalium coarctatum sur un test d'Annélide ; le Murex granulosus est le Triforis perversa, Linné.
Il est à regretter que plusieurs des formes typiques de: Brocchi se trouvent égarées, ce qui contribue à rendre incertaines quelques-unes de ses espèces.
L'auteur conclut, de l'examen approfondi qu’il a fait, tant de la collection Brocchi que de diverses autres collec- tions plus importantes de Coquilles pliocènes du nord et du centre de l'Italie :
1° Que ces fossiles représentent des dépôts qui ont dû être effectués dans des eaux relativement peu profondes el ne pas dépasser, probablement, une cinquantaine de brasses. On ne signale parmi eux qu'une seule espèce d’eau pro- fonde, le Seguenzia formosa, tandis que les couches de Calabre et de Sicile dénotent des formations d’eaux pro- fondes ;
2 Que, d’ailleurs, les formations miocènes de l’Itaiie centrale ont dû être effectuées également dans des eaux peu profondes ;
5° Enfin, qu’il n’a pas pu être découvert jusqu'ici, par les observateurs les plus méticuleux, la plus légère diffé- rence entre les espèces fossiles du pliocène, qui vivent en- core dans les mers actuelles, et leurs descendants d’aujour- d’hui, malgré l’espace de temps incalculablement long qui sépare les deux périodes. H. Cross.
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Les Mollusques marins du Koussillon, par E. Bucquoy, Ph. Dautzenherg et G. Doll- fus. — Fascicules 7 et 8 (1).
Fascicule 7. — Ce fascicule comprend la suite de la famille des Littorinidæ, et la première partie du genre Rissoa. Les auteurs, dans ce dernier genre, proposent deux sections subgénériques : Schwartzia (type : Rissoa monodonta, Bivona), et Massotia (type : Rissoa lactea, Michaud). Ils donnent le nouveau nom de Rissoa pago- dula au Rissoa Philippiana, Jeffreys (non Nyst).
Fascicule 8. — Nous trouvons, dans ce fascicule, la fin du genre Rissoa, et les genres Barleeia, Assiminea, Trun- catella, Skeneia et Homalogyra ; puis, dans la famille des Neritidæ, le genre Smaragdia (S. viridis, Linné, avec deux variétés nouvelles, var. producta et var. albo-maculata), et, dans celle des Turbinidæ, les genres Turbo et Phasia- nella.
La synonymie et l'étude des espèces continuent à être traitées avec beaucoup de soin par les auteurs, qui ont également réussi dans la tâche difficile de représenter, à l’aide des procédés photographiques, les diverses espèces de Rissoa et les autres petits Littorinidæ.
H. CROSSE.
(1) Paris, août et septembre 1884, chez J. B. Baillière et fils, 19, rue Hautefeuille, et chez Ph. Dautzenberg, rue de l’Univer- sité, 213. Fascicule 7, comprenant 48 pages d’impression et ac- compagné de 5 planches photographiées d’après nature. Fasci- cule 8, comprenant 48 pages d'impression et accompagné de 5 planches photographiées d’après nature.
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Catalogue of Mollusea and Echinodermata dred- ged on the coast of Labrador by the Expeai- tion under the direction of Mr. W. A. Stearns, in 1882. By (Catalogue des Mollusques et Echi- nodermes dragués sur la côte du Labrador, par l'Expédition faite, en 1882, sous la direction de M. W. A. Stearns. Par) Katharine 3. Bush (1).
Les dragages qui ont fourni à l’auteur les matériaux de son Catalogue ont été effectués dans le courant du mois d'août 1889, et à de faibles profondeurs, sur la partie de la côte du Labrador comprise entre la baie For- teau et Dead Island. Aucune espèce n’est décrite comme nouvelle. Parmi les espèces recueillies, nous citerons le genre Bela, qui compte d’assez nombreux représentants (10 espèces) ; l’'Admete Couthouyi, Jay; le Tritonofusus cretaceus, Reeve ; le Trichotropis borealis, Broderip et Sowerby ; l’Aporrhais occidentalis, Beck : le Pecten Islan- dicus, Müller ; le Rhynchonella psittacea, Gmelin. L’au- teur ajoute à sa liste, en supplément, les espèces citées par le D" A.S. Packard, comme vivant au Labrador et qui n’ont pas été recueillies par l’expédition Stearns.
H. CROSSE.
Om £Limfjordens tidligere og nuværende Marine Fauna, med sœrligt hensyn til Biéddyrfau- maen. Ved Jonas Collin (2).
{1} Washington, 1883. Brochure grand in-8 de 12 pages d’im- pression, accompagnée de 1 planche noire (Extr. des Proc. of United States Nat. Hist. Museum, 1883).
(2) Copenhague, 1884. Volume grand in-8 de 169 pages d'impression, accompagné de 1 planche noire.
0 —
Nous voyons avec plaisir M. Jonas Collin revenir aux études malacologiques, en publiant un Mémoire intéres- sant sur la faune marine du Limford. Ce golfe étroit, et démesurément long, est situé dans le nord du Jutland ; il communique avec le Cattegat, à l’est, s'enfonce très avant à l’ouest, et n’est séparé de la mer du Nord que par un isthme très étroit, quelquefois envahi par la mer. L’au- teur énumère successivement les espèces , assez nombreu- ses, qui y ont été recueillies, et fait connaître le résultat de ses observations sur quelques-unes d’entre elles, et no- tamment sur le Buccinum undatum, Linné, dont il étudie et figure les curieuses modifications de radula ; sur le Facelina Drummondi, Thompson, dont il reproduit la sin- gulière lamelle médiane ; enfin sur le Philine quadrata, Wood, remarquable par le lobe terminal de son bord ex- terne, obtus et finement dentelé près du sommet.
H. Cross.
Note malacologiche sulla Fauna Italiana del Socio (Notes malacologiques sur la Faune Ita- lienne, par) Napoleone Pini (|).
L'auteur décrit comme nouvelles les espèces suivantes : Pupa Polloneræ, du Tyrol ; Unio rusticus, du lac de Gar- late, U. Cusianus, du lac Cusio ; Anodonta brevirostris, du lac de Garlate, et A. palustris, du lac Cusio. Les espèces d'Unionidæ sont figurées. Nous ferons observer à l’auteur qu’il existe déjà,antérieurement, un Unio rusticus, So-
(1) Milan, 1884. Brochure in-8 de 9 pages d'impression, ac- compagnée de 6 gravures sur bois imprimées dans le texte (Extr. du vol. XXVII des Ati della Soc. tal. di Scienze naturali, 1884).
Lin QU werby, et un U. rusticus, Lea ; de plus, le nom d’Ano-
donta palustris a aussi été employé précédemment. H. CROSSE.
Novità malacologiche {1}. — Novità malacologiche. IT Nota (2) del Socio segretario (Nouveautés mala- cologiques. Note I. — Nouveautés malacologi- ques. Note IT. Par) Napoleone Pini.
I. — Dans sa première Note, l’auteur décrit comme nouvelles les espèces suivantes : Pomatias subalpinus, des Alpes-Maritimes ; P. valsabinus, du val de Sabia : P. Sta- bilei, du val de Sassina ; Acme microspira, du val de Brembana ; Clausilia Baudii, de la colline de Combette, pour lequel M. Pini propose une section nouvelle, qu’il nomme Pedemontiana ; C. Doriæ, d’Aoste et de Bielle, qui appartient à la même section ; C. Ligurica, de la Spezzia ; C. Silensis, de Calabre ; Helix Pedemontana, du val de Pesio; Limax millipunctatus, de Voltri. L’auteur remplace le nom déjà employé de son Anodonta palustris par celui d'A. paludosa ; mais, malheureusement, l’un ne vaut pas mieux que l’autre, car il existe déjà un A. palu- dosa, Turton, antérieur.
II. — M. Pini, dans une deuxième Note qui fait suite à la première , décrit encore d’autres nouveautés italien - nes : Pomatias reconditus, P. intermedius, P. Agarühi;
(t) Milan, 1884. Brochure in-8 de 28 pages d'impression (Extr. du vol. XXVII des Atti della Soc. Ital. di Sc. nat., 1884).
(2) Milan, 1884. Brochure in-8 de 16 pages d'impression, ac- compagnée d’une planche noire double (Extr. du vol. XXVIT des Ati della Soc. Ital. di Sc. nat,, 1884).
— 71 —
Clausilia Studeri, C. Brugnoneana; Arion Polloneræ. Il figure les diverses espèces ou variétés de Gastropodes ter- restres qu’il a décrites dans ses deux Mémoires.
H. CROSSE.
Sur une des causes de la variation dans le temps des Faunes malacologiques, à propos de la filiation des Peeten Restitutensis et latissi- mus. Par M. Fontannes (1).
L'auteur nous fait connaître un fait paléontologique curieux : c'est que deux formes de Pecten tertiaires, le P. Restitutensis, Fontannes, et le P. latissimus, Brocchi, qui se succèdent mais pe se confondent sur aucun point, dans le bassin du Rhône, sont contemporaines dans le Ley- thakalk du bassin du Danube, c’est-à-dire à un niveau in- termédiaire entre la mollasse de Saint-Paul-Trois-Châteaux et les sables de Saint-Ariès. Dans le bassin du Danube, le -P. latissimus se rencontre principalement dans les sables, et le P. Restitutensis plus spécialement dans les calcaires. Faut-il voir dans l’une de ces formes une simple variété de l’autre, ou l’admettre comme mutation ascendante ? Faut-il, au contraire, considérer les deux espèces comme bonnes ? La question paraît encore douteuse.
L’intéressant Mémoire de M. Fontannes est accompagné d’une planche, remarquablement bien exécutée par les procédés héliographiques. H. CROSSE.
(1) Paris, 1884. Brochure grand in-8 de 18 pages d’impres- sion, accompagnée d’une planche héliographique (Extr. du tome XI11 de la 3° série du Bulletin de la Soc. géol. de France, 1884).
TR
Die Neritodonta Dalmatiens und Siavoniens, nebst allerlei Malacologischen Bemerkungen. Von (Les Neritodonta de Dalmatie et d'Esclavonie, avec diverses observations malacologiques. Par) Spiridion Brusina (1).
Le nouveau travail de notre savant confrère d’Agram comprend douze chapitres dont nous allons passer en revue les principaux.
L'auteur établit que, contrairement aux assertions d’un naturaliste plus connu par la quantité que par la qualité de ses espèces, il n’a jamais rencontré jusqu'ici un seul Vivipara dans les couches à Mélanopsides de la Dalmatie. On n’a non plus trouvé, dans ces couches, aucune des espèces suivantes, citées à tort comme Dalmates : Hydro- bia Sirmica, Neumayr (elle est d'Esclavonie); Melanop- tychia Mojsisovicsi, Neumayr (elle est de Bosnie) ; Mela- nopsis tenuiplicata, Neumayr (elle est de Bosnie) ; Mela- nopsis pterochila, Brusina, M. Sandbergeri, Neumayr (elles sont d’Esclavonie) ; Nerita (Neritodonta) platystoma, Brusina (elle est d’Esclavonie).
M. Brusina donne la liste des espèces de la couche à Mé- lanopsides, qui sont au nombre de 70, et parmi lesquelles les suivantes sont nouvelles : Pisidium Bellardii; Litho- glyphus Tripaloi; Prososthenia eburnea, P. annulifera ; Bithinia Jurinaci;, Melanopsis Trstenjaki, M. Dalmatina, M. bicoronata; Planorbis Dalmaticus; Limnæa Korlevici, L. Klaici ; Succinea Martinovici, S. Drnisana.
Il propose le nouveau genre Neritodonta, dont le prin-
(1) Francfort, 1884. Brochure in-8 de 104 pages d'impression, accompagnée de 1 planche lithographiée (Extr. de l’année 1884 du Jahrb. d. Malak. Gesells.).
— 79 — cipal caractère consiste dans la présence d’une petite dent sur l'impression musculaire inférieure et qui est aux Theodoxus à peu près ce que les Melanoptychia sont aux Melanopsis. N'ayant jamais rencontré leur opercule, parmi les milliers d'individus recueillis dans les couches fossi- lifères de la Dalmatie et de l’Esclavonie, il suppose que cette pièce devait être de structure cornée. Type : N. im- bricata, Brusina. L’auteur décrit comme espèces nou- nelles du genre : N. Gnezdai, N. xanthozona, N. tropi- dophora. Il propose ensuite les changements de nom suivants: Neritina scoliogramma (N. nivosa, Fuchs, non Brusina) ; Clausilia Kneri (C. Lesinensis olim, pour une espèce vivante qui n'existe pas dans l’île dalmate de Lesina).
Enfin, il essaie de défendre le genre Emmericia, qu’il a établi sur une unique espèce, le Paludina patula de Brumati, contre les envahissements de la musique... je veux dire de la malacologie de l'avenir, qui, comme en- trée de jeu, débute par créer, d'un coup, 67 espèces d'Emmericia, là où il n’en voyait qu'une seule, et qui lui abime tout son genre. M. Brusina à tort de se plaindre. S'il n’est pas content, on lui fera trois mille espèces d Emmericia, toutes aussi bonnes les unes que les
autres, et ce sera bien fait pour lui! H Crosse.
NÉCROLOGIE.
Parmi les naturalistes qui se sont livrés à l’étude de la science malacologique et dont nous avons eu à regretter la perte dans le courant de l’année 1884, nous devons mentionner les suivants :
sr) ass
En Angleterre, George Brettingham Sowerby, auteur et éditeur du Thesaurus Conchyliorum. Né le 25 mars 18192, il est mort subitement à Londres, le 25 juillet 1884, à l’âge de soixante-douze ans. Issu d’une famille de natu- ralistes, et lui-même à la fois naturaliste et dessinateur de talent, il occupa, pendant de longues années, en An- gleterre, la première place pour l'illustration des ouvra- ges conchyliologiques. C’est à son crayon infatigable que l’on doit les belles planches du Conchologia Iconica de Reeve, le plus important ouvrage malacologique qui ait été fait jusqu'ici; celles du Conchologia Systematica, et des Elements of Conchology du même auteur; celles du Con- chologia Indica de Hanley et Theobald, des Proceedings of the Zoological Society of London, du Voyage du Sama- rang, de celui du Sulphur, et d’une foule d’autres œuvres scientifiques importantes, qu’il serait trop long d’énumé- rer. Après la mort regrettable de Reeve, il continua et termina le Conchologia Iconica. Si nous nous sommes vu quelquefois dans la nécessité de critiquer en lui le natu- raliste, nous n'avons jamais eu que des éloges sans ré- serve à donner à l'artiste éminent qui a rendu à la science et aux savants des services inappréciables, et dont ils doivent lui être reconnaissants.
En Russie, À. G. Fischer de Waldheim, Président de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou, est décédé dans le courant du mois de juillet 1884. Il a publié plu- sieurs Mémoires malacologiques.
H. Crosse et P. FISCHER.
—_— EE ——————————— —— — ——…———""———— Paris, = Imprimerie J, Tremblay, rue de l’Eperon, 5; Mme Ve TREMPLAY, née Bouchard-Huzard, successeur,
Journal de Conchyliologie.
Arnoul dl. Znyp. Becquet LE Lars.
1 Leucoptychia foliacea, Chemnitz. GR fe vs Re Fear, Tryon.
Aynoul del.
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PE DEN x \ 4 5 5° Q VA Be 8 \ 4 1 | 11%
rep. Becquet fr. Parts.
Mollusques de l'Afrique équinoxiale.
7, , 2N {NO Ei œee.
’ecten Fischeri, Vassel.
'ancellaria Dameli, LMorlet. 5 Phasranella
np Fume Jp. Decquel f1. L'ATIS.
Cancellaria Bezançoni,L Morlet.
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| LLC semclathrata,L.Morlet. D +
Dezançon1, L.Morlet.
Catalogue des Moïllusques observés dans le sud-ouest du Portugal, par AuGusro NoBre. — Coimbre, 1884. Brochure grand in-8 de 28 pages d'impression.
Molluscos Marinhos do Noroeste de Portugal, par Au- eusro Nogre.— Porto, 1884. Brochure: grand in-8 de 59 pages d'impression (tirage spécial).
Introduccion à la Fauna malacologica de Vallvidrera y Catalogo razonado de los Molluscos testaceos terrestres y fluviatiles del territorio. Memoria leida à la Real Academia de Ciencias naturales y artes de Barcelona, en sesion del 24 de Enero 1884, por el Dr D. Joaquin M. SazvanA. — Barcelone, 1884. Brochure grand in-8 de 59 pages d'impression.
Beiträge zur Molluskenfauna Griechenlands. — III. — Von P. Hesse. — Francfort, 1884. Brochure in-8 de 20 pages d'impression, accompagnée de 2 planches lithographiées. (Extr. du vol. XI du Jahrb. Malak. Gesells. 1884.)
Études critiques sur des Brachiopodes nouveaux ou peu connus, par EUGÈNE DESLONGCHAMPS. — Fascicules 4, 5 et 6: — Caen, 1884, et à Paris, chez F. Savy, libraire, boulevard Saint-Germain, 77. Brochure in-8 de 76 pages d'impression, accompagnée de 14 planches lithographiées.
Die Mollusken der nachstén Umbegung von Bern. Nach den im Museum für Naturgeschichte vorbandenen Sammlungen. Von Prof. Dr THEeopx. STuDER.— Berne, 1884. Brochure in-8 de 18 pages d'impression.
Supplément aux Unionidæ de la Servie, par HENRI Drouër. — Paris, 188%, chez J.-B. Baillière et fils, libraires, 19, rue Hautefeuille. Brochure in-8 de 16 pages d'impression, accom- pagnée de 2 planches lithographiées.
Address 10 the Geological Section of the British Associa- tion. By W.T. BLanrorp. — Londres, 1884. Brochure in-8 de 21 pages d'impression.
Le Crapaud (Buffo utilis). Son utilité au point de vue de la culture, par E. Perir. — Deuxième édition, revue et augmentée. — Pau, 188%, chez l’auteur, place du Vieux-Palais, 11.
Explorations du Travailleur et du Talisman. Quelques ob- servations préliminaires à l'étude de la Zoophotie, par je marquis DE Fou. -- Lyon, 1884. Brochure grand in-8 de 7 pages d'impression.
Explorations du Travailleur et du Talisman. Les Rhizo- podes réticulaires, après les explorations dé 1880, 1881, 1882, 1883, par le marquis pe FoziN. — Pau, 1884, Brochure grand in-8 de 25 pages d'impression. :
A remarquable type of Mollusks, by Wizziam H. Dar. — New-York, 1884. Brochure grand in-8 de 2 pages d’impres- sion. (Extr. du vol. IV, n° 76, p. 50 du numéro de juillet 1884 du journal « Science. »)
Contributions à la Faune malacologique française. — VIII. — Description de quelques Anodontes nouveaux pour la Faune française, par ARnouzp Locarp. — Lyon, 1884. Brochure format raisin de 44 pages d'impression, — IX. — Monographie des Helix du groupe de l'Helix fasciata, Poiret, par ARNOULD LocARD. — Lyon, 1885. Brochure format raisin de 55 pages d'impression, avee un tableau synoptique.
Table des Matières
CONTENUES DANS CETTE LIVRAISON.
Catalogue des espèces du genre Leucoptychia . . .
Coquilles terrestres et fluviatiles de l'Afrique équi-
Rectification de nomenclature (2 article). .:. . . Description du nouveau genre Heudeïa: . ! . . . . . Description d’une nouvelle espèce de :Pecten ,du canal(deySuez:e er elier tete et else PS Description de coquilles fossiles du Bassin Parisien. BIDIOPTADRIC. EME Me Hole te A Te EN Sete lee NÉCrOIOPIP Eee SIENS PER Te AUS LORS
Pages TCB UOSSE MSA ET D À. MoRELET. 1. : . | 20 Pi Fischer: UN 22033 M. HeubEN TOR 49 H CROSÉ ISA 43 BE re MASSRE ét 0e 46 L'AMoRLER! 1 218 48 H: GROSSE. 2 RE 53 H. Crosse et P. Fis- CHER à Le Ne PPT EAN 79
Le Journal paraît par trimestre et forme 1 volume par an.
PRIX DE L’ABONNEMENT {PAYABLE D'AVANCE) :
Pour Paris etpourles départements (reçu franco). . . 16 fr.
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id. AK US id. RAR
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Il estrendu compte des ouvrages de Conchyliologie et de Paléonto- logie dout deux exemplaires sont adressés au bureau du Journal].
AS]
PARIS. — IMPRIMERIE DE J. TREMBLAY, RUE DE L'ÉPERON, 9. —1885. M® V° TREMBLAY, NÉE BOUCHARD-HUZARD, SUCCESSEUR.
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3: Série. — L'ome XXVW, — No 2,
JOURNAL
DE
CONCHYLIOLOGIE
COMPRENANT
L'ÉTUDE DES ' MOLLUSQUES
VIVANTS ET FOSSILES,
Publié sous la diréction de
H. CROSSE et P. FISCHER.
A PARIS, CHEZ H. CROSSE, RUE TRONCHET, 95.
Dépôt à Lonüres, chez MM. WiLctams et NorGATz, 4, Henrietta Street, Covent-Garden. —. à Édimbourg, chez MM. WiLziams et NonGaTe, 20, South Frederick Street.
1888
———————————_——_——]
RER enr
LE
ACHAT ET VENTE DE COQUILLES.
M. Robert NEUMaAnNN, naluraliste, a l’honneur d'informer :
MM. les amateurs qu’il tient lonjours à leur disposition, à des prix modérés, des Colléctiôns he de Coquilles. 1l achète également des collections entières, provenant des amateurs qui désirent s’en défaire ou recueillies par des naturalistes-voyageurs. Pour les offres ou les demandes, on est prié de vouloir bien s'adresser à M. RePFTE Neumenx, naturaliste, à Eriurt ne LE IRL RE:
INDEX GÉNÉRAL ET NISTÉMATIQUE DES MATIÈRES
Contenues dans les vingt premiers volumes DU
JOURNAL DE CONCHYLIOLOGIE 1850-1872
Un volume in-8° de 208 pages d’impréssion, comprenant la table
des articles contenus dans les volumes I à XX, et la table, par
ordre alphabétique, des Familles, Genres, Sous-Genres et
Espèces de Mollusques,décrits ou cités dans ces volumes,
EN VENTE ACTUELLEMENT
AU BUREAU DÜ JOURNAL, RUE TRONCHET, 25.
Prix : 8 francs.
OUVRAGES NOUVEAUX
Missionscientifique au Mexique et dans l'Amérique centrale, ouvrage publié par les soins du Ministre de l’instruc- tion publique.—Recherches zoologiques publiées sous la direction de M. Mizne-Epwanps, membrede l’Institut. 7e partie. —Étude sur les Mollusquesterrestres etfluviatiles, par MM. P. Fischer ét H. Cnosse. Paris) Imprimerie Nationale. MDCCCLXXX. Le premier volume (102 pages d'impression et 31 planches noires tel coloriées) ‘est terminé. La huitième livraison, qui forme le commencement du second volume, est actuellement ex vente ; la neuvième est sous presse el paratlra prochainement.
JOURNAL
DE
CONCHYLIOLOGIE.
1er Avril 1885.
De la récolte des Mollusques dans la région Cel- tique (particulièrement dans la rade de Brest) et des saisons les plus favorables pour leur re- cherche,
Par LE D' F. DANIEL.
Il arrive, bien souvent, que des naturalistes ou des voyageurs en villégiature sont déçus dans leurs espé- rances, lorsqu'ils visitent nos côtes, où ils comptent ren- contrer, sur les grèves et sur les plages sablonneuses, les mollusques ou les coquilles laissées par le reflux des marées. S'ils n'arrivent pas, après une tempête, dont les vents ont favorisé le rejet à la côte des productions de la faune et de la flore sous-marines, à peine trouvent-ils quelques rares individus abandonnés par le flot : ce sont, le plus souvent, des débris des coquilles, qui peuvent à peine servir à constater la présence des espèces dans les localités visitées.
La récolte sérieuse des Mollusques ne peut se faire qu’au moyen de la drague, des filets, des casiers ou autres
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engins de pêche; mais il est rare qu’on ait à sa disposi- tion ces moyens qui nécessitent des canots, des marins, et qui deviennent très dispendieux, par suite des exi- gences de nos matelots et de nos pêcheurs, qui redoutent d'admettre, dans leurs travaux, des étrangers dont ils se méfent et auxquels ils ne veulent point faire connaître les localités, les bancs et les endroits favorables où ils récoltent leurs poissons et leurs coquillages: puis, sou- vent, l'Administration préposée aux pêches ne délivre qu'avec diificulté des permissions de draguer, ou même ne les délivre pas du tout, Je ne m'occuperai point, dans cet article, du dragage, qui peut être pratiqué en toute saison, mais seulement de ce que, en langage de pècherie, on nomme la pêche à pied. Or, il n’est pas indifférent de choisir les époques pour pratiquer cette pêche. A part les espèces litiorales que l’on rencontre à toutes marées, soit qu'elles habitent les roches et les fucus qui s’y attachent (comme les Troques, Turbos, Lit- torines, Patelles, Arches, Hinnites, etc.), soit qu’elles s’enfoncent dans les sables et la vase, comme les Myes, Lutraires, Solens, Vénus, Mactres, etc., les autres espèces voyagent et disparaissent de la côte, dès que les chaleurs commencent à se faire sentir. Elles ne pourraient, en effet, résister à l’influence des rayons solaires, qui échauf- fent les petites flaques d’eau que laissent entre elles les roches et y feraient périr les Mollusques, en même temps que les Algues, qui souvent, en quelques heures, sont décolorées et détruites. Seules, les espèces à test solide peuvent résister, et encore c’est en se cachant sous les fucus, pour se soustraire aux rayons du soleil : à l’époque de la coupe des goëmons, vers la fin d'avril, beaucoup de ces Mollusques périssent, lorsqu’on leur a enlevé leur abri naturel.
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C'est donc depuis la fin de l'automne jusqu’au com- mencement de mai qu’il faut se rendre sur la côte, aux marées des syzygies d'équinoxe. Les Mollusques des sables s’enfoncent alors moins profondément, les Mollusques phytophages reviennent, au printemps, du fond vers le bord, pour dévorer les jeunes Algues dont ils se nour- rissent et qui croissent en hiver; puis, c’est aussi sur les bords du rivage que beaucoup de Mollusques (Acera, Bulla, Aplysia, Pleurobranchus, Buccinum, Triton) viennent pondre leurs œufs, qu'ils fixent, soit dans le sable, soit à la base des Zostères, ou bien aux pierres ou aux Corps sous-marins. Du mois de décembre au mois
d'avril, on peut, si les courants et les vents ont porté à _ Ja côte, récolter bon nombre de ces espèces. Dans la rade de Brest, le banc de St-Marc, à la naissance de la région des Zostères, est souvent parsemé d’Acera, de Bulles et d’Aplysies, qui viennent y déposer leurs œufs. C’est sur- tout en janvier que nous en avons récolté le plus. Sur les sables de Lanninon et de l’anse du Poulmic, sur les plages de Morgat, c’est le Pleurobranchus membranaceus que l’on rencontre; mais, pour cette belle espèce, que l’on pourrait accuser d’être capricieuse, il faut souvent attendre plusieurs années, avant de la rencontrer, de nouveau, dans la même localité : elle nage entre deux eaux, et ce sont les courants ou les tempêtes qui l’amè- nent ; quelquefois aussi, elle est ramenée dans les filets des pêcheurs. On la trouve aussi dans les déchets de drague, notamment au petit port de refuge de Postrein : c’est au milieu de ces déchets, abandonnés par les pè- cheurs, que l’on rencontre, au milieu d'Oursins, d’As- téries et de coquilles vides et mortes, des espèces de fond, souvent assez rares (Thracia pubescens, Lyonsia Norwe-
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gica, Hinnites sinuosus), fixées dans l'intérieur des valves des Pectunculus, des Pecten et des Cardium. Les Aply- sies sont souvent aussi ramenées et rejetées par les dra- gueurs, qui jettent également au rebut les petits Cépha- lopodes et quantité de Mollusques nus.
Sur les sables, surtout au commencement du prin- temps, à la naissance des bancs de Zostères, on voit ramper des Scalaires : elles y tracent un léger sillon, qui se termine par une petite butte, où s'enfonce le Mol- lusque, dont on ne voit saillir au dehors que l'extrémité de la coquille: c'est à Lanninon, surtout au Moulin-Blanc, qu'on en rencontre le plus. En les recueillant, on trouve aussi des Natices (Natica Alderi), puis, à Sainte-Barbe, jusqu’à Canfront, le Pandora inæquivalvis, le Denta- lium novemcostatum; à Morgat, le Dentalium striatum. En passant sur les Zostères encore immergés, au moment de la marée descendante, un filet à main à mailles très fines ou en canevas, on récolte nombre de petites espèces (Trochus, Rissoa) qui s’y fixent, ainsi qu'aux Algues; mais, si l'on veut en trouver en grande quantité, il faut, à marée basse, sur les rochers qui sont rarement décou- verts, enlever les Algues, telles que les Floridæ, les Chon- drus, surtout celles qui sont les plus touffues, puis, ou les secouer au-dessus d’un mouchoir, ou mieux encore, si cela se peut, les laver dans un vase que l'on a apporté. Les Mollusques s’en détachent et tombent au fond : il n’y a plus qu’à les sortir de l’eau et à les trier. Les Lacuna, Littorina, Rissoa, Phasianella, Triforis, Cerithium, etc., sont aussi trouvés en abondance, surtout dans les mois les moins chauds de l’année. On trouve moins de Mol- lusques sur les Zostères, à la marée montante, parce qu'étant à découvert, pendant quelques heures, ils se
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laissent tomber de la plante, pour éviter les rayonssolaires, et quelquefois se cachent sous les pierres et dans la vase.
D’autres petites espèces se cachent aussi et vivent à la base des pelites Algues et des Corallines. Il faut alors râcler la roche où celles-ci sont fixées et où se trouvent souvent des Ascidies. On les examine chez soi, en opé- rant le lavage ou la dessiccation de la masse qu’on a enlevée. C’est ainsi que se récolte le Skenea planorbis. Une des pêches les plus fructueuses que l'on puisse faire, et qui n’exige pas trop de peine, consiste à suivre, aux marées d’équinoxe, les pêcheurs amateurs d’ormeaux (Haliotides) et ceux qui recherchent les Crustacés et les Poissons qui se logent sous les grosses pierres, comme les Mollusques. On perdrait beaucoup de temps et on se fatiguerait inutilement en retournant ces blocs, le plus souvent plongés à moitié dans l’eau : l’ouvrage se trouve tout fait par les pêcheurs, et l’on peut ainsi visiter, en peu de temps, une surface relalivement grande, mise à découvert par eux. On trouve ainsi non seulement des Haliotides de toute taille, depuis 3 millimètres jusqu’à 10 et 12 centimètres de diamètre, des Fissurelles, des Patelles, des Lottia, des Emarginules, et surtout la petite espèce de Pleurobranche, pour laquelle Blainville a pro- posé le genre Berthella, et qui est, le plus souvent, d'un jaune ambré, mais, quelquefois aussi, (out à fait blanche. C’est comme cela que le genre Galcomma a été trouvé, sous les pierres, par M. Hesse. A ces pierres retournées, se fixe le Laminaria bulbosa, dans le pied duquel s'éta- blit, en s’y creusant une loge, le Lottia pellucida ; dans la voûte que forme le bulbe attaché à la pierre, se ren- contrent les Kellia, les Cardium roseum, et une foule de petites espèces, univalves ou bivalves, généralement rares (Chemnitzia, Odostomia, etc.). Sur ces bulbes
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et sur les pierres où ils se fixent, s’attachent aussi des Ascidies, que l’on trouve également sur les corps sous- marins : dans la substance de ces animaux, on récolte en abondance le Modiola discors, qui y est logé comme les Mollusques perforants le sont dans les roches. Quand on ne peut profiter des grandes marées pour voir les Laminaires à découvert, on peut se rendre, en canot, dans la région qu’elles occupent et les soulever, en sai- sissant le pied, à la base de la fronde. Ce pied ayant sou- vent deux mètres de longueur, si la pierre à Jaquelle l'Algue est fixée n’est point trop pesante, on peut ainsi examiner toute la plante; sinon, au moyen d'une serpette ou d’une petile faucille, fixée à un long bâton, on coupe le pied le plus près de ia bulbe : l'Algue détachée flotte, et on récolte les coquilles qui y sont fixées. Le Laminaria digilata, qui occupe la mer ouverte et dont le pied est rond, très dur et semblable, d'apparence, à un nerf de bœuf, est aussi habité par des coquilles et, notamment, par le Lottia cornes, qui se loge aussi dans le pied. Ces Mollusques, à l’état jeune et sor- tant de l’œuf, se rencontrent sur les Algues du genre Halymænia (H. ciliaris), leur organisation délicate ne leur permettant pas de se nourrir des Laminaires : on les trouve dans les creux de rochers où vivent ces Algues ; ils en émaillent la surface : c’est de mai à juin qu’on peut les récolter.
Les vases enlevées au moyen du dragage par le cure- môle contiennent souvent des coquilles qui ont vécu, il y a bien des années, peut-être même des siècles, car on en trouve jusqu'à 41 et 12 mètres de profondeur, dans ces vases sablonneuses, accumulées en bancs puissants. Ces coquilles sont à l’état subfossile : ce sont, parmi les univalves, des Trochus, des Cerithium; parmi les
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bivalves, des Nucula, des Lucina radula, des Lutraria hians, etc. Mortes sur place et étouffées pour l’accumu- lation des vases, les valves de ces dernières sont restées en place, réunies, et elles sont encore recouvertes d’épi- derme. Il est extrêmement rare que l’on puisse trouver ces espèces à l’état vivant, car elles semblent avoir dis- paru des localités où elles abondaient autrefois. On n’en drague plus guère de vivantes que dans le nouveau chenal ou sur les nouveaux bancs coquilliers : encore y sont- elles rares. Les bivalves qui habitent les sables s’y enfon- cent profondément, aussitôt qu’on s'approche de leur habitation, révélée, soit par un trou rond ou ovale, sui- vant l'espèce, et souvent aussi par un petit jet d'eau, produit lorsque le Mollusque s'enfonce dans sa loge. Pour les Lutraires et les Myes, c’est en employant la pioche ou la bèche qu’on s’en empare. Pour les Solen, le même procédé convient également, mais, le plus souvent, il suffit d'introduire du gros sel dans le trou béant; on y jette un peu d’eau : le Mollusque irrité cherche à s’en débarrasser et vient, en repoussant le liquide salé, jus- qu’à la surface du sol, quélquefois même il abandonne sa loge et on peut alors le saisir. Les pêcheurs emploient aussi très souvent, pour capturer les Solen, un fil de fer recourbé en crochet, avec lequel ils ramènent le Mol- lusque qu'ils ont traversé, le crochet sengageant sous le bord de la coquille.
Les roches schisteuses sont souvent habitées par des Pholades : on les trouve à Canfront, au Fret, à l'entrée de la rivière de Daoulas, au niveau des marées basses. C'est au moyen du ciseau, de la pioche ou de la pince qu’on peut se les procurer.
Bien souvent, après les grandes chaleurs de l'été, nombre de Mollusques, surtout parmi les bivalves, sortent
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de leurs loges, à marée basse, et, s’ils n’ont pu se creu- ser une nouvelle demeure avant la marée montante, ils sont, ou tués par l’action des rayons solaires, ou surpris par le flux, qui les rejette plus haut sur les sables et les roule ainsi, mèlés aux Algues flottantes, jusqu’à la limite de la marée montante. Le même phénomène se produit pour les coquilles enlevées du fond, au moment des grandes tempêtes. C'est surtout vers le commencement de septembre que, sur les plages sablonneuses, on trouve, sur les bords, les coquilles ramenées par l’action des vagues. C’est généralement en longues bandes ondulées qu’elles sont disposées, mêlées aux débris d’Algues lais- sés par la mer, surtout dans les criques ou les baies. On trouve alors des espèces qu’on aurait beaucoup de peine à découvrir en fouillant le sable, à marée basse. Dans les baies de Morgat et de Dinant, on peut faire de riches récoltes, et c’est dans cette dernière baie que j'ai recueilli en nombre le Pharus legumen, en 1877, époque à laquelle il était à peine connu sur nos côtes. Là aussi se trouvait, rejetée à la côte, la jolie Tornatelle fasciée, que je n’ai jamais rencontrée sur aucune des autres plages des environs de Brest. Les Tellines, les Pandores, les Lu- cines et Bucardes, sont souvent ramenées ainsi, de même que les Mollusques nus, et surtout les coquilles ou osselets des Seiches et des Calmars. \
Sur les rochers abundent des Littorines de très petite taille, particulièrement sur les côtes du côté de la mer ouverte. Lorsque la mer a laissé ces rochers à sec, on les voit parsemant la roche ou entremêlées au milieu des pelites Balanes. Si l’on veut les récolter abondamment et sans perdre un temps précieux à les prendre isolément, le mieux est d'étendre, au bas de la roche, un mouchoir, et de se servir d’une brosse un peu rude ou d’un petit
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balai en chiendent, que l’on passe sur la roche : les Lit- torines, Poronies et autres petites coquilles sont vite détachées et tombent sur le récipient qu’on leur a pré- paré.
En dehors des lieux de pèche pour les Mollusques, on peut encore se procurer bon nombre d’espèces intéres- santes.
Je ne parlerai que pour mémoire des espèces comes- tibles, que l’on trouve au marché et qui, quelquefois, sont mélangées à quelques autres qui ont été récoltées ou draguées avec elles. Ainsi les Capulus, les Avicula, les Fissurella, les Odostomia, les Emarginula, etc., se trou- veront souvent dans les paniers qui contiennent les Pecten maximus, P. opercularis. Quelquefois, mais rarement, on trouvera avec eux des Pinna, des Tritons, des individus de la Bulle oublie. Les Céphalopodes de grande taille (Loligo, Sepia) sont aussi rapportés par les pêcheurs. On trouvera quelquefois, surtout au printemps, les petits Céphalopodes au milieu de Poissons presque semblables aux Éperlans, qui sont connus, à Brest, sous le nom de « Petits-prètres. »
Les Sepiola Rondeleti et les petits Calmars sont souvent ainsi ramenés dans les filets avec ces poissons.
Sur les quais de nos ports, souvent dans les terrains du haut de la plage, on pourra avec avantage visiter les en- grais marins dragués, surtout par les pêcheurs et les marins côtiers. Les tas de goëémon rouge, les tas de maërl, sorte d’Algue encroûlée de calcaire, ressemblant à du Corail verdâtre, sont remplis d'animaux marins (Bucci- num, Pecten, Fissurella, Haliotis, Aplysia, etc.). Il arrive quelquefois que, dans l’intérieur des terres, en plein champ, lorsque ces produits sont étalés pour amender les terres, on peut encore récolter des espèces assez bonnes.
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J'en dirai autant des sables coquilliers dragués, soit au Minhou, à l'entrée de la rade de Brest, soit à l’'embou- chure de la rivière de Morlaix; ces derniers surtout, dé- posés en tas sur les quais de cette ville, sont remplis d'espèces fort jolies et quelquefois assez rares. Après la coupe des goëmons, on les ramène à terre et on les met en las pour en faire du fumier : il faut visiter avec soin les endroits où ils ont été déposés. On y trouvera nombre d'espèces de coquilles univalves (Lacuna, Liltorina, Tro- chus, etc.).
Autour des habitations, on rencontre souvent des amas de coquilles qui ont servi, soit à la nourriture des habi- tants, soit à la nourriture des animaux. C'est ainsi que l’on trouvera les plus belles Patelles et les Haliotides : 1l ne faut que se baisser pour les choisir.
Disons, en terminant, que lout ce qui a flotté sur là mer (casiers à Homards, boutes, radeaux, etc.) doit être visité avec soin, et que chaque fois que l’on trouvera une épave quelconque, on devra regarder si elle ne contient pas, à l’intérieur, des Mollusques perforants (Tarets, Xylo- phages, etc.). Quand des ancres, des chaines, des débris de navires seront retirés du fond de la mer, on sera presque certain d'y trouver des espèces des plus inté- ressantes, el qui souvent ne sont pas rapportées par la drague. z
La visite des estomacs des Poissons pourra quelquefois fournir aussi de bonnes espèces. Le Poisson appelé « Vieille » dévore les Lottia; les Donzelles (Aiguillette) procurent quelquefois des Mollusques pélagiens; les Morues vont jusqu’à avaler des Buccins énormes et mème des Oursins.
Puisque nous parlons d'Oursins, disons que, souvent, sur ceux-ci, on peut trouver, en les examinant, des pe-
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tites coquilles (Stilifer, Montacuta) qui se tiennent près de l’'onverture anale de ces Echinodermes. Enfin, sur les Astéries, sur les Crustacés et notamment sur les Langous- tes, on peut récolter des coquilles qui s’y attachent ou se logent entre les aspérités de leur carapace.
On doit aussi visiter avec soin les Algues flottantes qui sont rejetées à la côte, car il peut s’y trouver quelques coquilles pélagiennes. Des Turritelles toutes vivantes sont souvent enlevées du fond par l’Algue appelée corda-filum, qui avait poussé et qui s'était développée sur ces coquilles.
Les localités et les plages à explorer qui fourniront une ample récolte sont les suivantes : tout le pourtour de la rade de Brest, surtout la côte nord-ouest, à partir de Kerhuon jusqu’à l’entrée du goulet, mais particulière- ment les environs du port, sous les fortifications mêmes de Brest, sous le château, à Postrein et à l’ancien poly- gone; à Lanninon ; les nouvelles jetées du port de com- merce; les jetées de Saint-Marc, dites de Tristchler; le banc de Saint-Marc et du Moulin-Blanc; les anses du même nom et Sainte-Barbe; les roches qui bordent le goulet au nord-ouest, sur la côte sud ; le banc de Saint- Jean; la côte de Plougastel ; l’anse de Poulmic ; le Fret; la côte de l’[le-Longue qui regarde Quelern, en allant vers Châteaulin; les environs de Landévennec ; l'entrée de la rivière du Faou.
En dehors de la rade : Camaret; la baie du Toulinguet, la baie de Dinant ; les grèves de Morgat et de Crozon, qui font partie de la baie de Douarnenez; l’île Laber ; la lieue de Grèves ; puis, en allant vers Quimper, la baie d’Au- dierne ; l'ile Tudy.
En allant vers la Manche : Laber ; Ildut : Paimpol ; Ar- genton ; l'anse de Goulven ; Plouescat et l’île Vierge, près
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2 08 de Laber Varch; plus loin, Roscof, l’île de Baty et l’en- trée de la rivière de Morlaix.
Il n’est peut-être pas sans intérêt d'indiquer ici les noms vulgaires que les habitants et les pêcheurs, ainsi que les enfants qui courent les plages, donnent aux différents Mollusques qu'ils récoltent habituellement. On peut ainsi connaître plus facilement l'habitat de ces Mol- lusques, et même en faire chercher par les pêcheurs et les enfants.
Voici les plus usités :
Pholade — Bonne-sœur religieuse.
Taret — Tarière, Perce-bois.
Solen — Pied de couteau.
Lutraire — Pied de sabot.
Venus verrucosa — Preire.
Tapes de diverses espèces — Palourde.
Bucardes — Coques.
Pecten maximus — Coquille de Saint-Jacques.
Pecten varius — Pétoncle.
Pecten opercularis — Pétoncle.
Littorina littoralis — Vignon, Bigorne.
Trochus magus — Bigorne de chien.
Buccin ondé — La grande Bigorne.
Patelle — Brenique.
Haliotide — Ormeau.
Pinna — Jambonneau.
Seiche — Morgatte.
Loligo — Encornet.
Poulpe — Chat de mer, Pieuvre.
Aplysie — Lièvre de mer, ou Vache de mer. , F. D.
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Note sur la Parmacelle trouvée près de Malaga (Espagne),
Par LE D' J. G. HipALGo.
En 1853, M. Rossmaessler a recueilli une coquille de Parmacella entre Malaga et Velez-Malaga. Cette coquille, figurée par M. Kobelt, dans la continuation de l'ouvrage de Rossmäessler (fig. 1518), a été classée par lui comme appartenant au Parmacella Deshayesi, Moquin-Tandon, qui habite le nord de l’Afrique.
M. Crosse (Journ. Conchyl., 1880, pag. 541), dans le Mémoire qu’il a publié sur les Parmacelles, à l’occasion des deux exemplaires vivants de l’Estramadure (Espagne), que je lui avais envoyés, est d'avis que la Parmacelle de Malaga doit être bien plutôt le P. Valenciennesi, Webb et van Beneden, que le P. Deshayesi, attendu que la pre- mière de ces espèces est assez répandue dans la partie méridionale de l’ Espagne.
Aujourd'hui, je puis assurer que l'opinion de M. Crosse est très exacte. Mon ami, M. Prieto Caules, a trouvé une es- pèce de Parmacelle vivante, exactement dans la même lo- calité que M. Rossmaessler, c’est-à-dire, à moitié chemin, entre Malaga et Velez-Malaga, près de la route. Elle est abondante sous les pierres, dans le lieu nommé « Punta de los Cantales. » L'examen que j'ai fait des quatre individus vivants, envoyés par lui, m’a démontré qu'ils se rappor- taient exactement aux figures données dans le Journal de Conchyliologie (1880, pl. IX), et faites, d’après nature, sur des exemplaires provenant de l’Estramadure (Espagne). Seulement, ils sont un peu plus grands et les fascies bru- uâtres de leur partie postérieure sont plus prononcés,
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comme dans la figure de Morelet (Moll. du Portugal). La longueur d’un individu bien développé atteint 125 milli= mètres, pendant la marche. La coquille est aussi plus grande (le terrain est calcaire), et elle se rapporte mieux avec la figure 4518 de Kobelt, qu'avec la figure 1517, représentant le Parmacella Deshayesi. En conséquence, je considère la Parmacelle de Malaga comme étant le Parmacella Valenciennesi, Webb et Van Beneden, puis- que les individus vivants, recueillis dans cette localité, ne se rapportent pas avec la figure 2 (pl. V) des Spicilèges de M. Bourguignat, représentant le Parmacella Deshayesi du nord de l'Afrique. Je ferai observer aussi que M. Pon- sonby signale le Parmacella Valenciennesi comme trouvé à Gibraltar, localité située à peu de distance de Malaga. En même temps que cette nolice, j’envoie à M. Crosse un des individus recueillis vivants pour qu'il puisse l’exa- miner. J. G. H.
Note additionnelle sur le Parmacella Valen- ciennesi, Webb et Van Beneden,
Par H. CROSSE.
La Parmacelle de Malaga, qui vient de donner lieu à l'intéressante communication de M. le D' Hidalgo et dont notre savant confrère et ami a bien voulu nous envoyer un exemplaire, nous est arrivée vivante et en bon état. C'est bien le Parmacella Valenciennesi, Webb et Van Beneden.
L'animal, placé sur des feuilles de salade mouillées, a mangé et, quelques heures après, il a commencé à
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pondre. En un peu plus de vingt-quatre heures, il a pondu cinquante-six œufs, exactement semblables à ceux qui ont été figurés précédemment dans notre Recueil (1), sauf en ce qu'ils étaient peut-être un peu moins arrondis, aux extrémités. L'orifice génital était élargi et gonflé, pen- dant la ponte, qui s’opérait lentement, mais régulière- ment. Le temps nécessaire à la sortie de chaque œuf était d'environ 8 à 10 minutes, depuis son apparition à l'entrée de l’orifice jusqu’à son expulsion définitive. Au bout de quelques minutes, chaque œuf pondu adhérait assez fortement à l’objet sur lequel il avait été déposé (feuille de salade, papier, autres œufs, etc.). Le Mol- Jusque, fatigué sans doute, à la suite de la double épreuve du voyage et de la ponte, est mort, deux jours après cette dernière opération.
Nous avons constaté, de nouveau, que les Parmacelles étaient des animaux nocturnes. Le Mollusque, que, dans l'intérêt de nos observations sur ses habitudes, nous avions laissé libre, dans une boîte ouverte, ne bougeait point, pendant le jour, et se dissimulait dans la partie concave d’une feuille de salade, à laquelle il restait fixé par son disque locomoteur. La nuit, au contraire, il voya- geait beaucoup et on pouvait suivre facilement la direc- tion et la longueur de ses excursions (2 ou 3 mètres), à la trace de mucus desséché et brillant qu'il laissait der- rière lui.
Ainsi que M. le D' Hidalgo, nous avons remarqué que la coquille des Parmacelles de Malaga était un peu plus grande et plus développée que celles que nous avions reçues précédemment et qui provenaient de l’Estrama- dure. Nous avons tout lieu de croire, comme lui, que
4) ourn. Conchyl., vol. XXVILL, pl. IX, fig. 3, 1880,
PL: cette légère différence provient de la nature calcaire du
terrain sur lequel vivent les Parmacelles de Malaga. H. Ç.
Premier Supplément à la Faune Malacologique
terrestre, fluviatile et marine des environs de Brest (Finistère),
PAR LE D' F. DANIEL (1).
440. KezcrA Mac-Anprewi, Fischer.
Hab. Trouvée fixée par un byssus, sous les pierres enfoncées dans le sable, à Morgat et à Landévennec (Bavay).
441. AZECA TRIDENS, Pulteney.
Hab. Douarnenez (Bavay).
442. LiTTORINA COERULESCENS, Linné.
Hab. Morgat. F. D.
Nouvelles Observations sur l’Aeirsa subdeeus- sata, Cantraine, Sp.,
Par E. DE Boury. Récemment (2), M. Jeffreys a bien voulu donner une Note sur le dernier article que j'ai publié snr les Scala-
(1) Voir Journ. de Conchyl., vol. XXXI, p. 391, 1883. (2) Journ. de Conchyl., 1884, vol. XXXII, n° 4, p. 403.
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riidæ (4). Il s’agit d’une espèce dont la classification a été, jusqu’ici, assez discutée. M. Jeffreys relève le passage dans lequel je disais que, seul avec M. de Monterosato, éminent malacologiste anglais avait classé le Scalaria subdecuscata, Cantraine, parmi les Acirsa, et il se de- mande à quelle source j'ai pu puiser ce renseignement, relatif à une opinion qu'il ne partage nullement aujour- d’hui. M. de Monterosato, dans un des volumes précé- dents du Journal de Conchyliologie (2), a publié un ar- ticle dans lequel il traite assez longuement de l’Acirsa subdecussata, et commence par ces mots : « M. Jeffreys « rapporte cette espèce au genre Acirsa, à cause de sa « conformation générale... » Tel est le passage qui a donné lieu à l'affirmation que j'ai citée plus haut. M. de Monterosato avait, sans doute, lui-même puisé ce rensei- gnement dans les « Mémoires sur quelques-uns des Mol- « lusques provenant de l’expédition du Valorous », en 1877. Dans son dernier Mémoire {n° 8), sur les Mollus- ques des expéditions du « Lightning» et du « Porcupine », publié dans les « Proceedings of the Zoological Society of London » de 1884 (p. 152), M. Jeffreys place cette co- quille parmi les Scalaria. Cette publication et la mienne ayant été simultanées, je n'ai pas connu assez à temps l'opinion actuelle de M. Jeffreys.
Malgré tout le respect que j'ai pour l'autorité du savant naturaliste anglais, il m'est impossible de partager son avis. Le principal motif allégué par lui est que, chez les véritables Acirsa, dont l'A. borealis, Beck, est le type, le sommet est oblus. Ce caractère a-t-il une importance générique aussi grande qu’on pourrait le croire, au pre- mier abord ? Je ne le pense pas. Si, en effet, je prends le
(1) Journ. de Conchyl., 1884, vol. XXXII, n° 2, p. 160. (2) Journ. de Conchyl., 1878, vol. XXVI, p. 151.
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genre Scalaria, tel qu'il a été compris, jusqu'ici, par le plus grand nombre des auteurs, et si j'en éloigne les formes douteuses, je trouve des espèces à sommet obtus et mamelonné {Scalaria crispa, Lamarck), des espèces à sommet pointu (S. casla, Adams; S. candidissima, Wein- kauff; S. clathratula, Montagu), et même à sommet ter- miné en alène (S. propinqua, Deshayes; S. varicosa, Deshayes; S. marginostoma, Baudon; S. Iyra, Sowerby).
J'étudierai l’importance de ce caractère, dans la Mono- graphie des Scalaires vivantes et fossiles, que je prépare, et dont le premier fascicule paraîtra prochainement. Dans ce travail, je comprendrai le genre Scalaria dans une acception nouvelle, car, après avoir examiné des séries générales et complètes, il me paraît utile d'y créer plu
sieurs coupes génériques qui l’élèveront à la hauteur d'une famille, ou, si on le préfère, d’une sous-famille. Il est possible que, dans cette étude, la valeur des caractères du sommet puisse devenir plus grande que je ne le suppose encore actuellement. Qu'en résulterait-il alors ? C’est que l’Acirsa subdecussata devrait former une coupe spéciale, à laquelle il faudrait, sans doute, rattacher les espèces fos- siles du bassin de Paris.
Un caractère plus important, ce me semble, n’empèche pas M. Jeffreys de placer l'A. subdecussata parmi les Sca- laria. Dans ce dernier genre, en effet, lorsqu'il est pris dans son véritable sens, l’ouverture est toujours entière. Au contraire, dans l’A. subdecussata, comme dans l’A. borealis, elle ne l’est nullement. La forme générale, celle de l'ouverture et l’ornementation rapprochent, au con- traire, beaucoup ces deux espèces. Jusqu’ici, je ne possède pas encore de matériaux suffisants pour me permettre de séparer le Scalaria subdecussata des véritables Acirsa.
J'ajouterai un mot, au sujet de l’Acirsa prælonga, Jef-
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freys, figuré dans la publication citée plus haut (« Light- ning and Porcupine Expeditions »). Cette espèce ne me paraît nullement devoir faire partie du genre Acirsa, dont elle diffère par son système d’ornementation et par la présence d’an véritable disque. Elle me semble, au contraire, rentrer dans le groupe des Acrilla, qui com- prend, entre beaucoup d’autres espèces : S. acuminata, Sowerby ; S. decussata, Lamarck (nec Reeve, nec Kiener); S. angusta, Deshayes. E. DE B.
Description d’une nouvelle espèce de Dendropupa,
du terrain permien de Saône-et-Loire,
Par P. FiscHER.
Les couches fossilifères du terrain permien de Saône- et-Loire, qui, depuis quelques années, ont fourni d’admi- rables spécimens de Reptiles, de Batraciens, de Poissons, de Crustacés et de Plantes, paraissaient dépourvues de Mollusques terrestres, ainsi que les formations continen- tales du même âge, en Europe.
Cette lacune vient d’être comblée. Dans une couche marneuse à végétaux (Walchia, Odontopteris, Callipteris), de Chambois, près Autun, M. B. Renault a trouvé une empreinte de coquille qu’il m'a communiquée, et dont l'examen m'a donné la preuve de l’existence, à cette épo- que, d’un Mollusque de la famille des Pupidæ, qui compte déjà un certain nombre de représentants dans les terrains paléozoiques d'Amérique. J’ai rapporté cette forme au genre Dendropupa, créé par R. Owen pour la coquille terrestre la plus commune du terrain houiller de la Nouvelle-Écosse.
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Denpropupa WaLcHraruM, Fischer, fig. 1 (dans le texte).
Testa imperforata, elongata, cylindro-conica, apice acuta; anfractus T convexiusculi, costulis radiantibus densis, prominentibus, parum obliquis, in anfractu ul- limo submuticis ornati; anfractus ultimus dimidium testæ non altingens; sutura impressa; apertura..……. (non integra). — Longit. 19; lat. &k mill.
Coquille imperforée, allongée, cylindro-conique, à som- met assez aigu; tours de spire au nombre de 7 et un peu convexes, ornés de costula- tions rayonnantes assez fortes, serrées, sail- lantes, légèrement obliques, paraissant moins prononcées sur le dernier tour ; ce- lui-ci n’atteint pas la moitié de la longueur
Fig. 1. totale; suture bien marquée; l’ouverture Dendropupa Ù . 4 pro SA EE À est visible qu’en partie. — Longueur 192,
Fischer. largeur 4 millimètres (Collection paléon- Grossi ? fois. {ologique du Muséum).
Habitat. Permien moyen de Chambois (Saône-et- Loire).
Les dimensions de cette espèce dépassent un peu celles du Dendropupa vetusta, Dawson, fossile de la Nouvelle- Écosse ; la forme est différente ; les tours de spire sont moins nombreux (7 au lieu de 9) et moins courts; les costulations paraissent plus saillantes. L'ouverture, quoi- que très incomplète, n’est pas contractée et a dû être pri- vée de dents ou de plis.
Mais ces caractères n’ont qu’une valeur spécifique, et la forme du Permien ne peut être rapprochée que des Dendropupa, remarquables par leur apparence de Buli-
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miouns et leurs affinités avec une espèce vivante de l’Amé- rique du Nord : Pupa fallax, Say, type du genre Leuco- chila, Albers, et intercalée, d’autre part, dans le genre Pupoides, Pfeiffer.
L'existence bien constatée d’un Mollusque pulmoné terrestre dans le Permien de Saône-et-Loire nous permet d'espérer qu'on exhumera bientôt une série de ces ani- maux dans cette formation fossilifère et même dans le terrain houiller d'Europe, où ils sont inconnus.
En Amérique, depuis 14855, on a signalé successive- ment six espèces de Gastropodes à respiration aérienne, dans le Houiller, et une espèce dans une formation con- tinentalé du Dévonien. Les Mollusques terrestres du Silu- rien n’ont pas été décrits, mais rien ne s'oppose théori- quement à leur existence; elle paraît même probable. Les récentes découvertes d’Insectes et d’Arachnides (Scor- pions), dans le Silurien d'Europe, nous ont appris qu’il existait déjà une faune terrestre, à cette époque.
La plupart des Mollusques pulmonés du Houiller d’A- mérique étaient logés dans des troncs de Sigillaria et associés à des débris de Reptiles (Dendrerpeton) et de Myriapodes (Xylobius). Ces animaux étaient donc arbori- coles et vivaient dans des forêts où dominaient les Sigilla- ria, Calamites, Lepidophloios et de nombreuses Fougères.
Voici la liste de ces Mollusques :
4. DENDROPUPA VETUSTA, Dawson.
Lyell et Dawson, Quarterly Journ. of Geol. Soc. Lon- don, vol. IX, p. 60, pl. 1v. 1855. — Dawson, Acadian Geology, p. 160. 14855. — Dawson, Air-breathers of the Coal Period. 1863. — Dawson, Quarterly Journal of Geol. Soc. London, vol. XVI, p. 268-277. 1860. — Dawson, Amer. Journ. Se., vol. XX (3), p. 405. 1880.
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— White, À review of the non marine fossil Mollusca of North America, p. 406, pl. 11, fig. 1-2. 1885.
Habitat. Mouiller de Sonth Joggins (Nouvelle-Écosse).
Cette espèce est la première coquille terrestre qui ait été connue dans les terrains paléozoïques. Cette circon- stance a donné une certaine célébrité à sa découverte. On a décrit ses œufs dont l’enveloppe était solide, et même la coquille des embryons. Longueur d’une coquille adulte, 10 millimètres.
9. DenpropupA BiGsByi, Dawson.
Dawson, American Journ. of Sciences, vol. XX (5), p. 410, fig. 5-6. 1880. — White, loc. cit., p. 406, pl. 11, fig. 9-10. 18853.
Habitat. Houiller de South Joggins (Nouvelle-Écosse). Trouvé avec l'espèce précédente, dont il diffère, entre autres caractères, par sa taille beaucoup plus petite.
3. Pupa VERMILLiONENSIS, Bradley.
Bradley, American Journ. of Sciences, vol. IV (5), p. 87-88. 1872. — Bradley, Report of geol. survey of Iinois, vol. IV, p. 254. — Dawson, American Journ. of Sciences, vol. XX (5), p. 410, fig. 8-9. 1880. — White, loc. cit., p. 456, pl. n, fig. 13-14. 1885.
Habitat. Houiller de l'Indiana. Cette espèce est de petite taille; l'ouverture est dentée.
4. AnTaRACOPuPA O10ENsis, Whitfeld.
Whitfield, American Journ. of Sciences, vol. XX (3), p. 126. 1880. — White, loc. cit., p. 456, pl. 11, fig. 5-8. 1883.
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Habitat. Houiller de Marietta (Ohio).
Petite espèce dont l'ouverture est dentée et le labre bien réfléchi. Elle me paraît voisine de quelques Pupa d'Amérique (P. contracta, Say) classés parmi les Leuco- chila, mais la spire est conique, comme celle de quelques Carychium.
5. ZoniTESs priscus, P. P. Carpenter.
Carpenter in Dawson, Quart. Journ. of Geol. Soc. London, vol. XXIIL, p. 550-535. 1867. — Dawson, Amer. Journ. of Sciences, vol. XX (3), p. 441, fig. 10- 11. 1880. — White, loc. cit., p. 455, pl. 1, fig. 41-12. 1885.
Habitat. Houiller de South Joggins (Nouvelle-Écosse).
Cette petite coquille ressemble aux Hyalinia actuels. Carpenter la rapproche des Conulus, qui peuvent être considérés, ainsi que les Hyalinia , comme des sections du genre Zonites.
6. DawsonezLA Meet, Bradley.
Bradley, American Journ. of Sciences, vol. IV (5), p. 88, fig. 2. 1872. — Bradley, Report of geol. survey of Illinois, vol. IV, p. 254. — Dawson, American Journ. of Sciences, vol. XX (5), p. 415, fig. 12-13. 1880. — White, loc. cit., p. 455, pl. 11, fig. 5-4. 18835. — Whit- field, American Journ. of Sciences, vol. XX (3), p. 127. 1880.
Habitat. Houiller de l’Indiana.
Ce Mollusque est remarquable par ses caractères. Con- fondu au début avec un genre de Mollasques marins (Anomphalus), il a été ensuite rapproché à tort, ce me semble, des Hélices dentées de l'Amérique du Nord
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(Triodopsis et Stenotrema); ses affinités avec les Helicina semblent probables, comme l’indiquent la forme de l’ou-
verture et la callosité ombilicale (Whitfield). L'opercule n’est pas connu.
7. STROPHITES GRANDÆVA, Dawson.
Dawson, American Journ. of Sciences, vol. XX (5), p. 415, fig. 15. 1880. — White, loc. cit., p. 455, pl. #, fig. 1. 1885.
Habitat. Fossile des couches végétales de Saint-John (Nouveau-Brunswick). Ces couches sont considérées comme dévoniennes.
Empreinte très imparfaite et rapportée à celle d’une coquille du groupe des Pupa.
En joignant à ces 7 espèces américaines l’espèce fran- çaise du Permien, on arrive à un total de 8 Mollusques terrestres des formations continentales paléozoïques. Sur ces 8 espèces, 6 appartiennent à la famille des Pupidæ et vivaient sur les arbres, comme la plupart des Pupidæ ac- tuels ; À est rangée dans la famille des Limacidæ et res- semble aux petits Hyalinia actuels ; 4 enfin a l'apparence des Helicina actuels et représenterait les Pulmonés oper- culés de la division des Rhipidoglosses. Par conséquent, les Mollusques pulmonés primaires sont répartis en trois familles et ne diffèrent presque pas des types modernes, tandis que les Gastropodes marins des mers dévoniennes et permo-carbonifériennes montrent une dissemblance re- marquable avec les formes marines actuelles.
Ce chiffre de 8 espèces paraît bien faible, en comparai- son du nombre des Reptiles, des Insectes et des Plantes terrestres fossiles déjà connus dans les formations conti- nentales des terrains de transition; et l’on se demande
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quelle est la cause de la rareté des le pulmonés, à cette époque.
On ne peut pas dire que le calcaire indispensable aux Pulmonés terrestres à coquille leur ait fait défaut. [I a été constaté au contraire que la coquille des Dendropupa vetusta était aussi solide que celle des coquilles actuelles, et, d’ailleurs, durant la période houillère, les calcaires dé- voniens et carbonifériens étaient déjà soulevés.
Peut-être la végétation dominante de cette époque (Fougères et Phanérogames gymnospermes) était -elle peu propice à la multiplication des Mollusques ? Peut-être aussi les continents sans grands reliefs et à vastes plages inondées , transformées en Jagunes, rendaient-ils dif- ficiles les conditions d'existence de ces animaux ? Quoi qu’il en soit, leur rareté est un fait indiscutable et qui doit être un stimulant pour les recherches des paléonto- logistes.
Dans la liste qui précède, j'ai omis, à dessein, les fos- siles décrits sous les noms de Microconchus, Palæorbis, Gyromices, etc., qui ont été considérés par quelques au- teurs comme des Mollusques pulmonés. On s'accorde au- jourd’hui pour les identifier avec des tubes d'Annélides, du groupe des Spirorbis, et je renvoie, sur ce sujet, le lec- teur au travail intéressant d’Etheridge (Geol. Magazine, vol. VII).
Por
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Description d'espèces du Terrain tertiaire des environs de Paris (suite),
Par M. Cossmanx (1).
42. CoRBULA AREOLIFERA (PI. IV, fig. 5).
C.testa minuta, pisiformis, globulosa, triangularis, extus concentrice sulcata, vel subtilissime striata, postice bicarinata; umbonibus proeminentibus, tumidulis, oppo- silis; area posiica lævigata, in medio divisa et ad mar- ginem pallealem truncata; in valvula sinistra dens uni- cus et antierior, fossulam præcedens.
Petite coquille globuleuse, pisiforme, aussi haute qu’elle est large, rendue triangulaire par la forte saillie des crochets qui sont gonflés et opposés, arrondie du côté antérieur, plus étroite et tronquée transversalement du côté postérieur. La surface extérieure est tantôt ornée de sillons concentriques et réguliers, tantôt seulement de fines stries qui ne deviennent plus visibles et plus pro- fondes que vers le bord palléal, mais qui s’effacent sur les crochets. Ces sillons ou ces stries sont brusquement arrêtés, vers le quart de la longueur de la coquille, du côté postérieur, à une carène limitant une dépression lisse qui correspond à une échancrure de la troncature du contour de la coquille; puis, au delà de cette aire, la surface se relève par une ondulation légèrement anguleuse et mar- quée, en travers, de quelques cicatricules obliques : c’est là la limite de corselet, qui est déprimé, lancéolé et complè- tement lisse. La charnière se compose, sur la valve droite,
(4) Voir les n°5 d’avril 1881, d'avril et d'octobre 1882, d'avril 1883 du Journal de Conchyliologie.
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la seule qui nous soit connue, d’une dent antérieure, mince et peu saillante, séparée du bord par un étroit sillon, dominant une petite fosselte destinée à recevoir la dent de l’autre valve. — Hauteur 5°°,5; longueur 6 millimètres.
Rapports et différences. — Cette singulière coquille s’é- carte des autres espèces connues dans le bassin de Paris: c'est avec le C. pisum qu’elle aurait, par sa forme, le plus de rapports, si elle ne portait pas cette aire posté- rieure et carénée qui la rapproche du CG, angulata.
Localité. — Sapicourt, éocène inférieur, niveau des sables de Cuise; cinq valves droites dans la collection Bezançon. Type figuré grossi 4 fois.
45. CAPSA MEDIUMBONATA (PI. IV, fig. 4).
C. testa depressa, lævigala, ovato-transversa , antice attenuata, postice obliquiter truncata et elatior; umboni- bus medianis; lunula lanceolata, circumstriata ; cardine crassiusculo, angusto; valvula dextra cum dente unico, crasso, obliquo, bilobuto, ad nympham producto; val- vula sinistra cum dentibus duobus divergentibus inæ- qualibus; nympha brevissima, crassiuscula, oblusa et triangulari; impressio pallii juæta marginem posita; im- pressio anterioris musculi elongata et radiante costula limitata.
Coquille ovale, transverse, déprimée, dont la surface extérieure est lisse, sauf quelques stries irrégulières d’ac- croissement. Le côté antérieur est arrondi, atténué et rétréci, le bord supérieur étant rectiligne et déclive. Le côté postérieur est, au contraire, plus large et oblique- ment tronqué dans la partie supérieure. Les crochets sont situés au milieu de la longueur, très aigus et sail- lants, quoique peu gonflés.
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On distingue en avant une très petite lunule lancéolée, limitée par une strie profonde. Le bord cardinal, étroit et épaissi, porte, sur la valve gauche, deux dents diver- gentes : la dent antérieure est bifide et peu épaisse, la dent postérieure est très mince et presque confondue: avec la nymphe; entre les deux dents est une aire trian- gulaire et aplatie. Sur la valve droite, il n’y à qu'une seule dent saillante, oblique, épaisse et bilobée : le lobe antérieur est relevé; le lobe postérieur, aplati, forme un contrefort qui va horizontalement prendre son point d'appui contre la nymphe. Celle-ci est courte, triangu- laire, épaisse, obtuse à son extrémité. L’impression pal- léaie est très rapprochée du bord; l'impression muscu- laire antérieure est étroite, allongée et limitée par une imperceptible costule rayonnante qui remonte. presque sous le crochet. Quant au sinus et à l’impression posté- rieure, il ne nous a pas été possible de les distinguer. — Longueur 4 millimètres; hauteur 2°",6.
Rapports et différences. — Nous comparerons cette espèce à celle du calcaire grossier, le C. minima, Des- hayes, et à celle de l’oligocène, le C. oligocænica, Cos- mann et Lambert.
Le C. minima est moins régulièrement ovale, plus équilatéral; il a le crochet encore plus saillant et plus pointu, le côté postérieur moins largement développé, la dent antérieure moins détachée, la dent postérieure non bilobée, la nymphe moins épaisse et plus allongée.
Le C. oligocænica est bien plus allongé, inéquilaté- ral, et a le côté antérieur plus étroit, bien plus long que le côté postérieur, la nymphe bien plus aiguë et plus saillante.
Localités. — St-Etienne, près Pierrefonds, éocène infé- rieur, étage inférieur des sables de Cuise ; deux valves
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droites, dont l’une est le type figuré grossi 5 fois (coll. Cossmann). Cuise, même niveau; une valve gauche beau- coup plus grande. Type figuré grossi 7 fois (coli. Bezan- çon).
44. Donax ovaLina (PI. IV, fig. 3).
D. testa depressa, subovalis, inæquilateralis, antice paulo attenuata, postice subtruncata; latere cardinali curvilineari, haud recto; latere palliali elato; umbonibus aculis, proeminentibus, striis concentricis, subtilissimis, et radiantibus minutissime insculptis, in area posteriore ad marginem subgranulatis. Curdine perangusto, in val- vula sinistra dentibus duobus divergentibus, in deætra dente unico, bilobato, munito; dente laterali obsoleto; nympha brevis, rhomboidea; sinus pallii brevis, elatus.
Coquille mince, déprimée, presque ovale; le côté anté- rieur est arrondi et un peu atténué; le côté postérieur, tronqué, décrit néanmoins un arc de cercle assez pro- noncé; les deux extrémités se réunissent, par un con- tour curviligne, au crochet qui est proéminent, pointu, peu gonflé et placé au tiers de la longueur. Le bord pal- léal est élargi, son contour est ovale, quoique un peu sinueux, du côté postérieur. La surface est ornée de fines stries d’accroissement qui présentent une certaine régu- larité; elles sont croisées par de petites stries rayon- nantes, burinées d’une manière excessivement fine dans l'épaisseur du test, et à peine visibles, mème sous un fort grossissement, sur le dos de la coquille. Du côté posté- rieur, les stries concentriques deviennent tout à fait lamelleuses, les stries rayonnantes s’accentuent et décou- pent même, vers les bords, où elles deviennent onduleuses, de petites granulations obsolèles.
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La charnière, posée sur un bord mince et étroit com- porte : sur la valve gauche, deux dents cardinales étroites, divergentes et écartées, une fossette antérieure tout à fait superficielle, pour recevoir la dent latérale; sur la valve droite, une forte dent cardinale, largement et pro- fondément bilobée, et une dent latérale antérieure, qui se dessine timidement sur l'épanouissement du bord. La surface interne porte la trace des stries rayonnantes gravées sur le test extérieur. Les impressions musculaires sont inégales, placées assez bas; le sinus palléal est court, triangulaire, large et obtus à son extrémité. — Largeur 11 millimètres ; longueur 14°°,5.
Rapports et différences. — Cette espèce est intermé- diaire entre le D. retusa, Lamarck, et le D. incompleta, Lamarck. Beaucoup plus régulièrement ovale que chacune de ces deux espèces, elle se distingue encore de la première par ses stries rayonnantes, et de la seconde, par sa forme aplatie et par la position de ses crochets.
Localités. — Crouy, Nanteuil-le-Haudoin, éocène supé- rieur, sables moyens. Types figurés de chacune de ces localités (collection Bezançon).
45. CARDIUM DIASTICTUM (1) (PI. V, fig. 8).
C. testa conveæa, obliqua, inæquiluteralis, antice rotun- data, postice truncata et superne paululum expansa ; um- bonibus tumidulis, acutis, opposilis; costulæ 65, intersti- tiis majores, requlariler et lateraliter granulosæ, ita ut inlerstithia punctata videantur; cardine crasso, uniden- tato; dentibus lateralibus solidis, brevibus, proximis; margine palliali crenulato,
Coquille convexe, oblique, inéquilatérale, régulière-
(1) AruoTixros, ponctué.
— A1 —
ment arrondie du côté antérieur, tronquée du côté pos- lérieur ; à partir de l’angle décurrent, qui part du crochet pour aboutir à l'extrémité de cette troncature, il y a une dépression creuse, puis un renflement qui correspond à une expansion du contour supérieur de la coquille. Les crochets sont gonflés, aigus et opposés. La surface est ornée de 60 à 65 petites côtes serrées, un peu plus larges que leurs intervalles, peu saillantes, séparées par de très profonds canaux; ceux-ci sont ponctués avec régularité par la saillie latérale des fines granulations qui ornent les côtes. Vues sous un certain jour, ces poncluations régulières semblent former des séries concentriques produites par des lamelles d’accroissement.
La charnière est épaisse et composée d’une seule dent cardinale, saillante et triangulaire. Les dents latérales, très rapprochées du crochet, sont épaisses, courtes et solides; les impressions musculaires sont inégales ; celle du côté postérieur est allongée et piriforme. L’impression palléale est peu écartée du bord qui est finement crénelé. — Longueur 8°°,5; largeur 877,5.
Rapports et différences.—[Cette espèce ne peut être con- _ fondue avec aucun des Cardium du groupe de C. obliquum; l’espèce la plus voisine est le C. formosum, Deshayes, qui a presque le même nombre de côtes, mais dont la forme est plus haute, et dont l’ornementation se compose de fines stries transverses, qui remontent sur les côtes sans y laisser trace des granulations qui caractérisent notre espèce; le C. multisquammatum, Deshayes, a les côtes moins nombreuses, plus larges, ornées de lamelles courtes et transverses ; le C. patruelinum, Deshayes, n’a pas la même forme, ses écailles sont triangulaires.
Localilé. — Parnes, calcaire grossier ; type figuré grossi 2 fois (collection Bezançon).
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46. HEemicaRDioM MiTE (PI. IV, fig. 6).
H. testa minutissima, perobliqua, subcarinata, antice brevis et rotundata, postice lriangulata; costulis 35-40 radiantibus, subplanis, milibus, haud ornatis ; cardine angusto, dente prominulo, dente laterali postico, elon- gato.
Très petite coquille, mince, n'ayant probablement pas encore atteint sa taille et son développement définitifs, mais néanmoins suffisamment caractérisée pour mériter d'être décrite. Sa forme est très oblique; le côté antérieur est court et arrondi; le côté postérieur est presque trian- gulaire, le bord cardinal étant parfaitement rectiligne, tandis que le bord palléal vient former avec lui un angle presque droit. Les crochets sont gonflés et opposés; la surface de la coquille est obtusément carénée par un angle arrondi qui va se perdre obliquement vers le bord inférieur ; elle est ornée de 55 à 40 côles rayonnantes, presque planes, peu saillantes et dénuées d'ornements ; quelques-unes d'entre elles sont un peu plus saillantes, du côté postérieur, au delà de l'angle du dos. La charnière . se compose d'un bord cardinal très étroit, portant une seule dent saillante, et d’une dent latérale postérieure très allongée et écartée du crochet. — Longueur 2"",5; hauteur 2°°,95.
Rapports et différences. — Cette coquille est plus courte et plus arrondie que les autres Hemicardium des environs de Paris ; elle ne peut être confondue avec aucun d’eux. Elle est représentée avec un fort grossissement.
Localité. — Chaumont en Vexin, calcaire grossier. Typé figuré (collection Bezançon).
= hs
Genre GOOSSENSIA.
G. tesla irregularis, extus radiatim et concentrice or- nala; umbonibus acutis, oppositis; cardine bidentato; dentibus divergentibus duobus inæqualibus ; dente laterali postico, haud propinquo, parum proeminente; dente luterali anteriore propinquo, angusto, cum murgine superiore fere confuso ; impressionibus musculorum inæqualibus ; impressio pallii integra. |
Rapports et différences. — Les coquilles de ce genre, autant qu'on peut en juger par l’espèce que nous avons sous les veux, ont l'apparence extérieure des Cames, tandis que leur charnière les rapproche des Sportelles, et leurs impressions des Diplodontes. En réalité, il est assez dif- ficile de classer notre nouveau genre dans une famille connue, en raison de ses caractères singuliers et multi-
ples. [Il n'est représenté que par une seule espèce de l’éocène, décrite ci-après.
47. GOOSSENSIA PLICATULOIDES (PI. V, fig. 7).
G. testa depressa, irregularis, contortula, haud clausa ac postice hiantula ; latere antico angustiore, subanguloso; latere postico bitruncato; umbone acuto, depressiusculo, proeminente ; costulis radiantibus, postice tribus, remotis, inter quas nonnullæ minores interponuntur, in medio ac antice numerosis, irreqularibus; sulcis aut lamellis con- centricis, profundis, ad costulas posteriores articulatas spinigeris, antice crispulis; cardine lato, dentibus duobus divergentibus; anteriore bifido, posteriore perpendicu- lari; dente laterali posteriore, elongato, miti; dente late- rali antico, propinquo, angusto, cum margine superiore fere confuso ; impressionibus musculorum inæqualibus, in-
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— 114 —
æquidistantibus; impressio pallii integra, profunda ; margine palliali obluse crenulato.
Coquille épaisse, oblique, irrégulière, quelquefois apla- tie, quelquefois bossue comme une Saxicave et presque tor- due sur elle-même, non close et légèrement bâillante, du côté palléal et du côté postérieur. Le côté antérieur est le plus étroit et le plus court, il est un peu anguleux; le côté postérieur, plus large, est doublement tronqué par deux brisures successives de son contour. Le crochet sail- lant et pointu, à peine gonflé, est silué au tiers antérieur de la longueur transversale de la valve. Le bord supérieur est obliquement déclive et rectiligne en arrière de ce crochet.
L’ornementation, presque aussi irrégulière que celle d’un Chama, est composée de costules rayonnantes et de sillons concentriques ; les trois cosiules postérieures sont écartées et correspondent aux angles du contour ; entre elles il y en a trois ou quatre plus petites, intercalées ; celles du milieu et du côté antérieur sont beaucoup plus serrées, elles s’effacent avant d'atteindre le crochet. Les sillons écartés de côté postérieur et souvent lamelleux laissent, à leur passage sur les trois costules, de petites épines articulées; du côté antérieur, ces lamelles sont crispées, comme celles des Chama.
Le bord cardinal est large; il porte, sur la valve gau- che, deux dents divergentes: la dent antérieure est bifide, et la dent postérieure, confondue avec le rebord anté- rieur, forme une crête très saillante et perpendiculaire. En avant, il existe, très près du crochet, une longue dent latérale, étroite et presque confondue avec le bord supé- rieur. En arrière, il y a une dent latérale très visible et assez éloignée du crochet. La valve droite porte, au mi-
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lieu, une grosse dent triangulaire formant un bouton saillant, et en arrière une lamelle oblique, distincte- ment séparée de la nymphe; les fossettes des dents laté- rales sont très peu visibles sur cette valve.
Les impressions musculaires sont inégales et inéqui- distantes; l'impression antérieure est écartée, transverse et courbée comme un haricot; l’impression postérieure est piriforme, allongée; l'impression palléale, profonde, est assez éloignée du bord et ne présente aucune trace de sinus. Enfin, le bord palléal est épais et marqué de cré- nelures inégales, assez fortes et écartées au milieu, dispa- raissant du côté antérieur, et diminuant progressivement du côté postérieur. — Longueur 8 millimètres; hauteur 672,5.
Localités. — Le Vivray, calcaire grossier inférieur; type figuré grossi 5 fois (fig. 74 à 7d) (collection Goos- sens). Chaumont en Vexin, sablière de la ville, mème niveau ; deux paires de valves dans la collection de M, de Boury, qui nous a généreusement cédé l’une de ces paires; type figuré, valve droite de la collection de Boury, grossie 2 fois et demie.
48. SPORTELLA iRRADIATA (PI. IV, fig. 2).
S. tesla ovato-lransversa, conveæa, paulo inæquilatera- lis; umbonibus tumidulis, acutis; ‘latere antico depres- siusculo, elato, semicirculart; latere postico gibbosiore, angustiore, subiruncato; extus radiato-plicata, in tota superficie subtilissime inculplis striis irradiata ; cardine angusio, incrassato, unidentato; nympha brevis, incras- sata, antice subsulcata ; impressio anierioris musculi an- gusta el in medio strangulata ; impressio ‘posterioris crr- cularis ; impressio pallii radiis notata.
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Coquille assez grande, ovale, transverse, convexe, un peu inéquilatérale ; les crochets sont gonflés, saillants et aigus. Le côté antérieur, plus déprimé, un peu plus al- longé, et plus élargi que l’autre, est régulièrement ar- rondi ; le côté postérieur, plus étroil et presque tronqué, est aussi plus gibbeux, le maximum de la convexité coïn- cidant presque avec une sorte de petite costule postérieure, obtuse et recourbée, qui va en rayonnant du sommet jus- qu'au bord palléal. La surface extérieure est ornée, non seulement de fines stries d’accroissement, mais encore de stries rayonnantes excessivement fines, burinées dans le test, et qui rappellent un peu celles des Nucules.
Le bord cardinal est étroit, épais et arrondi; il porte, du côté antérieur, sur la valve gauche, la seule que nous ayons sous les yeux, une dent oblique, saillante, courte et épaisse. En arrière, la nymphe, très nettement circon- scrite, est marquée d’un sillon qui vient aboutir au cro- chet. Les impressions musculaires sont placées assez bas dans l'intérieur de la valve; celle du côté antérieur est allongée et rétrécie par un étranglement très accusé; celle du côté postérieur est, au contraire, parfaitement arrondie; l'impression palléale est éloignée du bord et frangée par des plis rayonüants qui se prolongent à l’in- térieur de la coquille.
Largeur 15 millimètres ; largeur 8°*,5.
Rapports et différences. — La forme et les dimensions de cette coquille la rapprochent des S. macromya et S. modesta, Deshayes; elle s’en distingue par ses stries rayonnantes; elle n’a, d’ailleurs, ni les plis concentri- ques et réguliers de la seconde de ces espèces, ni la charnière de la première. Elle est aussi moins transverse que le S. gibbosula, Deshayes, et elle a les crochets plus proéminents.
si MF
Localité. — Cuise, éocène inférieur. Type unique figuré (collection du D' Bezançon).
46. LuTETIA DEFICIENS (PI. V, fig. 6).
L. testa minima, convexa, orbicularis, subæquilatera- lis, extus lucida et subtilissime striata ; umbone paululum proeminente ; cardine angustissimo ; dentibus duobus di- vergentibus (anteriore perpendiculariter projecto), dente tertio postico ‘cum nympha confuso ; lunula indistincta, sulco haud circumscripta.
Petite coquille conŸexe, orbiculaire, presque équilaté- rale ; côté antérieur légèrement tronqué, côté postérieur plus arrondi, mais aussi un peu plus atténué que l’autre. La saillie du crochet donne un aspect un peu triangu- laire au contour supérieur de la coquille, plus haute qu'elle n’est large. La surface extérieure est brillante, mais marquée de stries d’accroissement fibreuses et serrées. Le bord cardinal est très étroit; il porte d’abord, sur la valve droite, du côté antérieur, deux dents très divergentes : celle qui est en avant se projette perpendiculairement à la charnière; la troisième dent est complètement con- fondue avec la nymphe. La lunule est peu distincte, non circonscrile par une strie, et simplement indiquée par une pelite dénivellation arrondie. Les impressions muscu- laires sont situées excessivement haut, à l'intérieur de la coquille, et l’impression palléale est très éloignée du bord.
Largeur 2 millimètres; hauteur, y compris le crochet, 2na,25.
Rapports et différences. — On n’a, jusqu’à présent, rencontré de représentants de ce genre, généralement
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peu riche en espèces, que dans les sables de Cuise (L. um- bonata, Deshayes), dans le calcaire grossier (L. Pari- siensis, Deshayes), dans l’oligocène moyen (L. oligocæ- nica, Cosmann et Lambert, et L. Munieri, Tournouër (1), et dans l’étage laughien de Saucats, près Bordeaux (L. Bur- digalensis, Deshayes).
L’individu que nous venons de décrire vient donc com- bler la lacune qui paraissait exister dans l’éocène supé- rieur, et va nous permettre de suivre la chaîne des trans- formations successives de la forme de ces coquilles. Nous avons précisément sous les yeux une valve droite de cha- cune des localités de Cuise, Mouchy, Le Guépelle, Jeures et Saucats ; nous allons donc indiquer très minutieuse- ment les caractères comparatifs qui nous mettent en droit d'affirmer qu'il y a bien cinq espèces distinctes.
À son apparition dans l’éocène inférieur, le genre dé- bute par une forme profonde, ovale subquadrangulaire; le sommet est projeté tout à fait du côté antérieur et la charnière est épaisse.
En passant dans l'éocène moyen, la forme reste inéqui- latérale, mais moins nettement quadrangulaire, le côté postérieur est seulement plus atténué, la profondeur de chaque valve est surtout bien moindre; enfin quelques autres petites différences, telles que l'absence de lunule bien circonscrite, ont décidé Deshayes à faire la séparation des deux espèces qui sont le plus voisines de tout le genre.
Dans l’éocène supérieur, la forme change absolument : la coquille paraît être presque ronde, un peu plus haute
(1) Nous ne pouvons juger de cette espèce que par la figure qu’en a donnée M. Tournouër, dans le Bulletin de la Société géo- logique, 3° série, t. VIT, pl. x, fig. 12. Elle est bien plus oblique que nolre espèce.
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que large, ses deux côtés sont à peu près également ar- rondis, le crochet est presque médian, la charnière beau- coup plus étroite, enfin les valves sont encore moins con- vexes que dans l'étage précédent.
L'espèce de l’oligocène est ovale et arrondie, mais son crochet est plus antérieur que celui de l’espèce de l'étage précédent ; d'autre part, elle est moins transverse et moins profonde que l’espèce du calcaire grossier pa- risien.
Enfin, dans les assises inférieures de l’étage miocène, aux environs de Bordeaux, la forme change absolument et devient nettement triangulaire; mais l’aplatissement se maintient et le crochet redevient médian. La char- nière offre aussi quelques différences, sur lesquelles M. Be- noist, géologue distingué du Sud-Ouest, s’appuyait, dans une des lettres qu’il nous a adressées, pour classer plutôt cette coquille dans le genre Goodallia; il est certain que l’on ne distingue pas, sur cette charnière, les trois dents caractéristiques des Lutetia, mais on n’y remarque pas non plus les caractères des Goodallia, tandis que sa forme la rapproche des autres espèces dont il vient d’être ques- tion, et avec lesquelles nous la laissons provisoirement.
La surface extérieure des cinq espèces a le même aspect brillant, quoique avec des stries d’accroissement plus ou moins fibreuses.
Localité. — Le Guépelle, éocène supérieur, sables moyens, niveau moyen. Type figuré grossi 8 fois, exem- plaire unique (collection Cossmann).
- 50. EMARGINULA MACRA (PI. V, fig. 4). E. testa elongata, ançqusta, lateribus maceris, apice postico, supra marginem proeminente ; rimula elata, bre- vis, canalem transversim costaitum et utrinque carina-
— 120 — tum, apud dorsum delinquens ; costulis obliquiter radian-
tibus, tenuissimis, numerosis, propinquis, minultissime granulosis.
Petite coquille allongée, étroite, rétrécie du côté pos- térieur, maigre et efflanquée sur les côtés, un peu élargie du côté antérieur. Le sommet, tout à fait marginal, est enroulé au-dessus du contour du bord postérieur, qu'il dépasse.
La fente antérieure est large, courte et arrondie en arrière ; elle laisse, sur le dos de la coquille, un canal costulé en travers par des lamelles courbes, et limité, de part et d'autre, par une mince carène.
L'ornementation consiste en de fines côtes rayonnantes, obliques, nombreuses et rapprochées, ornées de granula- tions extrêmement petites, qui sont produites par des lamelles d’accroissement à peu près invisibles. On ne dis- tingue, à l’intérieur, aucune trace d'impression muscu- laire; le rebord postérieur est large et un peu tronqué; le canal et ses carènes se dessinent en relief adouci, sur Ja surface intérieure de la coquille qui, d’ailleurs, est très mince.
Longueur 4 millimètres; largeur 2 millimètres ; hau-
LA
teur. 122,9:
Localité. — Fours, près Fontenay, calcaire grossier : type unique (collection Bezançon).
91. FISSURELLA TAPEINA (1) (PI. VI, fig. 7). F. testa ovalis, depressa, perangusta, antice paulo acu- tior, lateribus fere maceratis; fissura ad tertiam partem longitudinis aperta, antice elatior; costulis 50-60 fere
æqualibus, subtilissime ac transversim squammulosis, la- mellis concentricis et densis cluthratis; in interstitiis cos-
(4) Taresvos, surbaissé, déprimé.
Pme? |; ges
tulæ À aut ? apparent, quæ non apicem attingunt ; mar- gine crenulato ; impressio muscularis duplicata et valde notata.
Grande et belle coquille ovale, très peu élevée, relati- vement à sa taille, étroite et allongée, presque amaigrie sur les flancs, dont le contour n’est pas absolument régu- lier, et qui se rétrécit un peu, du côté antérieur ; son profil est conique et à peine concave, du côté postérieur, tandis qu'il est à peu près droit en avant, du côté de la perfo- ration. Celle-ci est étroite, un peu élargie en avant, taillée obliquement dans l’épaisseur du test; elle n’a pas la forme d’un entonnoir, mais elle s’évase cependant un peu, du côté du sommet, tandis que le reste de son contour est coupé à angle aigu. Elle est située vers le tiers antérieur de la longueur de la coquille.
L'ornementation de sa surface se compose : 1° de 50 à 60 côtes fines, étroites, écartées, presque égales entre elles, entre lesquelles s'intercalent, vers les bords et jus- qu’à la moitié de la hauteur, des côtes intermédiaires à peu près aussi grosses que les côtes principales, mais qui n'arrivent jamais au sommet ; 2° (le lamelles concen- triques, courtes et serrées, qui se relèvent en passant sur les côtes qu’elles rendent squammeuses. Le treillis formé par ces deux systèmes de côtes a un aspect régulier, mais les lamelles contentriques dominent, en approchant du sommet, tandis que, sur les bords de la coquille, ce sont, au coutraire, les côtes rayonnantes qui ont le plus d’im- portance.
Les bords sont épais et crénelés. L’impression muscu- laire est formée d’un double trait : le trait extérieur est profondément marqué el voisiu du bord de la coquille; le trait intérieur est frangé par des corrosions qui ne per-
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tent pas de suivre régulièrement son tracé. Les abords de la perforation sont larges : l'appui postérieur et transver- sal est court et peu marqué; de ses extrémités naissent deux côtes divergentes qui vont se perdre vers l'impres- sion musculaire.
Longueur 31 millimètres; largeur 18 millimètres; hauteur 7 millimètres.
Rapports et différences. — Cette espèce est voisine du F. distans, Deshayes, que l'on rencontre dans les cou- ches du même âge, mais elle est bien plus étroite; car sa longueur est à sa largeur comme 51 à 18, tandis que le même rapport est à peu près de 11 à 9, dans l’autre espèce. Sa hauteur est aussi beaucoup moindre; enfin, ses côtes, plus égales entre elles, sont beaucoup plus nombreuses. Son ornementation la distingue aisément du F. incerta, Deshayes, qui a presque les mêmes proportions.
Localité. — Le Roquet, près Magny, éocène inférieur, sable de Cuise. Type figuré grossi À fois et demie (col- lection de Boury).
52. LACUNA TEREBRALIS (PI. VE, fig. À).
L. testa prælongu, scalaroides, acuta; anfractibus T-8 conveæis, sutura profunda et obliquiter ascendente sepa- ratis ; ultimus spira mullo minor; costulis aæialibus nu- merosis, sinuosis, ad suturam inferiorem crispulis ; sirus spiralibus densis, parum distinctis; basi rotundata el clathrata; upertura elongata, trapezoidalis; columella recta, margine sinistro oblecta, sulco mediano aruta, et eætus ad basin antice acutissime curinala.
Petite coquille allongée, à spire aiguë, à tours convexes et scalaroïdes, séparés entre eux par une suture profonde et oblique. Ces tours sont au nombre de 7 ou 8; les trois
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premiers sont lisses et brillants; bientôt se montrent de petites costules axiales, courbes et sinueuses, dont la régu- larité est dérangée, de place en place, par une côte un peu plus forte, formant la trace d’un arrêt dans l’accrois- sement de la coquille. Ces côtes sont traversées par de très fines stries spirales, peu visibles même à la loupe, et qui ne prennent plus de force que sur la base du dernier tour. Celui-ci est convexe, égal aux deux cinquièmes de la longueur totale ; les côtes y dessinent une S très accu- sée et persistent sur la base, en formant avec les stries spirales un treillis dans lequel elles dominent.
L'ouverture est étroite, allongée en hauteur, et elle a la forme d’un trapèze dont le grand côté est au labre. Ce dernier a un profil sinueux comme les côtes, tandis que le petit côté est représenté par le bord columellaire recti- ligne, qui recouvre complètement la columelle, en laissant un sillon médian non ombiliqué. Un bourrelet nettement caréné sépare celte région de la base de la coquille. En avant, l'ouverture est tronquée transversalement, et le bord gauche dessine une petite pointe qui joue le rôle d’une lèvre rudimentaire.
Longueur 4 millimètres; largeur 1°°,75.
Rapports et différences. — Celte espèce se rapproche du L. chona, de Raincourt, des sables moyens; mais elle est bien plus allongée et son dernier tour est beaucoup plus court.
Localité. — Hérouval, éocène inférieur, dans les sables de l'étage de Cuise, où elle paraît être excessivement rare. Type figuré grossi 6 fois (exemplaire unique de la collec- tion Bourdot).
55. LirroriNA rRocHIFORMIS (PI. VE, fig. 5).
L. testa variabilis, conica, anfractibus 7 planis vel
RE CE
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converiusculis, lævigatis aut obsolete ad inferiorem par- tem cinctis, sutura marginala separatis; ultimus spira paulo minor, ad peripheriam paululum vel acute carina- tus ; basi convexa, imperforata; apertura obliqua, labro tenui et labro incrassato, sulco mediano notato, cincta.
Coquille de petite taille, variable, plus ou moins étroile, conique, aiguë, composée de 7 tours, dont les 5 premiers sont convexes ; les suivants sont plans ou lé- gèrement convexes et portent, près de la suture inférieure, un angle plus ou moins accusé qui borde une rampe déclive, accompagnant la suture ; leur surface est lisse ou obscurément sillonnée de 3 cordonnets spiraux au-dessus de l'angle inférieur. Le dernier tour est à peu près égal aux deux cinquièmes de la longueur totale; sur les indi- vidus lisses, il se termine, à la circonférence de la base, par une carène aiguë; les échantillons sillonnés ont, au contraire, l’angle de la base beaucoup moins net et celle-ci, plus convexe, est dénuce de la dépression circulaire qui contribue, sur les autres individus, à rendre l’angle plus saillant et plus accusé.
La base est lisse, et c’est à peine si l’on y peut distin- guer la trace de quelques sillons concentriques effacés ; elle est imperforée au centre et marquée, de place en place, par quelques accroissements sinueux qui ont mar- qué leur arrêt par un sillon rayonnant assez profond. L'ouverture est située dans un plan oblique à l'axe ; son bord droit est mince; le bord columellaire est arrondi, épais, calleux, marqué, au milieu, d’un faible sillon dé- current.
5"*,9; diamètre 4 millim. (individu lisse.) 4,5; — 5 millim. (individu sillonné). Rapports et différences. — Cette coquille, qui n’est
Hauteur
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pas très rare, a dû ètre confondue avec le L. tricostalis, Deshayes, qui a presque les mêmes proportions et la mème forme; elle s’en distingue par l'absence des ca- rènes, qui ont fait donner à l’autre espèce le nom de tricostalis. Le L. melanoides, Deshayes, est beaucoup plus allongé que la variété la plus étroite de notre espèce, puisque le rapport de sa hauteur à son diamètre est de 2 ; d'ailleurs, il a deux sillons à la base du dernier tour. Il est donc impossible de ne pas en séparer notre Littorine, bien qu’elle soit assez variable : nous avons figuré deux types extrêmes, différant l’un de l’autre par leurs proportions et par leur ornementation; mais nous avons sous les yeux des individus intermédiaires qui passent graduellement d’un type à l’autre.
Localités. — La Ferme de lOrme, calcaire grossier moyen. Types figurés : variété lisse et trapue, grossie 4 fois (base grossie 2 fois) (collection Bezançon); variété sillonnée et étroite grossie 5 fois (collection Cossmann).
54. UmBreLLa RaiNcOURTI (PI. V, fig. 4).
U. testa depressa, irregularis, apice fere centruli, acuto, contortulo ; striis radiantibus filiformibus , paulo undulo- sis ; impressio musculi circularis, antice interrupta.
Coquille orbiculaire, déprimée, irrégulière, dont le sommet, situé presque au centré de la surface extérieure, est pointu, légèrement déjeté du côté postérieur et lisse. La surface extérieure, irrégulièrement bossuée, est ornée d’un grand nombre de siries rayonnantes filiformes, un peu tremblées. La surface intérieure ne porte aucune trace de stries rayonnantes ; elle est lisse, vernissée, mais martelée de petites inégalités qui correspondent aux sail- lies de la surface extérieure ; un sillon oblique et latéral
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paraît exister du côté droit. L’impression musculaire est circulaire, très étroite à gauche, plus large à droite et interrompue, du côté antérieur, non pas au milieu, mais latéralement, du côté opposé à celui où existe le sillon dont il vient d’être question. — Largeur 45 millimètres ; longueur 15"°,5 ; hauteur 4,6,
Rapports et différences. — Cette espèce se distingue facilement de l’U. Laudunensis, Deshayes, qui est lisse extérieurement, rayonné intérieurement, plus aplati et plus haut que large. |
Localité. — Chaumont en Vexin, éocène moyen, dans l’étage inférieur du calcaire grossier. Type unique figuré grossi 1 fois et demie (collection Bourdot).
55. PLanorgis Cuisensis (PI. VI, fig. G).
P. testa minuta, læœvigata, depressa, æquiconcava, ad peripheriam angulata; anfractibus rapide crescentibus, superne subplanis, inferne convexiusculis, sutura carinata uirinque separalis ; apertura trigona, perampla.
Petite coquille lisse, déprimée, presque aussi excavée du côté de la spire que du côté de l’ombilic, anguleuse quoique arrondie, et dépourvue de carène à la circonfé- rence du dernier tour. La spire se compose de 5 à 6 tours croissant rapidement, presque plans à leur partie supé- rieure, un peu convexes en dessous et séparés entre eux par une suture qui est carénée. La rampe qui accompagne cette suture est nettement taillée, mais elle est plus large du côté de l’ombilic que du côté de la spire. L'ouverture est triangulaire et aplatie, assez grande, et son péristome est continu. — Largeur 2%%,75; longueur 5 millimèe- tres; épaisseur 1 millimètre. |
Rappurts et différences. — Notre espèce se distingue
7 tr TT
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aisément des autres Planorbes de l’éocène, qui ont la bouche triangulaire et la spire excavée. Le P. angulatus, Baudon, a une ceinture aplatie à la circonférence du dernier tour; le P. lenticularis, Baudon, est beaucoup moins excavé et son dernier tour est plus caréné à la circonférence ; le P. hemistoma, Sowerby, est, au con- traire, plus arrondi.
Localité. — Cuise-la-Motte, éocène inférieur; un seul individu (collection Bezançon), grossi 9 fois sur la figure.
56. ANCILLARIA EXCAVATA (PI. VI, fig. 5).
A. tesia crassa, ovato-elonguta, apice acuto; anfracti- bus (5-6) parum distinctis, primis convexiusculis ; penul- timus in medio concavus, ad suturam superiorem margti- natus; sutura excavata et profunde canaliculata; ultimus anfractus spira duplo longior, amplus, ovalus, antice attenuatus ; canali brevi et late emarginato ; columella intorta, incrassata et obsolete plicata ; apertura postice labro et labio callosis angustata et canaliculata.
Grande et épaisse coquille ovale, allongée, pointue au sommet, composée de 5 ou 6 tours peu distincts, comme le sont généralement ceux des Ancillaires. Les premiers sont obtusément convexes, mais l’avant-dernier est con- cave au milieu, convexe à sa partie inférieure et bordé vers le haut par une sorte de carène arrondie qui isole, le long de la suture supérieure, un large canal profondé- ment excavé. Le dernier tour, égal aux deux tiers de la longueur totale, est amplement ovale, atténué du côté antérieur, où il se termine par un canal large, court et peu profondément échancré. Le bourrelet columellaire, peu visible sur le dos de la coquille, est assez large et con- fusément plissé » le bord columellaire, situé dans son pro-
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longement, descend jusqu’à la partie inférieure de l’ou- verture et s’épaissit à cet endroit, en face d’une callosité du labre, de sorte que l'ouverture est tout à fait rétrécie et forme un angle canaliculé qui va rejoindre le sillon de la suture. Le bourrelet qui accompagne et qui limite ce sillon s'arrête brusquement au-dessous du bord colu- mellaire. — Longueur 28 millimètres ; largeur 12 milli- mètres.
Rapports ef différences. — Cette espèce est nettement caractérisée par la forme de sa spire, et surtout par le sillon profondément excavé qui accompagne sa suture. On trouve quelque chose d’analogue dans l'A. canalifera, La- marck ; mais cette espèce est infiniment plus étroite et a la spire bien plus courte que notre coquille ; il n’y a aucune comparaison à établir entre ces deux types. L'A. excavata a plutôt la forme générale de l’A. obesula ou de l'A, glan- dina.
Localité. — Saint-Gobain, dans la tranchée du chemin de fer, niveau des sables de Cuise, éocène inférieur. Type unique figuré grossi 4 fois et un quart (collection Bourdot).
57. MITRA TETRAPTYCTA (PI. VI, fig. 8).
M. testa brevis, ventricosa, anfractibus 6 paulo con- vexis, ad suturam marginatam depressiusculis ; primis embryonalibus lævigatis, deinde costulatis, et ultimis sublævigatis ; ultimus anfractus rotundatus, spiram sub- æquans, antice attenuatus et obliquiter striatus; aper- tura ampla, antice truncaia, labro subincrassalo, labio plicis quatuor transversis, lamelliformibus, notato.
Petite coquille ventrue, courte, composée de 6 ou
7 lours un peu convexes au milieu, déprimés aux abords de la suture inférieure qui est accompagñée d'un bourre-
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let saillant et subgranuleux. Les premiers tours forment un bouton embryonnaire obtus et sénestre; les suivants sont ornés de petites côtes arrondies, pustuleuses et arrê- tées à la dépression canaliculée qui surmonte le bourrelct inférieur de chaque tour. Ces côtes disparaissent et s’effa- cent sur l’avant-dernier tour et le dernier, qui sont pres- que absolument lisses. Le dernier tour est à peu près égal à la spire; il est arrondi, ventru, rapidement atténué en avant, où le canal porte 8 ou 9 stries obliques et pro- fondément gravées dans l'épaisseur du test.
L'ouverture est grande et élargie; son bord droit est un peu épaissi et assez courbé; il ne se rapproche guère, en avant, du bord columellaire, de sorte que le canal est largement ouvert et que la troncature de la co- lumelle est parfaitement accusée. Le bord gauche porte quatre plis transverses, minces, lamelleux, très peu obli- ques, sauf le premier en avant, qui est aussi le moins visible.——-Hauteur 8 millimètres; diamètre 4 millimètres.
Rapports et différences. — Cette espèce est extrêmement voisine du M. graniformis, Lamarck: elles’en distinguetou- tefois par sa forme encore plus trapue, par son dernier tour qui est au plus égal à la spire, tandis que l’autre espèce a la spire passablement plus courte que le dernier tour ; par ses côtes plus grosses, plus pustuleuses ; par les plis de son ouverture, qui sont moins nombreux et moins obli- ques; enfin par son ouverture plus large. Elle se dis- tingue encore du M. marginata, Lamarck, par les pro- portions de son dernier tour, par le nombre de ses plis et par son ornementation;, des M. fusellina, Lamarck, et M. hordeola, Deshayes, par sa forme bien plus ventrue; du M. Vincentiana, Cossmann, par l’absence de sillons spiraux, etc.
Localité. — Hérouval, éocène inférieur, sable de
9
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Cuise; très rare. Type figuré grossi # fois (collection Bourdot).
EI. — Observations au sujet d'espèces déjà connues.
À. JouanNETIA THELUSSONIÆ , de Raïincourt et Munier (PLV Hp):
Journ. de Conchyl., avril 1865, pl. VIIE, fig. 4.
Cette espèce a été incomplètement figurée, et sa descrip- tion, faite d’après des échantillons probablement peu frais, ne mentionne pas l’appendice caudal de la valve droite, bien que ce soit là un caractère essentiel du genre Jouannetia. Nous avons retrouvé, à Marines et au Fayel, des exemplaires de cette intéressante espèce : ceux du Fayel, roulés et endommagés, ressemblent, à s'y mé- prendre, aux exemplaires de Verneuil qui ont servi de type à MM. de Raincourt et Munier-Chalmas, Quant aux échantillons de Marines, la valve gauche a exactement les mêmes ornements et les mêmes dimensions que le J. The- lussoniæ ; seule, la valve droite s’'augmente, à l'extrémité postérieure, d'un appendice caudiforme, largement ovale, aplati et retroussé, mince, dentelé d’une crète de petites pointes extrêmement aiguës et tout à fait recourbées en arrière.
Cet appendice, dont les limites sont faciles à saisir sur le contour de la valve, devait se détacher avec une grande facilité ; c’est ainsi que nous expliquons sa disparition sur les échantillons beaucoup moins frais de Verneuil et du Fayel. Comme tous les autres caractères sont identiques, nous préférons croire à ure mutilation du type de MM. de Raincourt et Munier qu’à la nécessité de créer
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une espèce dont il nous serait difficile d'indiquer les dif- férences.
Localités. — Marines, éocène supérieur, niveau infé- rieur des sables moyens. Types figurés (collection Bezan- çon). Le Fayel, même niveau (collection Bezançon). Ver- neuil, même niveau (de Raincourt et Munier-Chalmas),
GENRE ACROREIA (1).
Nacella, Cossmann, Journ. de Conchyl., avril 1882 (non Schumacher).
Coquille lisse, mince, pointue, oblongue, étroite, éle- vée, dont le sommet aigu est excentré du côté postérieur. Dépression postérieure et aplatie, rayonnant du sommet vers le contour, et limitée par deux angles obtus, dont l’un est situé presque exactement dans l’axe longitudinal de la coquille, tandis que l’autre diverge du côté gauche en se courbant légèrement, ce qui fait que la dépression n’est pas médiane, mais latérale. Base formant un ovale un peu acuminé en arrière et dont les bords ne sont pas situés dans le même plan.
Observations. — C'est par erreur que nous avons pré- cédemment rapporté une singulière coquille d'Hérouval au genre Nacella, institué par Schumacher pour des formes tout à fait différentes, et dénuées d’ailleurs de la dépres- sion dissymétrique qui caractérise notre genre et qui nous permet de le classer à côté des Siphonaires. Mais nous ne pouvons être très affirmatif à cet égard, n'ayant pu distinguer la forme de l'impression du muscle sur au- cun des échantillons que nous avons eus sous les yeux.
Hab. Fossile, éocène inférieur.
(1) Étym. axpoesse, sommet d’une montagne.
B. AcRoREIA BAYyLEï (PI. V, fig. 3).
Nacella Bayiei, Cossmann, Journ. de Conchyl., avril 1882.
Nous figurons quelques autres types de cette intéres- sante espèce que l’on n’a encore rencontrée qu’à Hérou- val. Comme on le voit d'après les figures, sa forme est très variable, tantôt assez élargie, tantôt, au contraire, tout à fait rétrécie; mais la position du sommet et la dé- pression postérieure ne changent pas. Bien que nous ayons eu sous les yeux plusieurs échantillons (coll. Bour- dot) de la même localité (Hérouval), il ne nous a pas été possible, même en faisant miroiter sous la lumière l’inté- rieur de la coquille, d'observer la moindre trace d’im- pression musculaire.
C. EMARGINULA cLyPEATA, Lamarck, var. Bourdoti (PI. V, fig. 2).
On rencontre à Hérouval une jolie Emarginule, assez voisine de l'E. clypeata, Lamarck, mais qui s’en distingue par quelques caractères qui nous auraient paru suffisants pour la séparer, s’il n’existait dans le calcaire grossier (coll. Bezançon) des individus intermédiaires qui nous décident à ne faire de la coquille d’Hérouval qu'une sim- ple variété. — Longueur 11 millimètres ; largeur 6 mil- limètres ; hauteur 2°°,5.
Rapports el différences. — L'E. clypeata, Lamarck, du calcaire grossier, est beaucoup plus aplati et n’a pas le sommet tout à fait aussi près du bord; sa forme est plus étroite et plus profonde; enfin il présente quelques dif- férences d’ornementation qu’il est plus facile de saisir à l'œil que de définir par des explications.
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L’E. cymbiola, Deshayes, du calcaire grossier, a une forme plus voisine de notre variété et son sommet dépasse même le bord postérieur ; mais son ornementation, beau- coup plus régulière et plus fine, l’en distingue d’une ma- nière certaine.
Eofin l'E. Parisiensis, de Raincourt et Munier, de l’éo- cèné supérieur, est plus rétréci, du côté postérieur ; il a
‘une ornementation plus simple que celle de notre espèce et le septum interne est plus large.
Localité. — Hérouval, éocène inférieur, étage des sa- bles de Cuise. Type unique figuré grossi 2 fois et 5 fois et demie (collection Bourdot).
D. SoLARIUM FATULUM, Lamarck.
Nous croyons utile de revenir sur cette espèce que Deshayes ne connaissait que dans le calcaire grossier et que nous avons déjà signalée à Saint-Gobain, dans